Thresors de la Renaissance

Toison d’or ou la fleur des Trésors


Auteur(s) : Paracelse

Généralités

Présentation générale de l'œuvreIl s’agit de la traduction d’un ouvrage paru pour la première fois en allemand en 1598 sous le titre de
Aureum vellus oder guldin schatz und kunstkammer: darinnen der aller fuernemisten fürtreffenlichsten ausserlesenesten herrlichisten und bewehrtesten auctorum schrifften und buecher auß dem gar uralten schatz der uberblibnen verborgnen reliquien und monumenten der Aegyptiorum, Arabum, Chaldaeorum et Assyriorum Koenigen und weysen (USTC n° 614838).
Cette édition allemande était elle-même une traduction du traité alchimique de Paracelse intitulé Splendor Solis.

Paru d’abord sous le titre de Le thrésor doré en la chambre de la Science A VERIFIER, ANALYSER, DEVELOPPER
Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)La toison d’or ou la fleur des thresors, en laquelle est succinctement & methodiquement traicté de la pierre des philosophes, de son excellence, effects & vertu admirable. Plus de son origine, & du vray moyen de pouvoir parvenir à sa perfection. Enrichies de figures, et des propres couleurs representées au vif, selon qu’elles doivent necessairement arriver en la pratique de ce bel oeuvre. Et recueillies de plus graves monuments de l’Antiquité, tant chaldeens, hebreux, aegyptiens, arabes, grecs, que latins, & autres autheurs approuvez. Par ce grand philosophe Salomon Trimosin precepteur de Paracelse. Traduict d’alemand en françois, & commenté en forme de paraphrase sur chaque chapitre par L. I. (Charles Sevestre, 1612)
Information sur l'auteur ou les auteursParacelse
Informations sur le traducteurTrismosin, Salomon
Date de la première publication de l'œuvre1612

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A tres-hault et tres-illustre prince, monseigneur Francois de Bourbon, prince de Conty, Souverain de Chasteau-Renaud, & Terres d’oultre & deçà la Meuze, Gouverneur & Lieutenant General du Roy aux Pays d’Anjou, Touraine, & le Mayne, &c. [Charles Sevestre, 1612]
    Monseigneur,
    Ceux qui poussez de quelque altiere entreprise, portent inconsiderement les vœuz de leur constance, soubz le grave tableau de maintes fantaisies, ne se donnent rien moins en l’excez inventé d’un esprit fort en bouche, qu’une ferme asseurance de tout bon & heureux succez ; lesquels ce neantmoins decheus de cette prosperité vainement esbauchée, sont maintefois contraints de changer de propos, & juger autrement, par un desavantage promptement esmaillè sur la legereté des passions immoderées, que le triste evenement de cette impression ne s’en estoit promis ; deplorant à loisir le cours de leu[r]s erreurs conceus (A 2 r°)  à contre-poil de l’esperance qu’il s’estoient imaginez dans un sommeil delicieux : lors qu’au milieu de la carriere, cinglant sans y penser en la plus haulte mer de leurs conceptions, on les void enlever au gré des vents, comme par aisles cirées de quelque ambitieux Icare, charmé des ombres sombres de la mescognoissance, & courir risque tant de leur fortune que de leur vie, sur le dos impetueux d’un Neptune irrité par l’esmeute des flots ennemis de leur bon-heur, que les testes sourcilleuses des vagues vagabondes ont superbement eslevez jusqu’au Ciel de leur misere, pour les precipiter dans les golphes profonds des ondes insensées, se joüant impunement du mal-heur de leur vaisseau. Il n’y a celuy d’eux qui se sentant à deux doigts du peage, ne perde jugement, & n’abandonne au mesme temps les resnes de sa prudence, pour ceder aux accez violens d’une telle esmotion, tellement alterez des intemperies du desepoir, que leurs premieres brisées quittent la prise de cette lice, entreprise pour s’opposer aux symptomes rigoureux de la tourmente, soubs la tutelle confidente d’un nautonnier expert, l’industrie duquel disputoit à force ouverte de leur reste de vie, resignée entre ses mains, pendant qu’ils faisoient tresve avec le soin de leur voyage, pour (A 2 v°) recevoir de ce monstre impiteux, telle condition de vivre ou de mourir, que la rigueur de ses disgraces, leur oseroit tristement imposer.
