Thresors de la Renaissance

Trésor de Salomon


Auteur(s) : Salomon

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le Thresor de Salomon tiré de ses proverbes et de son Ecclesiaste. Le tout reduit en quadrains & sonnets, par Paul Perrot, Sr de la Sale, Parisien (Richard Schilders, 1591)
Information sur l'auteur ou les auteursSalomon
Informations sur le traducteur
  • Perrot, Paul
  • Sieur de La Salle. - Poète et traducteur. - Réformé. - Père du traducteur Nicolas Perrot d’Abloncourt
Date de la première publication de l'œuvre1591
Remarques générales
  • Le Trésor de Salomon a donné lieu à une traduction en néerlandais, Salomons Schat, ghetrocken wt syne Spreucken ende de Prediker, publiée en 1594 chez Jan van Waesberge qui l’a fait paraître en français la même année.
  • Paul Perrot a traduit les proverbes de Salomon qui a donné lieu à une édition intitulée Les Proverbes de Salomon et l’ecclesiaste, mis en rime françoise par Paul Perrot, sieur de La Sale, P. et notez en plusieurs lieux par luy-mesme, Paris, Cl. de Monstr’oeil, 1595, in-12° (d’après le Manuel du libraire et de l’amateur de livres, 1583, p. 515).

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • Au tres-illustres Enfants & Seigneurs, Henry de Bourbon, Prince de Condé. Henry-Fedric. Conte de Nassau. François Guy de Colligni, Conte de la Val. [verso de la page de titre] [Richard Schilders, 1591]
    Sonnet
    Jeunes enfants de Maris, qui de vos peres sages
    Portéz les traicts au front, & aux mains la valeur ;
    Et qui desja monstréz au cœur à la couleur,
    Que comme eux vous voulez paroistre en vos courages :
    Soit qu’ores vous chassiéz au travers des bocages,
    Le Lievre, & le Regnard, eschapés par malheur,
    Ou soit que vous preniéz plaisir en vostre ardeur,
    De donner & dresser un combat à vos pages.
    Venés m’ouir ici, mettés les armes bas,
    Et laissés reposer vos chevaux qui sont las,
    Pour vaquer quelque peu aux discours de sagesse :
    Laquelle a maintenu vos ayeulx en renom,
    Et que ma simple Muse au nom de Salomon
    (S’il vous plaist d’escouter) maintenant vous adresse.
    De vos Excellences, le tres-humble & tresaffectionné Serviteur,
    Paul Perrot, de la Sale. (A 2 r°)
  • Au peuple Chrestien. [Richard Schilders, 1591]
    Sonnet de l’Autheur.
    Embrasse ce livre (Christien) je te le donne,
    Serre dedans ton sein ce thresor pretieux :
    Apprend, dis-je, & comprend la sagesse des cieux,
    Que Salomon ici (Roy des sages) ordonne.
    Seigneurs, Princes, & Roys qui portés la couronne,
    Riches, foibles, puissants, vertueux, vitieux,
    Ouvrés touts [sic] ce Livret, dessilléz touts [sic] vos ieux,
    Car la Sagesse ici parle à toute personne.
    Roys, si bien vous voulez vos Sceptres maintenir,
    Il vous fault par raison la sagesse tenir :
    J’entend celle qu’ici Salomon tient enclose.
    Et vous en general qui pensés tout scavoir,
    Vous autres ignorants qui refusés de voir,
    Venés scavoir de cil qui scavoit toute chose. (A 2 v°)
  • Le thresor de Salomon, tiré de ses Proverbes & de son Ecclesiaste. Par P. Perrot, Sr de la Sale, P. [Richard Schilders, 1591]
    Preface.
    Au temps qu’en Babylon les monarques d’Asie,
    Poussés d’Ambition, bruslés de Jalousie,
    Mettoient outrecuidés leur labeur & leur soing
    D’estendre par le fer leur empire plus loing.
    Le sage Salomon, d’ont l’immortelle gloire,
    Efface de ceux-ci le bruit & la memoire,
    Sans souci d’agrandir son regne d’Israël,
