Thresors de la Renaissance

Trésor des bêtes chevalines


Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Thresor de tout ce qui concerne les bestes chevalines. Contenant la maniere de leur generation, nourriture & gouvernement, à sçavoir, leur rut, sailleures, poulinement, de les engraisser, purger, tenir sains, les corriger s’ils sont restifs, umbrageux, furieux, lasches, difficiles au montoir, à ferrer, à brider, & autres vices : & principalement des remedes exquis contre toutes sortes de maladies. Traduict d’Italien en François. Plus y sont adjoustées plusieurs choses touchant les bestes chevalines, singulierement des muletz, bœufz, & leurs especes, leurs maladies & remedes (Benoït Rigaud, 1591)
Date de la première publication de l'œuvre1591

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • Sonnet [Benoît Rigaud, 1591]
    Au Traducteur.
    Helas, mon doux amy, nous voyons nostre France
    Au plus piteux estat qu’elle ne fust jamais :
    Bellone en a chassé les lettres & la paix,
    Qui de long temps, je crain n’y feront demeurance.
    Je ne sçay point comment tu as ceste constance,
    Ny le coeur de pouvoir rien faire desormais :
    Je n’ay garde de faire ainsi comme tu fais,
    Ma plume est en repos en ce temps de souffrance.
    Ce siecle despité me rend tout paresseux,
    Quant à toy tu ne veux & ne peux estre oiseux,
    C’est pourquoi tu as pris un sujet, sans grand erre.
    Propre en guerre & en paix, en traittant des chevaux,
    Et en temporisant, tes utiles travaux,
    En ce temps icy font au temps mesme la guerre.
    I. God. Paris.
  • Au lecteur. [Benoît Rigaud, 1591]
    Comme Dieu tout puissant & tresbon, à creé pour sa gloire ce monde universel, ce grand tout & l’homme mesme. Pareillement il luy a assubjetty pour son service, tout ce qui est en la terre, & luy à donné domination sur tous les animaux d’icelle, & du ciel & de la mer : Mais par dessus tous les autres animaux, la commodité, plaisir, proffit & necessité que l’homme peut tirer du cheval est incomparable. Parce que non seulement il est necessaire aux seigneurs, gentils-hommes, bourgeois, artisans, citoyens & gens des champs, bref à toutes sortes de gens seculiers & ecclesiastiques, soit en temps de paix, soit en temps de guerre, ainsi aussi il (A 2 r°) surpasse en beauté, courage, addresse, generosité, ardeur & gayeté de combatre, patience & obeissance, proportion de ses membres, excellence de ces sens exterieurs, & amour singuliere & recognoissance envers son maistre, tous autres quelconques animaux ensemble. Puis donc que nous tirons tant de services & commoditez si rares & admirables des chevaux, tant de profit & plaisir, certainement nous ne sçaurions estre trop curieux d’avoir cognoissance de leur nature, gouvernement, maladies, & remedes d’icelles : attendu mesmement qu’une telle ignorance, apporte souvent outre le regret de la perte des montures de tout prix & de toutes sortes, d’inconveniens irreparables & principalement en la guerre. Or comme une telle science nous est & doit estre autant desirable & plaisante, qu’elle nous est utile & necessaire, aussi la difficulté & importance d’icelle s’estendant au long & au large est presques infinie. D’autant qu’elle nous doit donner cognoissance de la qualité (A 2 v°) des estallons & jumens, pour les haraz de toutes sortes & qualitez de personnes. La manière de cognoistre leur rut, sailleure & poulinement, de les nourrir, eslever & gouverner : Et entre autres bestes chevalines, les poulains, les apprivoiser & accoustumer au licol, au bruit, à la main. Qu’ils se laissent manier frotter, bouchonner, estriller, pigner, baigner, & traicter avec douceur de parolles & d’attouchements, les engresser, tenir sains, purger des humeurs superflues, medicamenter & pourvoir de remedes convenables pour les faire vivre & servir longuement : prevenir l’inclination de leurs vices, d’estre timides, umbrageux, n’endurans qu’on monte dessus, ne voulant passer quelque riviere, pont, ou autre passage : s’ils hennissent par trop, s’eslevent en l’air, se couchent, sont trop furieux, ou trop couards, s’ils sont farouches & restifs, mal aisez à ferrer, à brider, sçavoir les signes de leur beauté, bonté, aage, par les pieds, ongles, & notamment par l’inspection de dents. Je ne parle point ( A 3 r°) de la cognoissance de leurs mords, freins, & fers, & encor moins de les sçavoir dompter, picquer, selon les differends usages & services auxquels on les destine, y ayant grande difference en la conduicte des courtaux, doubles courtaux, genests, coursiers, roussins & autres. Je ne touche