    Ainsi confus, et ja quasi reduicts aux extremes soupirs d’une necessité forcée, les Alcyons joyeux avant-couriers des airs favoniens, paroissans sur l’aspect rigoureux de ces fortes secousses, leur fist jecter les yeux vers un navire heureusement voüé à la poursuite de leur salut, qui revoquant fort à propos du sepulchre effroyable des eaux, ces corps attenuez, & racheptez au prix de quelques ais brisez, les mist d’une faveur inesperée au bord de leurs pretentions. Le naufrage evité les faict rentrer de plus belle, en l’esquipage qu’ils estoient, au premier train de leur voyage, & l’estroicte bienveillance des astres plus tranquilles, relevant leur esprits [sic] ja terrassez soubz les puissans efforts de l’apprehension, leur ouvre le chemin des lauriers verdoyans, qu’ils trouverent enfin semez dans la vive pepiniere de leur perseverance.
    Ce vif Tableau de longue haleine, representé sur le mesme theatre de l’imagination, recelle prudemment soubz le bandeau de sa figure allegorique, un modelle esgaré de mes inquietudes, pour mettre au jour ce mien labeur de penible recherche. Ceux qui se sont heureusement sau (A 3 r°) vez des plaines mesdistantes en mesmes occasions, se pourront bien passionner aux esguillons de mon soucy, apres avoir tousjours en crainte sondé les flots des pointes acerées, mais l’ignorance & la timidité se rendront insensibles aux mouvemens de ma compassion. Le seul Athlete dont la valeur & l’asseurance sont souvent mis en proye, peut decider de nostre differend par la dexterité de son experience : si je n’avois gousté de ces appas, je ne pourrois aussi juger de l’amertume, & l’absynthe des jalouses rigueurs n’auroit pas attaqué la douce myrrhe de mes preservatifs, si l’ocean de ma constance n’avoit courbé l’eschine de mes travaux sur le sable mouvant de leur temerité : vray est que le contentement & le loisir m’ont porté d’un plein saut à cette recreation, d’apprester le vaisseau d’une haute science pour roder toutes les costes de ce large Univers, & recueillir de chaque fleur des meilleurs Philosophes, un essain de doux miel pour vous le presenter : où les nochers de mes desseins enfantez dans la curiosité, & commandans absolument aux preparatifs de la Toyson, se sont servis de ma plume solaire, pour ramer plus legerement sur l’horoscope veritable des bons Autheurs : & de faict mon esprit equippé, ce me sembloit, suffisamment des choses necessaires (mais plutost ( A 3 v°) esbloüy de mes propres contentemens) s’exposoit au bon vent qu’il avoit jà conçeu de son labeur, sur la mer mesdisante de ce monde, sans autrement prevoir l’effort de la tempeste, qui suivait de bien pres les pas incertains de ma franchise, par l’indiscrete liberté des traits & morsures venimeuses. Si ne voulus-je pas, enveloppé de ces brusques rencontres, laisser pourtant en friche le modeste trafic de mes pretentions, contr’opposant aux filets de leur rigueur, les rets consecutifs de ma perseverance : mais à la fin succumbant soubz le faix importun de tant d’orages, je vy l’heure que je tombois entre les ceps calomnieux de leur presomption, & les voiles rompus de ma fregate, abandonnez au gré de mes censeurs, s’apprestoient à mon mal-heur le triomphe de ma captivité. Ce fut en cette derniere table, que mon proche naufrage eut besoin de vos faveurs, ce fut en ce combat, non d’un à un, ny à perte de veuë comme les Andabates, mais d’un seul contre tous où je me vy surpris, n’ayant sceu rencontrer si soudain au secours de mes traverses, l’homme tel que le Sophiste Cinique cherchoit si soigneusement en plein midy au flambeau curieux de ses desirs : mais l’aviron de mon bonheur, m’ayant conduit, en cette partie inesgale, aux Isles fortunées de vostre souvenance, beni- (A 4 r°) gnement me retira du precipice des mal-veillans, (plustost nez à la censure des actions humaines, qu’humblement persuadez à faire mieux) si tost que la necessité forçant la loy de ma discretion, me tourna les yeux fixement arrestez vers les rayons brillans de vostre puissance genereuse, qui sçeut au mesme temps disspier les nuages de leur envie, comme d’un esclat foudroyant par la seule mémoire de voz graves vertuz, me rendant l’air aussi serain, & le trident de la marine aussi paisible qu’au paradvant. Si desja delivré pour la premiere fois de ces viperes