Thresors de la Renaissance

Grand dispensaire ou Trésor général et particulier des préservatifs


Auteur(s) : Wecker, Johann Jakob

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le grand dispensaire ou thresor general et particulier des preservatifs, ramassé et dressé par Jan Jaques Wecker D.M. et depuis descouvert aux François et enrichi d’annotations en suitte du texte, de nottes en marge, de plusieurs compositions obmises par l’autheur, & d’une infinité de rares secrets puisés dans les plus claires sources de la Chymie. Plus d’une methode briefve et facile d’extraire les facultez des medicaments purgatifs, & de changer les formes tant des metaux, que des mineraux, en sorte qu’on les puisse appliquer par dehors, & faire prendre par la bouche sans courir le risque de la nuisance qu’ils apportent ordinairement quand on les met en usage tous entiers. Le tout par Jan Du Val d. M. d’Yssouldun (Genève, Étienne Gamonet, 1609)
Information sur l'auteur ou les auteursWecker, Johann Jakob
Date de la première publication de l'œuvre1609

Description & Analyse de l'œuvre

Histoire éditorialeLors de la réédition de l'ouvrage en 1610 chez le même imprimeur-libraire, Étienne Gamonet, ont lieu d'important changement. Le titre de l'ouvrage est modifié et "Le grand dispensaire ou thresor" devient "Le grand thesor ou dispensaire et antidotaire". D'autres modifications de fond caractérisent l'édition de 1610 comparée à celle de l'édition de 1609.
ÉTUDE À VENIR.

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Monsieur
    Monsieur de Sainct Quintin, Baron de Blet, Seigneur des Brosses, Brissay, Beaufort, &c. [Etienne Gamonet, 1609]
    Monsieur,
    Le plus frayé de tous les chemins qui nous adressent à la cognoissance de l’Eternel, est celuy que nous apprenons dans le livre de nature. Il est ouvert indifferemment à tous, le sçavant et l’ignorant y lisent en gros characteres la puissance toute-puissante de l’ouvrier de ce tout. Juste donc est l’arrest qu’a prononcé en robe rouge un de ses presidents en Cour celeste, par lequel ceux qui refuseront, ou mespriseront ceste salutaire adresse, sont declarés indignes d’êstre ouïs & admis à leurs faits justificatifs pour pallier d’excuses leur malice, ou leur paresse. Car outre ce qu’il n’y a creature sous le ciel, tant soit elle abjecte, dont la contemplation ne soit plus que suffisante pour nous ravir en l’admiration du Createur : nous avons encor chez nous mesmes des eschelles & des aisles assez fortes pour nous y monter, & porter. Le bastiment merveilleux de nostre corps, l’harmonie & l’accord de nos humeurs tous contraires, & sur tout l’image de Dieu empraint en nos ames, nous doit suffire (bien que debisté par nostre orgueil) pour en recognoistre l’Archetype. Ceste seule & belle contemplation a bien induit un sage payen, à prescher d’une voix Stentorée aux hommes de son temps la cgnoissance d’eux mesmes, & leur en recommander sur tout la recerche, comme du comble de toute sagesse, leur affermant que ce XXXXXXX [grec], escrit en lettres d’or sur le portail du temps d’Apollon en Delphes, estoit vrayement XXXXXX [grec], un present que les (* 2 r°) dieux immortels avoyent fait aux hommes. Nous ne pouvons à bon droict, autant dire, de l’excellent art de Medecine (puis qu’elle a pour son subject le corps humain, que les Grecs ont appellé XXXX [grec], c. petit monde, ou tableau racourci du grand univers, & que c’est à elle que nous sommes hommagers de la cognoissance de sa structure, qui nous dirige & adresse à cognoistre nostre createur) & le confirmer par ceste belle sentence du sage Sauveur Syrach, XXXXXXXXXXXX [grec].  Le Tres-haut est l’Autheur de l’art qui enseigne à guerir, & a commandé à la terre de produire des remedes. Un si grand bien ne pouvoir decouler sur nous, d’ailleurs que de la source de toute bonté. A l’œuvre on cognoist l’ouvrier, & l’ouvrage qui part de la main d’un excellent maistre, en est tousjours plus recommandable. Que les Grecs, vains & vanteurs, plus que nation du monde, se glorifient tant qu’ils voudront d’avoir esté les autheurs, & promoteurs de cest art, ou qu’ils en relevent tousjours, si bon leur semble, d’un Apollon, d’un Æsculape, d’un Chiron, & de plusieurs autres Chimeriques deités, qui ne sont que ce qu’on les fait, & n’ont autre honneur que celuy qu’on leur defere. Nous tenons pour asseuré quant à nous que l’autheur de ce tout, nous est l’autheur de ce bien, & que le tout bon voyant l’homme tresbuché au plus bas du