Thresors de la Renaissance

Trésor de santé ou ménage de la vie humaine


Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le thresor de santé, ou, mesnage de la vie humaine. Divisé en dix livres. Lesquels traictent amplement de toutes sortes de viandes & breuvages. Oeuvre autant curieuse & recerchée, qu’utile & necessaire. Faict par un des plus celebres & fameux medecins de ce siecle (Jean Antoine Huguetan, 1607)
Date de la première publication de l'œuvre1607

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Monsieur, [Jean Antoine Huguetan, 1607]
    A Monsieur de Villars, conseillier du Roy, president & Lieutenant general en la seneschaucée & Siege Presidial de Lyon, & premier President en la Cour de Parlement de Dombes.
    Monsieur,
    Jaçoit que les Graces soeint depeintes Vierges, pour signifier que les bien-faicts se font sans esperance de retour ; si est-ce que le premier autheur d’iceux entre les hommes a forgé par ce moyen des ceps & des manottes pour lier & captiver autruy. Aussi celuy qui se sent du tout obligé à quelqu’un sans pouvoir payer, toutes fois & quantes qu’il (* 2) void son bien-faicteur, il pense rencontrer le tesmoing de son impuissance. Mais si tost que l’occasion se presente non pas de satisfaire à l’obligation, ains de recognoistre qu’il est son obligé, il la prend au poil, & remue toute pierre pour parvenir à telle recongoissance. Il m’en est arrivé de mesme à vostre regard. Car ce Thresor de Santé m’estant venu en main, & plusieurs m’ayant persuadé l’impression, j’ay incontinent jetté l’œil sur vous, à ce qu’il peust suporter la lumiere du jour par vostre conduite, & eviter la calomnie sous vostre tutele. Il vous aura pour Pere, au default de celuy qui l’a enfanté, lequel peu curieux de la gloire, recommandast sur toutes choses de taire son nom, quand on le donneroit au public. Le Soleil luisant de voz vertus fera reluire les siennes, & la reputation qu’il avoit acquise entre les doctes le relevera du tombeau. L’adoption que vous ferez de cet Enfant le rendra d’autant plus recommandable, que le fruict qu’il produira à l’advenir sera profita (* 2 v°) ble. Et quelle utilité ne raportera cet Œuvre, tiré des escripts tant anciens que modernes, voire de la longue experience de son Autheur, qui l’avoit aproché de la premiere & plus chere personne de ce Royaume ? Pourquoy ne sera-il de bonne odeur à un chascun, veu qu’il traicte de la plus exquise partie que requierent les hommes, pour se conserver longuement en l’exercice des functions ausquelles Dieu les appelle pendant leur vie, don tres-excellent du Createur ? Aprés le salut de l’ame, y a-il rien dont le soing doive estre plus grand que de la santé du corps ? L’aveugle antiquité des Philosophes l’a recogneu, les Sacrez cahiers nous l’enseignent, lors qu’ils la disent plus precieuse que le plus precieux metal le vous donne donc, Monsieur, pour arrhe de la bonne volonté que j’ay de ne mescognoistre jamais les faveurs que vous avez semé en moy, qui me rendray autant fertile à la mémoire d’icelles, que je suis sterile a m’en pouvoir (* 3 r°) revancher. Je vous l’adresse avec telle confiance, que je suis tres-certain qu’à l’abry de vostre nom, & soubs l’adveu de vostre autorité il sera receu benignement de tous, & pour son merite, & pour la necessité d’iceluy. Et comme la charge & dignité Souveraine à laquelle Dieu vous a eslevé en ce Siege, vous rend grandement necessaire, d’autant que vous l’administrez avec droicture, equité, ordre & police, à la conservation des bons, extirpation des meschans : aussi vous a-il deu estre voüé & consacré, joinct au vœu perpetuel & priere que je fay au Tout-puissant, qu’il luy plaise vous conserver longuement & sainement en cete vie, avec continuation de ses graces & benedictions, gravant vostre entiere Renommée au Temple Bien-heureux de l’Immortalité.
    Vostre tres-humble & tres-obeissant serviteur,
    Jean Ant. Hueguetan. (* 3 v°)
  • Preface. [Jean Antoine Huguetan, 1607]
    Amy lecteur, Puisque la santé est un thresor mesestimable à l’homme, il la doit soigneusement conserver. Cette conserviation [sic] consiste en un loüable regime de vivre, usant des viandes & breuvages propres, s’abstenant des contraires. Celles qui sont de qualité humide & chaude, à ceux qui sont d’humeur melancholique ; celles qui sont froides & humides, aux choleriques ; les chaudes & seches, aux phlegmatiques ; & celles de bon suc & mediocre nutriment, aux sanguins.Et surtout, autant les uns que les autres doivent fuit les aliments de gros suc, de fascheuse concoction (* 4 r°) en l’estomach, causans avec destructions, un sang melancholique. C’est cete partie de la Medecine apellée Dietetique, autant salutaire que necessaire aux hommes. Et ceux-là se trompent, qui disent que toutes choses sont saines aux sains. En quoy ils doivent estre justement renvoyez aux bestes brutes, lesquelles on void faire election en leur pasture ordinaire du bon ou du mauvais. Or comme les Medecins sont les legitimes administrateurs des medicamens pour les indispositions qui surviennent ; aussi est-il vray-semblable que la congnoissance des aliments, leur proprieté & appareil doivent estre tirez d’eux. Ainsi le veult Galien, qui mesme en a escript quelques livres. Aucuns anciens tant Grecs que Latins en ont pareillement dressé des Traictez, dont les uns sont suprimez par l’injure des (* 4 v°) temps, les autres se retrouvent encores. Et de faict, tels escripts ne sont pas inutiles, atendu que nous devons estre deüement informez des qualitez diverses des aliments & breuvages, pour recevoir les uns, & rejetter les autres. Autrement, il arriveroit ce que dit le mesme Galien, que les viandes de mauvais suc entrans dans noz corps, engendreroient des humeurs impures, lesquelles aians croupi par les espaces vuides, & s’estans putrefiées, feroient naistre des maladies qui nous coucheroient au sepulcre. Pour donc se maintenir en une droicte convalescence, secourir les cacochymes destituez de la presence des Medecins, & du secours de leurs Apoticaires, le plus seur est de faire chois des aliments selon leurs qualitez, & comme la complexion de chascun le requiert. C’est ce que je pretends te donner en (* 5 r°) ce Livre, que j’ay intitulé, Thresor de santé, avec la methode plus facile & intelligible que j’ay peu : où je me suis servy principalement d’Hippocrate, Galien, Dioscoride, Avicenne, Celsus, mesmes de quelques Historiens modernes, qui ont voyagé depuis cent ans és pays de Levant, Midi, & Aquilon, tant pour illustrer ce sujet, que pour te donner plaisir & contentement. A Dieu. (* 5 v°)