dangeureuses, le fief de ma protection releve en hommage de vostre pieté ; que pourrois-je moins faire en ce second destroict, que d’accourir aux mesmes voeuz qui m’ont desja une autre fois esté salubres ? A ces fins, Monseigneur, je prosterne les fruicts nouveaux de mon arbre d’Hermes, aux pieds respectueux de vostre illustre Nom, pour inspirer benignement sur la simplicité de ces lignes craintives, le soufle necessaire de vostre authorité & l’agreable liqueur de vos douceurs, à ce que le venin des harpies injurieuses, glissant fortuitement sur le suc de mon ouvrage, se puisse heureusement changer en viandes exquises & de douce saveur. Mais comme le subject est d’importance & relevé, a il besoin pour (A 4 v°) sa conduite d’une lumiere plus qu’ordinaire ; et comme la matiere dont nous traictons, excelle les autres tiltres en qualité, le plus grand fruict de la gloire du monde y estant contenu, l’essence glorieuse de ses merveilles ne se peut maintenir en sa perfection, qu’en celle de vostre unique faveur, qui surpassez en race, en grace, en renom & vertueux courage l’excellence du monde. Mais quoy ? si je voulois entrer en contestation de ces deux circonstances, l’impossible de mon dessein seroit de la partie, & n’oserois inviter vostre grandeur à prendre en bonne part la source raccourcie au petit pied de mon simple discours, si l’excez excellent de voz vertuz royales n’imitoit la clemence des grands Monarques, qui se mescognoissans volontairement en ce qu’ils sont, moulent un abregé de leurs puissances pour les entre-mesler avec la basse estofe du commun peuple, se payans si discretement de la monnoye de nos sinceritez au poids esgal de nos bonnes affections, de sorte que l’intention suppleant nostre defaut, guide la regle de nos infirmitez sur le cube celeste de leurs submissions. He qui sans crainte ou sans presomption aborderoit asseurement ces essences divines, si d’elles mesmes le rang ne se trans-formoit en Soleils de candeur & debonnaireté ? Quoy que la preseance que les Princes (A 5 r°) ont gaigné sur le reste des hommes, les puisse avec raison distraire de nostre communication, toutesfois ces hauts Monts se panchent humainement devers nous, & s’humilent en leur grandeur, pour eslever nostre simple humilité à la participation mysterieuse de leurs prudens secrets, sçachans assez que la Clemence des grands est du ressort de la divinité. Sur le modelles de ces fermes appuys, j’establiray la quadrature de mes poursuites, & cimenteray l’anchre tres-asseurée de mes humbles supplications, pour eslancer succinctement quelques crayons de mon repos, en la protection de vostre œil gracieux, qui gravera benignement sur le front decouvert de mon petit ouvrage, l’auguste authorité de vostre illustre nom, m’asseurant en iceluy de l’entreprise delectable de mes vaisseaux embarquez soubs le Ciel de vos graces, attendant au lever d’une benigne Aurore, l’estoille favorable de ma navigation. Que si le bon augure que je lis en l’effigie de vostre doux visage, me respond de l’heureux evenement que vostre bien-veillance m’en promet, je me croiray bien plus que fortuné, de pouvoir sans envie surgir au port & en la voye infaillible de cet Œuvre doré, qui sert de butte à tous les beaux esprits : si dis-je, Monseigneur, vous me donnez liberalement l’entrée (A 5 v°) tutelaire de voz dignes faveurs, je n’auray plus cette apprehension de me soubmettre à la rigueur des flots, puisqu’à l’instant les escumeurs de ma reputation n’auront plus le pouvoir de mettre à fond le maz ny le timon de mon vaisseau, voguant paisiblement sur l’eau tranquille de voz douceurs. Les Satyres de ce temps forceront leur naturel passionné, à rechercher de la discretion & du silence en la volonté de vos commandemens, pour ne se precipiter eux mesmes dans les disgraces de vos severitez, & mes esprits fondez sur l’esperance de vostre secours, flechiront les genoux de leurs intentions devant le vif image de vos Heroïques vertus, pour en eterniser fidellement la mémoire à la posterité. Ce sera donc souz le voile de vos graces, que mes irresolutions se resoudront au voyage preparé, ne croyant pas desormais rencontre aucun Carybde qui puisse destourner ma tramontane & l’esguille nautique de mes desseins de son étier parfaict, franchissant librement soubz l’asyle de vostre