precipice de sa ruine, & rendu en un instant par son ambitieuse desobeissance, le butin de l’enfer apres ceste vie, & la butte des traicts de la mort tandis qu’il languiroit ici bas, a eu compassion de luy, l’a rachetté de la mort eternelle par la mort de son unique, & l’a couvert des armes de la medecine pour le garantir durant sa vie, des assauts & des efforts des satrapppes du trespas. Il s’est servi pour cest effect de plusieurs grands personnages qu’il a divinement inspirés, & fait aspirer à la perfection de cest art. Le divin Hippocrate a esté le premier qui a reduit en un corps toutes les parties qui en estoyent escartées cà & là, les a methodiquement disposées, & appuyées sur des theoremes, & preceptes generaux, & a esté appellé pere de la secte Rationelle, d’autant qu’il defendoit à ses disciples de rien attenter sans raison, & les instruisoit à cognoistre exactement la nature du corps humain, considerer attentivement tous les signes, & recercher curieusement les causes de la bonne ou mauvaise disposition des hommes. Il vouloit aussi qu’ils s’exerceassent à cognoistre la nature de l’air, des eaux, des lieux, climats ou pays, comme aussi les estats, vacations, & façons de vivre des personnes : & leur enchargeoit de tirer des conjectures, touchant l’application de leurs re (* 2 v°) medes, non seulement de la maladie mesmes qu’ils voudroyent chasser,  mais aussi des forces, de l’aage, du sexe, & du temperament du malade, sans y oublier la saison de l’année, le climat, & autres choses semblables dont nous avons desja fait assez ample mention ci dessus.
    Il eut pour disciples un Praxagoras sien compatriote, sçavoir est de l’isle de Cos, un Erasistratus fils de la fille d’Aristote, un Mnesisthæus Athenien, & plusieurs autres grands personnages qui furent les promoteurs de sa nouvelle doctrine. Mais quelque temps apres que sçavant & sage vieillard eut payé le tribut que tous hommes doivent à nature, il s’esleva un certain Comien nommé Philinus, qui fit schisme, & au lieu d’enseigner, comme il l’avoit appris de ses maistres, qu’il y avoit deux moyens de trouver les remedes pour combattre les maladies, sçavoir est la Raison, & l’Experience, il rejetta la raison, & retint l’experience seulement, d’où luy, & ses sectateurs, qui furent Serapion, Alexandrin, Apollonius Antiochien, & Menodotus s’acquirent le nom d’Empiriques. Ceste secte avoit desja fort long temps eu la vogue lors qu’elle commença d’estre contrecarrée par un certain Themison Laodiceen, autheur de celle qu’il nomma luy mesme assez arrogamment Methodique, comme si ceux qui l’avoyent devancé, n’eussent rien advancé que confusement. Il differoit d’avec les Rationels en ce qu’il se mocquoit de la recerche des causes, & d’avec les Empirirques entant qu’il n’approuvoit ni n’admettoit point les experiences particulieres. Mais il estoit luy-mesme tres-dignes de mocquerie de ce qu’il rapportoit toutes les passions ou maladies particulieres à deux genres generaux, sçavoir est l’adstriction, & la relaxation, aussi bien que son successeur Trallian de Thessalie qui estoit si temerairement effronté que de se vanter par tout qu’il enseigneroit parfaictement son art dans six mois à un homme qui n’en auroit jamais ouy parler auparavant. C’estoit fait alors de la Medecine : son beau teint estoit tellement obscurci & noirci par les brouillards des folles & fausses opinions de tant de brouillons, qu’il n’y avoit plus d’esperance ni d’apparence de la pouvoir retirer du puits profond de Demoncrite, où elle s’estoit precipitée de despit, & s’entretenoit avec la blanche verité, lors qu’environ six cens ans apres le decez du grand Hippocrate, Dieu suscita le docte Galen de Pergame, qui comme un brillant soleil dissipa par les rais de la solide & sublime doctrine les tenebres qui offusquoyent toute la beauté de son art, il combatit & abbatit comme un Hercule si vaillamment tous ces monstres, qu’il en repurgea en peu de temps tout l’Italie, & particulierement la ville de Rome, où il commença d’estre cognu & d’entrer en vogue (comme le tesmoigne Eusebe) la seconde année du regne de  (* 3 r°) l’Empereur Adrian, qui fut l’an du rachapt du genre humain 221. Et combien qu’il y fust fort employé tous les jours à visiter & traiter plusieurs malades, il ne s’est pas toutesfois contenté de cela, mais preferant le bien public à sa santé propre, il a percé & passé une infinité de nuicts en travaillant pour nous dresser & laisser les moyens d’acquerir une solide