DUSSERRE, Antonin
Auteur(s) : Garreau, Bernard-Marie
Enthousiasmé par la lecture de Marie‑Claire, c'est lui qui contacte l'écrivaine. Marguerite Audoux aide ainsi le romancier‑paysan à placer son roman Jean et Louise. Finalement, l'œuvre paraîtra d'abord en anglais, dans une traduction de John Raphaël, puis à Paris dans le Supplément de L'Illustration de novembre 1913 (Nos 18‑20, illustrations de L. Sabatier), et enfin chez Calmann‑Lévy en 1915. Dusserre publie aussi Les Sœurs Danglars.
Le paysan auvergnat (qui habite Carbonat, village du Cantal) intervient comme éphémère consolateur au moment de la rupture entre Marguerite Audoux et Michel Yell. Les deux brouillons de lettres de la romancière à son confrère auvergnat, retrouvés dans le fonds d'Aubuisson, nous ont permis, à propos de la nature de leurs relations, d'apporter des précisions à une question souvent posée, notamment par Marcel Ray à Larbaud dans une lettre envoyée de Berlin le 3 juillet 1912 : « Francis m'écrit […] que Marguerite file en Auvergne le parfait amour avec son poète‑paysan. Quid ? Quis ? Ubi ? Quo modo ? » (Leur correspondance, Gallimard, tome deuxième, p. 188‑189). Une lettre de Jourdain à Ray, du 27 avril 1912, donnait déjà des précisions à propos de cette idylle : « Je crois que les protestations d'amour d'un [des] admirateurs [de Marguerite Audoux] (sorte de Guillaumin auvergnat) ne la laissent pas tout à fait insensible et l'ont, en tous les cas, beaucoup aidée à supporter le nouvel et définitif abandon de Michel [il est marié depuis le 18 mars 1912]. » (Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [R Jou 9]). Puis une lettre du 29 juin ([R Jou 10], celle que Ray mentionne dans la missive qu'il envoie à Larbaud quatre jours plus tard, évoque une possibilité de mariage entre les deux écrivains.