authorité, l’effroyable destroit des censures rigoureuses, & la brusque carriere des langues mesdisantes. La loy de mon devoir imitant celle des Perses en la fidelle recognoissance de leurs Seigneurs, ne permettroit jamais que je vous approchasse sans l’humble provision de quelque pi- (A 6 r°) euse offrande. La voicy, Monseigneur, que j’apprends à voz pieds ; voicy cette Toyson, heritiere de mes vœuz, que je vous legue en derniere volonté, & dedie d’un cœur entier à la souvenance de voz merites ; à vous, qui paroissez un oracle veritable en nostre France, & soubs lequel comme un astre brillant elle a courageusement voire miraculeusement traversé les nuages bazanez, qui s’efforçoient d’eclypser le Midy plus luisant de nostre beau Soleil. Que si le doux print-temps de nostre royal Orison s’est paisiblement maintenu en l’estat d’un bon-heur, au temps mesme le plus cuisant de sa forte tempeste, par la prudence particulierement admirable & necessaire de vostre advis : & si vostre genereuse constance a retiré de nostre Zone, les cataractes orageuses qui pensoient fondre sur l’aggreable & odorante fleur de nos Lys, que dois-je craindre en mes vespres Siciliennes de sinistre accident, vous ayant pour appuy ? La ruine du Ciel ny le chaos pesle-meslé de l’univers, ne m’attireroient pas au moindre ressentiement de ces horreurs, si je puis obtenir en ma priere l’abry & le couvert de vostre sauve-garde. Je l’implore donc sur toutes choses, & me presente à voz grandeurs pour cet effect, la victime de mes supplications en la main, avec lesquelles & de vostre faveur je (A 6 v°) conduiray ma nef au port delicieux de sa fin desirée : mais à condition que combattant soubz vostre authorité, & remportant une heureuse victoire sur tous les mesdisans, il vous plaise recevoir les despoüilles de ce trophée en satisfaction de ma fidelité, laquelle je conserveray sans fin aux vœuz perpetuels de vos Royales perfections, mariant humblement à ce juste devoir, le desir de prier tousjours Dieu pour vostre prosperité & parfaite convalescence, me qualifiant à cet effect, tant que j’auray de vie,
    Monseigneur.
    De Paris ce 25. Novemb. 1612.
    Vostre tres-humble, tres-obeissant & tres-fidele serviteur L.I. (A 7 r°)
  • Privilege du Roy. [Charles Sevestre, 1612]
    Louis par la grace de Dieu Roy de France & de Navarre, A nos amez & feaux Conseillers les gens tenans nostre Cour de Parlement de Paris, & à tous nos autres Justiciers & Officiers, Salut. Nostre cher & bien amé Charles Sevestre, marchand Libraire demeurant en nostre ville de Paris, nous a faict humblement remonstrer, qu’il luy auroit esté mis és mains un livre intitulé, La Toyson d’or, ou la fleur des Thresors enrichies de figures, & recueillies des plus graves monumens de l’antiquité, par ce grand Philosophe Salomon Trimosin Precepteur de Paracelse, Traduict d’Allemend en François par L.I. Lequel il desireroit faire imprimer & mettre en lumiere : mais il doubte qu’autre que luy ou ceux ausquels ledit suppliant auroit donné charge de ce faire, se voulussent ingerer de le faire imprimer, le frustrant par ce moyen de ses frais & travaux, s’il ne luy estoit pouveu par nos lettres sur ce convenables. Pour ce est-il desirant subvenir à nos subjects selon l’exigence des cas, voulans (A 8 r°) ledit suppliant estre recompensé de ses frais, mises, peines & travaux, luy avons permis & octroyé, permettons & octroyons, par ces presentes d’imprimer ou faire imprimer vendre & distribuer par tout nostre royaume ledit livre sans qu’autre que ledit supplant ou ayans cause ou pouvoir de luy le puisse imprimer ou faire imprimer vendre & distribuer jusques au terme de six ans, à compter du jour & datte de l’impression, sur peine de confiscation & d’amande arbitraire, & de tous despens dommages & interests envers luy : Voulons en outre qu’en mettant, ou faisant par luy mettre au commencement ou à la fin dudit livre ces presentes ou brief extrait d’icelles qu’elles soient tenues pour signifiées & venues à la cognoissance de tous sans souffrir ne permettre luy estre fait, mis ne donné aucun empeschement au contraire. Car ainst nous plaist il estre faict, non obstant quelconques lettres à ce contraires. Donné à Paris le huictiesme jour d’Octobre, l’an de grace mil six cens douze, & de nostre Regne le troisiesme.