cognoissance de toute la medecine. C’est pourquoy tous les plus doctes de ses successeurs l’ont nommé d’un commun accord [XXX grec], & ont trouvé bon que les Professeurs qui lisent publiquement és escholes prinsent ses livres à exposer. Les Arabes aussi, grands philosophes entre tous les Orientaux, ayans gousté sa doctrine, ont tourné ses œuvres en leur langue, pour en tirer le profit qu’en reçoyvent tous ceux qui s’estudient à les bien entendre. Mais d’autant que la Medecine est un corps composé de plusieurs belles parties, la moindre desquelles ne peut qu’à peine estre conduite à sa perfection par le travail d’un des plus laborieux de tous les doctes. Il ne nous faut trouver estrange si la consideration des belles œuvres du grand Galen n’a point fait tomber la plume des doigts de ses successeurs, mais les a plustost induits à y adjouster quelque chose, veu qu’il est plus aisé de remplir les traces des desseins d’un autre, que d’en forger des nouveaux. Les uns comme André Lacuna ont seulement analysé ses escrits, les autres comme François Valeriola les ont avec ceux d’Hippocrate, arranchés en lieux communs, d’autres comme Jacques Sylvius, Leonhart Fuchs, Jean Vassęus, & nostre Wecker, en ont dressé quelques uns en tables synoptiques. D’autres se sont du tout employés à recercher soigneusement la cognoissance de la merveilleuse structure du  corps humain, entre lesquels André Vesal, Gabriel Fallop, Reald Columbus, Jacques Sylvius, & Jan Valuerda, eussent tousjours conservé leurs couronnes de laurier, si la Chirurgie ne les leur eust ostées, pour n’en faire qu’une de toutes, dont elle a pour jamais entouré & décoré le front de l’inimitable André du Laurant. Plusieurs autres grands personnages ont tellement illustré les autres parties de la Medecine, que nous pouvons dire à bon droict aujourd’huy qu’elle est parvenue au feste & periode de sa plus belle perfection. Mais d’autant que les escrits de tant d’autheurs estoyent couverts d’un voile qui empeschoit le commun des chyrurgiens & pharmaciens d’y voir clair en plain midy, il a esté necessaire que quelques uns ayent tiré ces rideaux, pour leur faire voir clairement ce qui leur estoit auparavant incogneu. C’est ceste consideration qui m’a induit en partie à faire parler Weker en François, & mettre mesme moyen nos Pharmaciens en (* 3 v°) possession entiere de ses deux Thresors. Je scay que plusieurs blasmeront l’execution de mon dessein en la version & augmentation de cest œuvre, & diront qu’il faloit laisser tant de beaux secrets couverts d’un manteau Latin, sans les descouvrir indiffemment à toutes personnes : mais qu’ils apprennent que la perfection d’un bien se parfait par la communication, & qu’ils sçachent que je prefereray toute ma vie au soulagement de tout un public, au contentement de quelques chagrins ennoyeux, & feray tousjours plus d’estat des advis qu’il vous plaira me donner, que de ceux d’homme qui vive, puis que je suis asseuré qu’ils procedent d’un Gentil-homme qui m’honore de son amitié, & qui, outre la louange qu’il peut recevoir de son ancienne noblesse acquise de longue main par les vertus heroiques de ses ayeuls, n’est pas moins accompli des doctes presens de Minerve, que comblé des belliqueuses faveurs de Mars. Je dis ceci (Monsieur) pource qu’il me souvient qu’estant dernierement en vostre maison de Blet, & vous communiquant quelqeus traces de ce projet, vous en approuvastes l’entreprise, loüastes l’intention, & desirastes l’accomplissement, ce qui m’ayant incité d’y travailler tousjours depuis avec plus d’affection & de diligence, je penserois vous faire tort, & ne me pouvoir exempter d’estre prevenu d’ingratitude, si je ne vous faisons une humble offrande des fruicts dont vous avez avancé la maturité. La piece dont est pris l’eschantillon que je vous presente, est assez recommandable de soy mesmes, mais j’espere qu’il ne le sera pas moins lors qu’il paroistra embelli du lustre de vostre nom. Recevez donc ces premices pour gages & tesmoignages asseurés que toute la masse, vous est, s’il vous plaist, acquise, & la couvrez comme un fort Ajax du bouclier de vostre authorité, afin qu’a sa faveur elle puisse deffier en seureté les traicts acerés de la mesdisance. Et ceste nouvelle recharge de courtoisies m’obligera de plus en plus à prier le Tout-puissant qu’il vous comble de ses benedictions, & me face la faveur d’estre tout le reste de ma vie
    Le plus humble & affectionné de tous ceux qui vous desirent & doivent servir.
