Trésor des Vies de Plutarque
Auteur(s) : Plutarque
Généralités
Informations sur l'œuvre
Transcription et analyse des péritextes
- A noble seigneur, Monsieur Franchois de Hellefault, Abbé de sainct Pierre à Gand. [Willem Silvius, 1577]
Monseigneur, ayant de longue main preveu le grand contentement que v. Rme. Srie a tousjours retenu, de s’exercer a la lecture des Philosophes & Historiographes, mesmes a celle de cest Aucteur tant fameux : lequel par ses escriptz peut avoir merité (¶ 2 r°) bruyt d’eternelle memoire, je me suis pour ceste occasion entremis reduire, & extraire les plus remarquées & notables sentences d’icelluy, tant pour en cest endroict vous gratifier, que d’accomoder ce livret, à l’usage de ceux qui n’ont grand moien d’acheter l’œuvre entiere des Vies d’Hommes Illustres, tant Grecz que Romains, comparées tresdoctement les uns avec les autres. Et comme icelles ont tant dextrement par une singuliere grace & copieuse eloquence esté traduictes de Grec en François, par Monsieur l’Abbé de Bellosane grand Aumosnier de France, qui par le iugement de tous bons espritz surpasse facilement tous autres traducteurs dudict Plutarque, M’a semblé tredecent & convenable vous dedier ce mien petit labeur, pour, à presentation d’iceluy, vous faire ouverture de la singuliere affection que j’ay tousjours retenu d’honnorer & servir vostre Rme. Srie. afin de ne pouvoir estre noté, que mon cœur soit assis en si bas lieu, qu’il ayt à l’endroit d’icelle quelque chose oblié, & que l’ingratitude vint à surmonter mon debvoir : Mesme a l’endroit de vous, Monseigneur, qui d’une humanité tresrare & accoustumée s’exhibe tant bening envers tous amateurs des bonnes lettres : Parquoy si soubz vostre protection ceste petite œuvre sera mise hors de ma presse, m’asseureray que pour respect d’estre dedié à homme si rare en vertu & sçauoir, il sera reçeu de tous d’un cœur gay & allegre. Ce que Dieu vueille parmettre, & o- (¶ 2 v°) ctroyer à vostre Reverendissime Seigneur joye & felicité perpetuelle. D’Anvers le vingtiesme de Febvrier. M. D. L.XVII.
Vostre humble & obeissant serviteur
Guillaume Silvius - Aux lecteurs. [Willem Silvius, 1577]
Ayant certaine confiance, que l’Autheur de soy-mesme est tant recommandable & excellent, pour le grand plaisir, l’instruction & le prouffit, qu’il contient, qu’il ne peut faillir à estre affectueusement receu de tous amateurs de vertu, m’a semblé bon employer à la desrobée, & en cachette aucunes heures de mes autres occupations quotidiennes à faire œuvre qui vous fust aggreable & universelement prouffitable à toute sorte de gens.