    Par le Roy. Poussepin. (A 8 v°)
  • Prologue. [Charles Sevestre, 1612]
    Alphidius à bon droict estimé l’un des plus celebres & recommandables à la Posterité d’entre les anciens & sages Philosophes de son temps, nous propose en ses divins Escrits, que la Contemplation ordinaire, consideration mysterieuse & lecture continue des Autheurs approuvez, renommez, suffisamment pour tels recommandez, & qui nous ont à qui mieux divinement traicté de cet œuvre, admirable & non jamais assez loué, chanté ny reveré des plus rares esprits, qui par curiosité digne d’un tel sujet, ou par compas- (A 1 r°) sion d’y voir tant d’ames aveuglées y consommer le temps, ont bien sagement daigné produire au jour quelque brillante estincelle de l’excellence de nostre Lion qui se cognoist à la patte, pour arres seulement de l’ardente lumiere qu’ils en ont retirée, ou pour juger pour le moins à peu pres, de la pierre precieuse par l’examen de cet eschantillon sacré : Ce sage dis-je & prevoyant docteur, dit que la recherche de ce Soleil terrestre, rapporte autant ou plus de fruict & de contentement aux Nourriçons doctement eslevez soubs la providente tutelle de cette Science sur-humaine & sans doute celeste, amiablement nourris de l’aggreable laict de sa mammelle & amoureuse & savoureuse ; qu’elle peut de mespris & mescontentement aux oreilles bijearres de ces doctes ignorans, qui n’ont l’entedement (A 1 v°) assez rassis pour en juger pertinemment, & comprendre l’effect d’un mystere si haut, si grave & serieux ; la veuë assez subtile pour en voir le subject, ny le cerveau de soy suffisamment tymbré pour arrester le prix de cette perle inestimable : ains seulement nourris, eslevez & soulagez, rassasiez, ou pour mieux dire entretenus du suc amer d’ignorance, se rendent incapables de viandes plus solides, pour digerer à poinct nommé & se remettre à tout propos comme un object devant les yeux, l’art de la Pierre de Sages, que nous disons le Ciel des Philosophes.
    Mais à ceux là ne conseilleray-je jamais aussi de s’empestrer plus avant dans les vagues replis de la Toison dorée, non pas mesme toucher du moindre bout du doigt ny des levres seulement ce Dedale inespuisable de leur foible portée : pour (A 2 r°) ce que ces Cervelles escervellées ne sont pas appellez au triomphe glorieux de ce degré d’honneur, promis & asseuré aux ames seulement philosophes, non pas à tous venans, ny s’embroüiller l’esprit, assez capricieux d’ailleurs, d’oser succer le miel des delices de nos judicieux Escrits : estant plus à propos, utile & profitable à ces testes ignorantes, d’en preferer le souvenir du coust au merite du goust, sans s’exercer à ce labeur, ny faire quelque espreuve si chetive que ce soit, de nostre operation divine ; ains plustost retirer du Verger verdoyant de noz precieuses Hesperides, le nez infructueux de leur insuffisance, incapable des propositions trop subtiles pour leur chef, de nostre œuvre excellente, à l’esgard disproportionné de leurs foibles pensées.