    En nostre estude à Yssoulfin ce  23. d’Octobre 1607.
    I. Du Val. Y. (* 4 r°)
  • Preface du traducteur aux pharmaciens François. [Etienne Gamonet, 1609]
    Ceux qui par un long travail, & continuelle experience, ont beaucoup appris, & beaucoup pris de peine à verser la quinte-essence de leur sçavoir dans leurs escrits, pour le communiquer à la posterité, n’ont rien en plus grande recommandation (messieurs & tres-chers freres) que de suyvre une vraye methode, & bon ordre pour faire tant mieux glisser & reposer leurs conceptions dedans l’esprit des lecteurs. Mais combien qu’ils ayent tous visé à ce but, tous le n’ont pas pourtant attaint : car si nous considerons les escrits de ceux de nostre profession (sans donner attainte, ni mettre sur la touche ceux des autres) combien en trouverons nous dont le titre, & l’epistre promettent asseurement aux lecteurs ceste methode mere du sçavoir, où toutesfois nous ne voyons rien que des promesses bien vestues de paroles, & toutes nues d’effects. Plusieurs grands medecins, tant anciens que modernes, ont bien dressé des Dispensaires, mais il est impossible d’en trouver deux qui ayent suyvi un mesme ordre, ce qui peut servir de preuve suffisante pour les convaincre de desordre, veu que la verité n’a qu’un visage, & que son contraire est un fin Prothée, qui se metamorphose & desguise en mille formes. Galen (auquel on feroit tort de refuser le premier rang entre les Grecs) a compris l’histoire des medicaments en plusieurs & divers livres, selon que le temps, les prieres de ses amis, & plusieurs autres occasions l’en sollicitoyent. Il en a fait onze des facultés des remedes simples, deux des Antidotes, un de la Theriaque, qu’il a dedié à Pison, dix de la composition des medicaments selon les lieux, où il n’a pas seulement traité des moyens dont on se peut servir pour retenir, ou rappeller la santé, mias y a aussi peslemeslé ceux qui peuvent embellir le corps, & pallier les deffauts de la nature. Paul d’Egine, que quelques uns nomment assez à propos, singe de Galen, n’a pas esté plus methodic, & n’a gardé autre ordre que l’alhabetic, en traintant des medicaments. Oribase en a escrit encor plus confusement. Mesué, qui en ce sujet excelle sur tous les Arabes, s’est aussi rendu imitateur de Galen, en comprenant les re- (* 4 v°) medes generaux en son livre des Antidotes divisé en douze sections, & appropriant chasque remede à chasque maladie qui attaque particulierement chasque partie du corps humain, en son livre que pour cest effect nous appellons communement des Appropriés. Avicenne a aussi dressé un livre des remedes generaux, & deux des particuliers, où il n’a suivi autre ordre que celuy des lettres de l’Alphabet. Quant au Dispensaire de Nicolas, on y peut bien cercher, mais non pas rencontrer quelque methode. Et d’autant que les descriptions des medicaments tant simples que composés que vous avez & devez soigneusement conserver dans vos boutiques, sont escartées çà & là dans les volumes des autheurs susdits, quelques doctes modernes, comme Sylvius, Joubert, Cordus, & plusieurs autres les ont ramassés dans leurs Pharmacopœés ou Dispensaires pour vous relever de la peine de les aller cercher ailleurs : mais si leur travail vous soulage d’un costé, leur peu de methode vous travaille assez de l’autre, en ce que lors que vous ouvrez leurs Dispensaires, vous n’y rencontrez rien qu’un chaos, ou meslinge [sic] confus de remedes