RIVIERE, Jacques
Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie
Dates1886-1925
Notice biographique
Fils d'un professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux, Jacques Rivière perd sa mère en 1897, puis entre en 6e au lycée Montaigne. Après l'obtention de son bac, il fréquente le lycée Lakanal de Sceaux pour préparer (sans succès) Normale supérieure. C'est là qu'il rencontre le futur Alain‑Fournier, avec qui il entretient, à partir de 1905, une correspondance quasi quotidienne – reflet d'une amitié, et miroir, notamment littéraire, d'une époque ‑. Il échoue à l'agrégation de philosophie, mais rédige un mémoire d'études supérieures sur la Théodicée de Fénelon, qui sera publié l'année suivante dans les Annales de philosophie chrétienne. Avec Alain‑Fournier, il admire Claudel, sur qui il fait paraître une brillante étude. C'est le 24 août 1908 qu'il épouse Isabelle Fournier, la jeune sœur de son ami. À la fin de 1908, il rencontre Gide ; il lui propose son Introduction à une métaphysique du rêve, qui sera publiée dans le numéro de novembre 1909. A partir de février 1910, il collabore régulièrement à la NRF en écrivant de nombreux articles sur des musiciens et des peintres, articles qu'il rassemblera en 1911 dans ses études. Devenu secrétaire de la NRF, il y fait paraître, en 1912, divers essais : De la sincérité envers soi‑même, De la foi… puis, en 1913, Le Roman d'aventure et Le Sacre du Printemps et, à la veille de la guerre, la première version de son Rimbaud. Mobilisé le 3 août 1914, il est fait prisonnier le 25 par les Allemands. Il occupe ses loisirs en préparant et donnant des conférences pour ses camarades de captivité (à la trace de Dieu). Il rédige également des Carnets, publiés en 1974. Le 1er juin 1919, il prend la direction de la NRF. Dès lors, il se consacre à son travail d'éditeur, rassemblant dans sa maison les noms les plus prestigieux (Claudel, Gide, Proust, Mauriac, Valéry, …). En 1922, il publie un court roman psychologique, Aimée. Il se fait également le chantre d'une réconciliation franco‑allemande et le prophète d'une conscience européenne.