    Nostre celeste Muse ne s’amuse pas (A 2 v°) aussi aux caprices indifferents de tout le monde en gros, ains en detail considere les uns pour mespriser les autres, faisant un choix sortable de ses plus favoriz & de ceux qu’elle peut recognoistre vrays enfans de la science, les appellant benignement aux plus heureux rayons de ses rameaux dorez, au lieu qu’elle esloigne les autres tant qu’elle peut de ses foyers.
    Prophanes n’approchez de nos thresors sacrez,
    Aux esleus seulement sainctement consacrez.
    Rasis n’en pense pas moins au Traicté qu’il la faict de la lumiere des lumieres. Nul ne doit, ce dict il, tant de soy presumer, sans espoir asseuré d’encourir, par le blasme certain la honte qu’il merite, estendant ses desirs au-delà des imprudentes limites de sa capacité, pour puiser à son gré dans les foibles ressorts de son debile esprit, l’essence pure & nette des mixtions admirables, quoy qu’à eux incognuës (A 3 r°) des parfaicts Elemens. Aussi qu’à vray parler, telles sortes de gens y mettant plus qu’ils n’en recueilleront, s’apprestent plus de confusion que de contentement, plus de brocards que de soulagement, plus subjects mille fois à l’apprehension d’un triste chastiment, qu’au gain du fruict premedité ; sans le ressouvenir de la verge d’Apelle, qui reprit en deux mots la scientifque presomption d’un rogue savetier par la baguette de sa rigueur, à l’instant qu’il pensoit proprement estaller son discours importun hors les droictes clostures de son simple soulier, pour reprendre imprudemment, & à l’esgal d’un venerable censeur, les traicts & le portraict de son grave tableau.
    Tu pouvois, luy dict il, parler de ta pantoufle :
    Mais non pas d’un pourpoint, d’un bras ou d’une moufle.
    Aussy est ce pourquoy fort à pro- (A 3 v°) pos, la Bienseance pour eviter le blasme envenimé, & la censure d’un public ombrageux, nous met devant les yeux ce poinct de modestie.
    Plus qu’on ne peut on ne doit essayer ;
    Et tel en bruit qui ne sçayt begayer.
    Avec cette autre colomne qui luy sert d’estançon & de solide appuy.
    Exerce simplement ce que la cognoissance
    De ton Art t’a donné, & fais experience
    De ce que tu cognois.
    Mais quoy, chacun doresnavant en ce temps miserable s’en faict tant  & tant accroire, & se flatte tellement en son opinion, qu’il ne trouve plus rien de trop chaud, que sa main d’arrogance ne prenne impunément, pensant bien rencontrer en ce siecle de fer, quelques cicles dorez, & plus assurement que la sebve au gasteau.
    L’ignorant accablé dedans son ignorance,
    Veut ores discourir d’une docte science,
    Pensant mesme sçavoir tout ce qu’il en sçait pas. (A 4 r°)
    Tellement esventez, que tenant un grand quartier des caprices de la Lune, ils se rompent la teste à la penser faire descendre avec ses influences sur le corps de la Terre, mere des elemens, mesme par un sentier qu’ils ne cognurent jamais ; seulement appuyez sur les apparences naturelles d’une curiosité concupiscible & desireuse de nouveautez. Mais si tant est Ignoti, nulla cupido, selon le Philosophe, quelle apparence peuvent ils concevoir des effects transcendas de nostre bon Genie ?
    Leur Esprit plus leger qu’une legere nuë,
    Ne peut pas bien parler d’une chose inconnuë.
    Et non plus que les aveugles qui ne peuvent pas juger des couleurs estans privez de la veuë ; ainsi les ignorans ne peuvent ils parler qu’en beguayant ou les pieds soubsz la table, du Ciel des Philosophes : Si te fata vo- (A 4 v°) cant, aliter non, dict Augurel en sa Chrysopée.
    Que si du Ciel la faveur t’est donnée,
    Addonne toy à cet Art precieux,
    Puis que d’ailleurs elle n’est ordonnée
    Aux plus sçavans que par le don des Cieux.