generaux avec des particuliers, de naturels avec des artificiels, & de cosmetiques ou embellisants avec ceux dont peut heureusement user pour conserver la santé, & chasser les maladies, & qui pis est, vos apprentifs n’y trouvent point de preceptes generaux, ni de theorie qui leur puisse frayer le chemin à la practique : d’où vient aussi qu’ils n’apprenent rien en leur que par une attentive autopsie, & fort longue experience. Ceste consideration jointe au desir que j’ay de voir nostre art eslevé au periode de sa perfection, & de faire quelque chose pour le bien du public, pour vostre soulagement, & pour le profit de ceux que vous instruisez, m’a induit, & comme contraint à annoter, augmenter, & traduire en nostre vulgaire, le Dispensaire de Wecker : car apres l’avoir leu, releu, & ruminé fort long temps aurapavant, j’ay remarqué qu’outre le bel ordre qui y est gardé par l’autheur (qui le commence par des preceptes generaux, & le paracheve par des exemples particuliers, comme les philosophes veulent qu’on face en enseignant les sciences & les arts) il est aussi comblé, & accompli de tout ce qui est necessaire à la perfection d’un vray Dispensaire. Enrichissez donc maintenant vos boutiques de ce Thresor, afin que vos apprentifs y apprennent toute la Theorie & la Practique de la Pharmacie : & outre ce qu’il vous servira de tout Dispensaire & Pharmacopœé, vous y trouverez comme un un riche magasin, plusieurs excellents & rares secrets, tant pour la conservation & restauration de la santé, que pour l’embellissement du corps humain, lesquels ils vous faudroit recercher avec beaucoup de peine dans les escrits de plusieurs bons autheurs, d’où ils ont esté laborieusement recueillis. Et puis qu’il plaist à l’Eternel se servir de nous pour rendre la santé à ceux qu’il afflige de maladies, travaillons continuellement pour nous rendre dignes d’une tant onereuse & honorable vacation, & le supplions sans cesse qu’il favorise nos labeurs, & benisse nos remedes, puis que sans luy nous ne pouvons rien, & qu’en luy nous pouvons tout. A Dieu. En nostre Estude à Yssoudun ce 25. d’Octobre 1607. (** 1 r°)
  • Sonnet du mesme aux mesmes. [Etienne Gamonet, 1609]
    Les plus riches metaux que la mere Cibelle
    Enferme dans ses flancs ne servent aux humains,
    Sinon lors qu’ils les ont de leur artistes mains
    Tirés, puis raffinés en l’ardente coupelle.
    Le Thresor de Wecker contient bien, & recelle
    Mille riches thresors qui peuvent des humains
    Conserver la santé, & rendre aussi tost vains
    Les assassins efforts de la Parque cruelle.
    Mais comme il faut ouvrir de la terre le flanc
    Pour tirer ses metaux un chascun en son rang
    Esprouver leurs vertus, & leur forte puissance,
    De mesme il failloit que quelqu’un descouvrist
    Le Thresor de Wecker, aux François, & ouvrist
    Les moyens d’en avoir l’entiere jouissance.
    I. D. D. M. Y. XXX [grec] (** 1 v°)
  • In Jani Vallensis Yssolodunæi medici, antidotarii generalis & specialis Weckeri [grec] [Etienne Gamonet, 1609]
    Carmen
    Floribus è variis ut apicula sugit odores
    Alveolísque suis condit fragantia mella :
    Sic varia includit Weckerus divite penu
    Pharmaca quæ seris pergrata nepotibus esse
    Collecta ex Græcis scriptoribus atque Latinis.
    Aëria hæc mella, hæccondità que Pharmaca Gallis
    Nos gustata suis, voluit valuitque Valescus
    Promere, dum medica prudens versatur in arte.