aussi à l’art de les faire courir, retenir tout à coup, sauter, en tant de belles & diverses manieres, avec une telle beauté, adresse, & mesme si prompte obeyssance & submission, qu’on peut estimer cet art non moins industrieux qu’il est penible & dangereux. Mais ce seroit un abisme de penser particulariser l’infinité de ce que se peut amener sur ceste matiere. Je viendray donc & m’arresteray à la difficulté qu’il y a de cognoistre leurs maladies qui sont quasi innumerables, & à scavoir leurs remedes convenables, dequoy, on se trouve plus souvent que tous les jours, en danger d’estre à pied en un instant, au milieu d’un chemin, & au plus grand besoin : ne se trouvans tousjours, (A 3 v°) ny par tout de mareschaux, mesme qui soyent sçavans, experimentez, & gens de bien. Nous pourrions nommer un nombre infiny de Medecins, & d’autheurs tant anciens que modernes, qui ont escript plusieurs beaux livres, touchant cette medecine, qu’ils nommoyent Veterinaire : en quoy ils ont veritablement monstré, que cette science doit estre de grande recommandation, & qu’ils ont voulu s’employer pour le bien public, veu la necessité susdite des chevaux, & tant de commoditez qu’ils apportent à l’homme, & lesquels de plus, ne servent seulement à labourer la terre, ainsi que le bœuf, ains l’on tient, que deux paires de chevaux, en peuvent autant labourer, que pourroyent faire six paires de bœufs. Ceux là donc qui n’ont caché soubs le muy le talent qui leur à esté donné comme en deposts, sont grandement à loüer, & entre plusieurs autres, un certain autheur Italien, qui à vescu, comme il semble, du temps de nos peres en à escrit, & renouvellé (A 4 r°) cette science en sa langue vulgaire, autant amplement que rien plus : dont plusieurs modernes ont sçeu arracher de belles plumes, sans le vouloir sommer à garand, ny le daigner alleguer ou nommer, en le fraudant par ce moyen de sa louenge meritée, ores que l’autheur tant par la simplicité de son langage qu’en la disposition du subject, & principalement en ce qu’il n’a seulement daigné inserer son nom, à donné assez à entendre, qu’il n’avoit d’autre but que de servir à l’utilité publique. Comme aussi l’Imprimeur & Libraire qui l’a recouvert & faict traduire en nostre langue Françoise, lequel nonobstant le peu d’occasion que le temps luy offre, sa grande charge & beaucoup d’incommoditez, ne laisse de rechercher de bons livres, & exciter les bons esprits, à ce qu’aiguisans le tranchant de leur entendement & gratifians la posterité, ils puissent guarantir, contre l’injure du temps, les arts, sciences, & autres belles inventions. Dont la presente doibt estre (A 4 v°) de singuliere requeste en tout temps, soit en paix, soit en guerre, comme celle que par nos faultes & pechez, nous esprouvons aujourd’huy. Je pourroy m’estendre sur la diligence de l’autheur & singularitez d’iceux remedes, en condamnant l’erreur d’aucuns modernes, lesquels sans distinction ordonnent de mesmes remedes à des maladies qui leur semblent uniformes, comme ceux qui ont ordonné en general de remedes indifferents aux douleurs & tranchaisons des chevaux, lesquels neantmoins il convenoit prattiquer selon la diversité des causes d’icelles, ainsi que nostre autheur le specifie clairement & distinctement : au chapitre 42. d’où peut dependre la perte ou conservation d’une monture. Et touchant la traduction, on y a usé de diligence convenable, sans adjouster ny diminuer rien de son intention, & usé de la conscience requise en l’œuvre d’autruy, en laquelle il ne faut estre curieux hors de mesure. C’estoit proprement le devoir de ceux qui ont de grands moyens (A 5 r°) mesmement des Seigneurs, qui ont si grand interest en l’esclaircissement et certitude de cette cognoissance : mais le malheur de ce siecle est tel, qu’iceux employans ailleurs leurs deniers, les Libraires font cest office outre & par-dessus d’autres incommoditez que leur vocation de Librairie & Typographie traine quant & soy : Chose qui les doit rendre plus loüables. Or afin que le lecteur debonnaire demeurast plus satisfaict en la cognoissance de ce qui concerne les bestes chevalines, on y a adjousté quelques annotations sur cette matiere, ensemble un succinct narré de la qualité, nature, maladies & remedes des Muletz, & Boeufs, & leurs especes. Esperant que tous amateurs de vertu, prendront en bonne part & favoriseront de bon œil nostre bonne volonté, & la diligence de l’Imprimeur à rapporter & produire tousjours quelque chose de nouveau & convenable à l’utilité publique, à laquelle chacun doit tendre, moyennant la grace de Dieu, auquel soit honneur & gloire. Amen.
