Lettre de Marguerite Audoux à Léon Werth
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Description
Demande de coordonnées d'un médecin et d'un mot de recommandation
Texte
Marguerite
P. S. : Envoie-moi ce renseignement par la poste, si tu ne peux me l'apporter. Il fait trop froid pour que j'aille le chercher.
[Paris] Jeudi 22 novembre [1934] [1]
Mon cher vieux,
Emma Beaujon, ma voisine que tu connais, voudrait consulter le Docteur Valon[2].
Veux-tu être assez aimable de me dire à quel hôpital on peut le voir, quel jour et à quelle heure ?
Si tu y joins un petit mot de recommandation, tu seras encore plus gentil.
Je t'embrasse bien ainsi que Suzanne.
Marguerite
P. S. : Envoie-moi ce renseignement par la poste, si tu ne peux me l'apporter. Il fait trop froid pour que j'aille le chercher.
[1] Plusieurs millésimes sont possibles pour « jeudi 22 novembre » : 1917, 1923, 1928, 1934. Cette dernière date est quasi certaine. Une Marguerite Audoux déjà vieillie ne sort plus guère de chez elle (Voir supra le P. S. de la présente lettre, et le contenu de la lettre 374 qui la précède) et Emma Beaujon pose de plus en plus de problèmes, en tant que voisine, à la romancière. Celle‑ci, parfois menacée par la santé psychique de la vieille femme, prendra la décision de déménager rue de la Convention en septembre 1935, en grande partie pour cette raison. Le 18 août 1935, elle écrira à son fils Paul : « J'ai hâte d'être loin d'Emma. C'est grave en ce moment et si répété. » (Fonds d'Aubuisson). Et une lettre à Lucile Rimbert du 17 décembre suivant (Fonds d'Aubuisson), après le déménagement, contiendra un passage qui confirme ces circonstances : « […] Tu ne peux t'imaginer la tranquillité que j'ai ici dans mon logement [de la rue de la Convention]. Emma est venue me voir seulement une fois et devant son air de folle je n'étais pas très rassurée. Je préfère l'oublier. Sais‑tu qu'elle a voulu m'étrangler ? Je ne me souviens pas te l'avoir dit. Une autre fois elle est venue à moi avec une grosse tenaille ouverte pour me prendre le nez. Et tant d'autres menaces inconscientes que je ne peux te raconter ici. Comme tu vois, il était grand temps que je déménage. Aussi j'ai fait vite. Pauvre Emma ! […] »
[2] Un spécialiste qu'apparemment Werth connaît
Lieu(x) évoqué(s)Paris