    EJ. Prevotius, Med. Yssold. (** 2 r°)
  • Ad Ioannem Duvallium, D. M. Yssoldunesem. [Etienne Gamonet, 1609]
    Te mea vota ferunt ad sydera clara Duvalli,
    Corpora qui servas nostra labore tuo :
    Thesaurúmque aperis magnum mortalibus ægris,
    Et manifesta facis quæ latuêre tuis.
    Invigilas hominum vitæ, pretiosius illa
    Sub cælo quidquam scimus at esse nihil.
    Quas, pia mens igitur laudes, quæ dona parabit ?
    Æqua tibi reddimunera posse negat.
    Jupiter ipse dabat propria de fronde coronam,
    Servasset civem si quis ab hoste suo.
    Proficis at multis, cape multas ergo coronas,
    Aut tibi pro multis, une perennis erit.
    Ioannes Girardus consiliarius in Præsidatu Regio Yssoldunensi. (** 2 r°)
  • D. I. Duvallio, artis apollineæ peritiss. exaratum disstichum. [Etienne Gamonet, 1609]
    Abdita secretis in vallibus herba, salutem
    Sæpe tulit, medicam fert tua vallis opem.
    I. Manduict, in suprema Curia Advocatus. (** 2 r°)
  • In Ioannis Duvallii doct. med. methodum Chymicam. [Etienne Gamonet, 1609]
    Abstrusa, & terræ medicata latentia fibris
    Prodere, Naturæ viscera sacra modis
    Dispensare novis, usúmque ad utrumque parare
    Internum, externum, vímque salutiferi
    Induere, ignotis sub legibus hactenus, ipsas
    Noxales etiam vincere posse vices.
    Inde reluctanti velut extorquere Minervæ &
    Invitis priscis usibus, auxilium,
    Unde venenatæ prius inclementia mortis
    Vertere & in succos dira Aconita bonos.
    Longa ars, vita brevis, longam sed Vallius artem
    Contrahit, atque æuum hac prorogat in methodo.
    Ut bene sic constet duplici sua, tempore vita,
    Cui inveni tantum contigit ingenium.
    Philippus Valentianus sympatriota. (** 2 v°)
  • A Monsieur du Val mon frere medecin à Ysoouldin. [Etienne Gamonet, 1609]
    Quatrain.
    Le Thresor que vous descouvrez
    Aux yeux de toute nostre France,
    Fera que tousjours vous vivrez
    Mal-gré l’envie & l’oubliance.
    Jacques Du Val Yssould. (** 2 v°)
  • A monsieur Du Val docteur en medecine demeurant à Yssouldun. [Etienne Gamonet, 1609]
    Sonnet.
    Ce n’est pas grand plaisr qu’aux montaignes chenues
    Qui ont le chef couvert de nuaux ombrageux,
    Et le dos plus souvent d’un grand linge negeux,
    Qui fait que le pays semble n’estre que nues.
    Ce n’est pas grand plaisir, qu’aux grands roches pointues
    Qui menacent le ciel d’un sourcil orgueileux
    L’homme aille recercher les simples merveilleux
    Qui ravivent les morts par leurs forces aigues.
    Mais ce seroit plaisir les trouver à tous coups
    Aux jardins, aux vallons, & croistre ainsi chez nous,
    En ce val rendu nostre on void la medecine
    Sans les livres enflés de mil’obscurs autheurs,
    Sera-ce pas plaisir y prendre la racine
    Qui salubre pourra dechasser nos langueurs ?
    Jehan Jaques Procureur au siege Royal d’Yssouldun. (** 3 r°)
  • D. Ioanni Valleo D. M. Acrostichon. [Etienne Gamonet, 1609]
    I nspice lector opus, Gallis quod Janus amict               V
    O btulit ornatum patrio, de valle seren                        a
    A ntidotis præstat multis, sine felle dabit me                l
    N ec sine melle dabit quod amarum est ore tenus fe      l
    N on raros cernes flores revirescere vall                       e
    E xcipiénsque æger quæ tradit pharmaca fruct              u
    S ummo gaudebis, multos & vixeris anno                     s.
    St. Favonius ponebat Yssolduni. (** 3 r°)
  • Brief indice du contenu en ce thresor general des preservatifs. (** 3 v° - ** 4 r°)
Topoï dans les péritextes
  • expérience
  • livre comme ressource pour enrichir son magasin
  • traduction comme dévoilement
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 13/07/2023