  • « Sommaire de toutes les especes de viandes & de breuvages servans à la nourriture du corps humain, dont il est faict mention en ce Livre » (* 6 - * 8 v°) [Jean Huguetan, 1607]
    : sous forme d’un texte rédigé avec des entrées et des titres surplombant ces paragraphes.
  • « Sommaire des livres de ce traicté » (** 1 r° - ** 2 r°) [Jean Huguetan, 1607].
  • Brief du privilege du Roy : Extraict de l’Original. [Jean Huguetan, 1607]
    Par grace speciale du Roy, il est permis à Jean Antoine Huguetan marchand Libraire de la ville de Lyon d’imprimer, vendre & debiter le present livre intitulé, Le Thresor de Santé, ou, Mesnage de la vie humaine, divisé en x. libres, &c. Avec tres-expresses defenses à tous Libraires, Imprimeurs, & autres personnes en ce Royaume, d’imprimer, faire imprimer, vendre ou distribuer ledit Livre, sans le consentement dudit Huguetan : & de ne le corrompre ou faire corompre, en changeant, adjoustant, diminuant ou supposant aucune chose à la copie & exemplaire d’iceluy, & ce pour le temps & terme de neuf ans, à commencer du jour que Ledit livre sera parachevé d’imprimer, sur peine de confiscation de tous autres contrefaicts, & d’amande arbitraire envers ledit Huguetan. En outre, veult S. M. que le present Extraict en Brief estant narré dans chacun desdicts livres, soit tenur deuëment signifié à toutes personnes, tout ainsi que si les patentes leur avoyent esté signifiées au long, comme plus à plein est declaré en icelles, sur ce données à Paris le 15. Juin, 1606.
    Par le Roy en son Conseil,
    Signé, Brigard.
    Et seelées sur simple quëue de cire jaune, du grand seel. (** 2 v°)

Topoï dans les péritextes
  • facilité d’accès
  • la santé est un trésor
  • méthode
  • transmission d’expérience
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 07/08/2021