C’est qu’en maniere d’un petit extraict ou Recueil, tout ainsi que la mouche à miel fait aux fleurs, j’ay abbregé hors des Vies des Hommes illustres, Grecz & Romains, escrittes & comparées l’un avec l’autre par Plutarque de Cheronæe, particulierement tout le plus notable, le plus memorable, le (¶ 4 r°) plus exquis & digne touchant leur faicts ou dicts, comme Sentences, Apophtegmes, Harangues, & moult d’autres affaires utiles à les cognoistre. D’autant plus, que selon l’enseignement divin & humain, l’on doit fuyr & eviter la vanité tant en devis qu’au fait, & s’industrier non pas à orner ou polir de langage, ains à deviser moderéement & sagement. Dont me semble, que, quant à la conversation mondaine, l’on ne sçauroit d’ailleurs puiser tant de beaux propos pour deviser estant requis, sauf hors de telz Autheurs & semblables à cestuy-cy, qui vous en est proposé, au pris de ceux qui ne portent qu’une vaine delectation, ou bien ceux-là qui sont pleins des arrests Aeropagitiques : parquoy les hommes lettrez reprouvent les premiers, & les delicatz espritz ou mondains rejettent les autres. Car en verité l’homme prudent pense devant qu’il parle, ou que ce soit, prenant esgard au lieu, au temps, & aux autres circonstances. L’un des (¶ 4 v°) sept sages de Grece confesse, qu’il vault mieux taire, que malement parler. Le poëte Euripide tesmoigne, qu’on cognoist l’homme, tel qu’il est par sa parole. Le Philosophe Democrite afferme que le devis est une image de la vie humaine, comme l’ombre du corps. Oultre cela dit la sapience celeste, que la bouche devise selon l’abondance du cœur : & pour dire plus expressement, la personne ne se sçauroit si vifvement regarder en vn miroüer de cristal, comme es paroles sont representées l’affection, le desir, l’ire, le desdaing & beaucoup d’autres passions humaines. A la parfin sçavez vous point qu’on se moque par maniere de proverbe des importuns babillards ou raillards, & grands causeurs de la bigorne, disant, L’oiseau chante selon qu’il a le becq ? Par ainsi Seigneurs lisans, si je ne m’en suis d’aventure si bien acquitté envers vous, que vous eussiez pensé & desiré, vous voudrois bien prier de m’excuser auec Siramnes Persien, respondant à ceux (¶ 5 r°) qui s’esmerveilloyent fort, dont procedoit que ses devis estoient si sages, mais les effects si peu heureux : Cest à cause, dit il, que des devis je puis pleinement disposer, mais des effects disposent la fortune & le Roy. Ou plustost je diray, que le monde dispose quoy qu’on parle & conseille. Prenez doncques en bon gré, Seigneurs, le bon vouloir de celuy, qui en y aspirant selon la portée de sa petite literature a tasché de vous prouffiter. Et s’il advient qu’il vous aura aucunement par ce nouveau extraict contenté, à Dieu en soit la louange, & à vous le mercy. - La Vie de Plutarque par Svide [pièce qui figure dans l’édition de 1577] [Willem Silvius, 1577]
Plutarque fut natif au païs de Beoce en la ville de Cheronea, du temps de l’Empereur Trajan, & encores devant. Et luy donna ledit Empereur Trajan la dignité consulaire, & prenant esgard au grand sçavoir, & preudhomie de ce personnage, commanda bien expressement a celuy, qui pour luy seroit gouverneur au païs d’Illyria, qu’il se gouvernast és affaires dudit païs, du tout selon l’advis dudit Plutarque. Il a escrit beaucoup de beaux livres traictant de divers argumentz tant en l’une que en l’autre philosophie, & entre autres ceste Histoire tant fructueuse des Vies des Hommes illustres, tant Grecs que Romains.
Luy mesmes tesmoigne avoir vescu soubs l’Empereur Neron, & faisant mention de son grand Pere Lamprias, aussy de son bisayeul Nicarchus. (¶ 6 r°) - [Pièce qui ne figure pas dans l’édition de 1577] [Claude Morillon, 1597]
Sur l’image de Plutarque, invention d’Agatius Scholasticus poete grec.
Sage Plutarque, honneur de Chæronæe,
Les preux Romains pour ta gloire exalter,
Ont icy fait ton image planter :
Pource que sans faveur passionnée,
Tu as la vie au vray parangonnée
Des meilleurs Grecs, avec tous ceux qui dompter
Sceurent jadis tout le monde, & porter
Au ciel le nom de Rome couronnée.
Mais si toy mesme eusses vif entrepris
De rediger par escript une vie,
Qui eust esté à la tiene sortable :
Tu n’eusses sceu en trouver, tout compris,
Qui ta valeur entiere eust consuyvie :
Car tu n’eus onc au monde de semblable. (¶ 6 v°) - [Pièce qui ne figure pas dans l’édition de 1577]
Catalogue des extraicts des hommes Illustres, Grecs & Romains. [3 pages] [Balthazar Bellère, 1601]
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