- L’édition de la correspondance de Gaspard Monge en quelques dates
- Chronologie biographique de Gaspard Monge (1746-1818)
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Édition de correspondance et enjeux biographiques
- Les motifs de l'action publique des savants
- Interroger ensemble l’engagement révolutionnaire et la pratique scientifique du géomètre
- L’idée de progrès : coordination de la pratique scientifique et de l’action publique
- L'idée de progrès : un instrument de réforme de la pratique scientifique
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- L’idée de progrès est outil de réforme des rapports entre domaines mathématiques, entre mathématiques et techniques
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193. Monge à sa femme Catherine Huart
Auteurs : Monge, Gaspard
Transcription & Analyse
Transcription linéaire de tout le contenu
Au Caire, le 29 vendémiaire an 7
Le courrier qui doit, ma chère amie, porter en France les paquets dans lesquels est la lettre que je t'ai écrite hier,[1] vient de me prévenir de son départ qui doit avoir lieu ce soir, et il m'a engagé à lui donner une lettre pour toi. Quoiqu'il soit maladroit de donner deux lettres à un même porteur, je profite néanmoins de l'occasion parce qu'il pourrait arriver que, forcé de jeter ses paquets à la mer, il conservât une lettre particulière ; ainsi je t'écris à la hâte, sur le bout de la table du général en chef.[2] Nous nous portons tous bien, il ne nous manque que nos femmes et nos enfants pour être heureux. Le général Desaix a eu un grand avantage dans la Haute-Égypte sur Mourad Bey qu'il a poussé dans le désert.[3] Nous ne savons si ce Bey allait dans les oasis qui sont au milieu du désert, et dans ceux-là il affamerait les pauvres habitants de ces oasis et il mourrait de faim, ou s'il remontait le désert pour rentrer dans la Haute-Égypte. Dès que cette affaire sera terminée, je m'empresserai d'aller voir cette antique Thèbes aux cent portes et j'aspirerai à retourner auprès de toi. Adieu, ma chère amie, aime-moi toujours, pense à moi comme je pense à toi. Fais mes compliments à nos enfants et aux enfants de nos enfants,[4] à nos frères et sœurs[5] et compte sur l'inviolable attachement de ton ami.
Monge
[1] La lettre n°192.
[2] Cette deuxième lettre est une sorte de résumé de la précédente (n°192). Les éléments qui les composent sont identiques mais ne sont pas développés dans la seconde.
[3] Louis-Charles-Antoine Desaix (1768-1800) et MOURAD BEY (1750-1801). Voir les lettres n°192 et 197.
[4] Leur fille aînée Émilie MONGE (1778-1867), son mari Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818) et leurs deux fils Guillaume-Stanislas MAREY-MONGE (1796-1863) et Gaspard-Louis MAREY-MONGE (1797-1821) et leur fille cadette Louise MONGE (1779-1874), son mari Joseph ESCHASSÉRIAUX (1753-1824) et leur fille dont Monge ne connaît pas encore l’existence, Lucile-Eugénie ESCHASSÉRIAUX (1798-1867). Voir la lettre n°196.
[5] Le frère de Gaspard Louis MONGE (1748-1827) et sa femme Marie-Adélaïde DESCHAMPS (1755-1827) ainsi que la sœur de Catherine, Anne Françoise HUART (1767-1852) et son mari Barthélémy BAUR (1752-1823).
Auteur(s) de la transcriptionDupond, Marie
AnalyseLettre signée qui comporte des traces de fumigation.
Relations entre les documents
Collection 1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France. Prairial an VI – nivôse an VIII
Ce document a pour thème Vie familiale comme :196. Monge à sa femme Catherine Huart