    Pensoit lors seulement à servir l’Eternel.
    Un jour qu’en Gabaon son offrande fust faicte,
    Et qu’en son lict royal il faisoit sa retraite,
    La nuict, d’un crespe obscur ayant voilé lex [sic] cieux’ [sic]
    Ainsi comme il donnoit le sommeil à ses jeux :
    Le Seigneur, jusques la fist sa gloire descendre,
    Et luy fist en esprit sa presence comprendre,
    Lui disant, j’ay receu ton offrande, & tes vœux,
    Demande Salomon tout cela que tu veus :
    Je ne repousseray ta requeste en arriere.
    Adonc se [sic] sage Roy fist ainsi sa priere :
    O Dieu de l’univers, tout bon, & tout propice,
    Qui jadis fits [sic] ce tout au seul son de ta voix,
    Et qui par ta sagesse as establi les Roys,
    Pour les voir commander, & regner en justice.
    Escoute moy qui suis le fils de ta servante,
    Entre tant de bien-faicts, sur tout eslargi moy
    Sagesse, qui se sied és cieux avecque toy, (A 3 r°)
    Et du nombre des tiens à jamais ne m’exempte.
    Je suis homme fragile, & de peu de durée,
    Qui mesme n’ai du droict, & des loys le scavoir.
    Et puis quand l’homme auroit tout ce qu’il peut avoir,
    Si la sagesse il n’a, ce n’est rien que fumée.
    Non obstant que je sois un des plus imbecilles,
    Tu m’as esleu pour Roy, & mis le Sceptre en main.
    Tu m’as constitué pour juge souverain,
    Afin de tenir l’œil sur tes fils, & tes filles :
    Apres, tu m’as enjoin qu’un Temple je te fonde,
    En ton mont de Sion, & ensemble un autel,
    Construit au paragon de ton throsne immortel,
    Que tu as preparé devant l’ordre du monde.
    Adonc envoye moy ta sagesse divine,
    Laquelle cognoit bien tes grands faicts merveilleux,
    Et scait ce qui te plaist, estant devant tes ieux,
    Alors que tu dressois ceste ronde machine :
    Afin qu’estant en moy mon esprit elle instruisse,
    Et que de point en point je sache ton vouloir,
    Si que doresnavant je me face valoir,
    Et qu’ainsi comme il fault ton peuple je conduise,
    Car qui est celuy la qui aura cognoissance
    Des conseils du grand Dieu, ou qui poura penser
    Ce que veult l’Eternel parfaire ou commencer,
    S’il n’a premierement le don de Sapience ?
    Nos pensers humains, sont inconstants sans icelle,
    Et nos inventions, n’ont rien d’acerteiné,
    Car ce fragile corps de terre façonné,
    Abaisse nostre esprit, & nostre ame immortelle.
    A paine pouvons nous de nous mesme comprendre (A 3 v°)
    Ce qui est ici bas tousjours devant nos ieux,
    Qu’est-ce donc qui cognoit ce qui touche les cieux,
    Et qui tes haults conseils, O grand Dieu peut entendre ?
    S’il n’a premierement ta sagesse honnorable,
    Et si ton saint esprit du ciel il ne recoit :
    Car c’est par ces moyens que les hommes vont droit
    Et qu’ils peuvent scavoir ce qui t’est agreable.
    (Ainsi qu’il achevoit) Dieu fist sa voix rebruire,
    Et sa claire splendeur par la chambre reluire,
    Puis ainsi derechef a son servant il dit :
    Salomon ton Seigneur à jamais te benit,
    Car puis que tu n’as point demandé pour partage
    Les grandeurs, les moyens, les richesses, ne l’aage,
    Mais un esprit discret pour juger droitement,
    Maintenant je t’octroye un bon entendement,
    Et te faicts Roy prudent, puissant & admirable,
    Tel qu’il n’en fust jamais, ne sera de semblable.
    Sur cela Salomon rempli d’un feu divin,
    Prononça ces beaux dicts, d’ont j’en suis l’escrivin. (A 4 r°)
Topoï dans les péritexteslivre-trésor
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 07/08/2021