Archives Marguerite Audoux

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FRANCK, Henri

Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie

Dates1888-1911
Notice biographique
Henri Franck est un condisciple parisien d'Alain‑Fournier en 1908‑1909. Familier de Gallimard et de Schlumberger, il rédige des critiques littéraires dans la NRF. Quelques mois après la rédaction de la lettre 36 où son nom apparaît, il est chargé, pour le courrier littéraire de Paris‑Journal d'Alain‑Fournier d'une enquête sur les occupations d'été de divers écrivains (« Devoirs de vacances »). Il meurt prématurément au sanatorium de Durtol. Les éditions de la NRF publieront de lui un recueil posthume, Danse devant l'Arche (poème d'environ deux mille vers). On notera pour la petite histoire qu'après la sortie de Marie‑Claire et l'attribution du Prix Femina, Franck, peu enthousiaste, écrit à Schlumberger : « [J]e fais venir Les Affranchis de MlleLenéru. Ce que m'en écrit un ami me passionne. Est‑ce aussi beau que je le crois ? C'est certainement plus beau, en tout cas plus sérieux, plus neuf que Marie‑Claire qui, vous l'avouerai‑je, m'ennuie plus qu'on ne peut dire et commence même à m'agacer. Que d'affaires parce qu'on a entendu une voix un peu fraîche nous raconter une gentille histoire ! Je sais bien qu'elle est couturière et qu'elle a bien connu Charles‑Louis Philippe. Mais il y a aussi une jeune femme qui était couturière à Lyon et qui faisait des vers. Lamartine lui écrivait : «Chantez, chantez, jeune inspirée» Et je ne sais plus son nom[1]. » (Lettres à quelques amis, Grasset, 1920, p. 219‑220). Claudel, lui aussi, écrivait à Gide dans les mêmes termes que Franck, et avec le même élément de comparaison : « Je suis agacé du bruit que l'on fait autour du livre parfaitement insipide de Mademoiselle Audoux tandis que notre cher et grand Philippe n'a jamais pu de son vivant parvenir à la notoriété. » [Paul Claudel et André Gide, Correspondance (1899‑1926), préface et notes de Robert Mallet, Gallimard, 1949, p. 158 (lettre de Claudel à Gide écrite de Prague le 26 décembre 1910)].
L'on sait que, bien que familier de Franck et, dans une moindre mesure, de Claudel, qu'il admire, Alain‑Fournier s'est enflammé pour Marie‑Claire, roman auquel il a consacré dans la NRF du 1er novembre 1910 le plus bel article qui fût, malgré qu'en eût Gide… Franck avait‑il lu Marie‑Claire dans La Grande Revue (la dernière livraison paraît le 10 juin 1910), au moment où il rencontre Werth (voir l'allusion à cette rencontre, qui se passe bien, dans la lettre 36) ? On peut imaginer que l'auteur de La Maison blanche lui eût alors fait part de son sentiment, bien différent…

[1] Il s'agit de Reine Garde, la dédicataire de Geneviève. Voir la deuxième note de la lettre 61.

Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/01/2018 Dernière modification le 03/05/2024