    A peine y suis. (A 5 v°)
  • Thresor de tout ce qui concerne le faict des chevaux.
    Contenant la maniere de leur generation, nature, naissance, gouvernement & nourriture, & tout ce qui en peut dependre.
    Traduict d’Italien en François.
    Plus y sont adjoustées plusieurs choses singulieres, touchant lesdits chevaux, & autres bestes chevalines. [Benoît Rigaud, 1591]
  • Preface de l’Autheur. [Benoît Rigaud, 1591]
    Chapitre Premier.
    Estant le Cheval & le Mulet, animaux de grand prix, & tres-utiles à toutes personnes, tant pour la commodité qu’on en (A 5 r°)
    [MANQUE UNE PAGE dans les photos de 1591 - Transcription à partir de l’édition de 1619]
    reçoit, que pour le profit qui en revient, je pretends en ce livre traicter de la generation & naissance d’iceux comment il les faut nourrir, gouverner & medicamenter. Afin que ceux qui se plaisent d’entretenir chevaux à l’estable pour leur usage, ou pour suivre les armes, ou pour en faire marchandise, les puissent nourrir, gouverner & tenir sains, & en rapporter le profit que ils esperent. J’ay divisé ce livre en plusieurs chapitres, ainsi que vous verrez cy apres, où j’ay distingué par ordre toutes les manieres qui concernent la generation, nature & naissance des chevaux, ensemble leur nourriture, gouvernement & moyen de les medicamenter des maladies occurrentes. Nous traitons aussi en ce livre, en quoy consiste la beauté des chevaux, la façon de cognoistre leur aage, & comme il les faut ferrer. Ce livre contient aussi beaucoup de manieres de  (A 5 v°) mords & de freins, pour les chevaux & muletz. Mais sans amuser autrement les lecteurs, nous commencerons ce que nous avons proposé, par leur generation. (A 6 r°)
  • Advertissement au lecteur. (O 6 v°) [Benoît Rigaud, 1591]
    [Reliure serrée, fin de ligne difficilement lisible, vérification et transcription à partir de l’édition de 1619 mais nouvelle composition de la page, pas de suivi ligne à ligne]
    Parce que nostre autheur n’a faict que toucher, certains points, qui sembloyent  meriter quelque esclarcissement, nous avons estimé estre plus convenable de suppleer & mettre à part, quelque chose que nous avons extraict d’aucuns bons autheurs, que d’adjouster licentieusement à son livre. D’autant aussi qu’il n’a que simplement fait quelque mention, de l’eschauffement ou morfondure du bœuf, & de la naissance du mulet, sans passer plus outre, & que l’un et l’autre meritoyent qu’on en (O 6 v°) traitat plus au long, pour estre du nombre des bestes chevalines, attendu mesmement qu’ils secondent en plusieurs choses les chevaux, nous sommes un peu estendues sur ce subjet, pour te gratifier d’avantage. A Dieu. (O 7 r°)
  • Additions ou annotations, sur aucuns chapitres contenus dans ce traicté, par lesquelles beaucop de choses qui concernent tout le faict des bestes chevalines, sont amplement descriptes & esclarcies. (O 7 v°) [Benoît Rigaud, 1591]
  • Il y a plusieurs autres maladies des chevaux, dont cet autheur ne faict point mention, que nous insererons icy avec les remedes. (Q 5 v°) [Benoît Rigaud, 1591]
  • Table des chapitres contenus en ce present livre. [9 pages] [Benoît Rigaud, 1591]
  • Table des additions plus notables tant sur certains poincts du present livre, que touchant les mulets, mules, & bœufs. [3 pages] [Benoît Rigaud, 1591]
Topoï dans les péritextes
  • annotation
  • augmentation
  • bien public
  • prendre des plumes d’un auteur sans mentionner son nom
  • sources
  • traduction
  • utilité publique
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 09/08/2021