    Aussi commencerois-je à faire plus d’estat de leur bon jugement, s’ils se developpoient de cette onereuse recherche, qui ne se laisse aysement manier à l’importunité de ces brusques avortons de science. Tous ceux qui l’implorent & presentent leur esquif à l’emboucheure de ce Golphe, n’arrivent pas à bord ; & la plupart de ceux qui y font voile ou s’embarquent à ce port, rencontrent le naufrage au milieu du chemin. Apres mille travaux les sages Argonautes, conduitz entre les ondes par la puissante main des longues Destinées, conquirent seuls en fin cette riche Toison, à la pointe de la valeur, armée & secou (A 5 r°) rüe de l’industrie, de l’experience & la patience, vrays conducteurs de la bonace expressement requise à ce divin effect.
    -----Paucis quos æquus amavit
    Juppiter, aut ardens evexit ad æthera virtus,
    Dieu ne l’a donne point qu’à ses plus favoriz,
    Et à ceux que le Ciel a doucement nourris.
    Aussi faut il pour aborder cette Isle renommée, qu’on dict nostre Colchos, mieux prevoir le naufrage, & remarquant le poinct des causes naturelles, sçavoir au bout du doigt les plus fameux escrits qu’en ont developpé les meilleurs Philosophes de nos siecles passez, & juger de la verité par la concordance de leurs peintures separées ; autrement  je les voys tous bandez pour une defense estroite de laisser seule- (A 5 v°) ment ouvrir leurs livres à tous ces ignorans.
    Osez vous feuilleter d’une main sacrilege,
    Le prix de nos cayers sans nostre privilege ?
    Non non, retirez vous, voz appas ne sont pas
    Pour surprendre l’oyseau qui nous sert de repas.
    Les Philosophes sont curieux de communiquer avec leurs semblables, aussi ne parlent-ils que pour les plus sçavants : ainsi nous le maintent la Complainte de Nature, Si tu la sçays, je t’ay tout dict, mais si tu ne la sçays, je ne te t’advance en rien.
    C’est pourquoy justement censurent ils leurs livres, sur peine de n’y rien comprendre qu’un suc de confusion & de perte de temps, s’ils ne sont plus capables d’en cueillir le doux miel parmy tant d’autres fleurs.
    Rosin conforme aux precedens autheurs, n’approuve pas non plus le temps qu’ils y employent, les baptisant du nom d’imbecilles d’esprit, pour s’appliquer si brusquement à cet essay, (A 6 r°) sans la cognoissance des choses que les Philosophes en ont mis par escrit, Où est l’accord là est la verité, disent le Comte de Trevise & le grand Rosaire, Concorda philosophos & benètibi erit.
    Si de tous tes discors tu veux voir la concorde,
    Des sages les accords accorde sans discorde.
    Lesquels ont institué pour fondement de cet Art, un principe naturel, non pourtant familier mais par une operation & science cachée : Combien qu’il soit manifeste & plus clair que le jour, que toutes choses corporelles prennent leur source & leur estre de la masse terrestre, Terra enim est mater Elementorum ; de terra procedunt & ad terram revertuntur, dict le docteur Hermes.
    La terre est l’Element mere de toutes choses,
    Que nourrice elle enceint dans sa matrice encloses.
    Comme le vase des generations, aussi bien que leurs proprietez selon l’ordre du temps, par l’influence des (A 6 v°) Cieux, (qui luy servent de semence & de chaleur formative à faire germer & produire la matiere) des Planettes, du Soleil, de la Lune ou des estoiles, & ainsi des autres consecutivement avec les quatre qualitez des Elemens, qui se servans de matrice l’un à l’autre, se mouvent sans cesse, & ausquels se rapportent toutes choses croissantes & naissantes avec une origine & forme particuliere en leurs propres substances, conformement à la toute puissance & volonté divine, qui les rendit ainsi des le premier instant & le commencement de l’admirable creation du monde.
    Tous les metaux aussi mis au rang des choses crées [sic] tiennent leur origine de la terre, mere des Elemens & nourrice de toutes choses, comme ja cy dessus l’avons nous declaré, avec une matiere propre & indivise, derivée quant & quant des quatre proprietez (A 7 r°) des Elemens, par l’influente concurrence de la force des metaux & les conjonctions de la constellation des planetes. Aristote au 4. de ses Metheores, est bien de mesme opinion, quand il maintient & dict, Que le vif argent est bien une matiere commune de tous les metaux, mais que la nature ramasse premierement & unit ensemble les matieres des quatre Elemens seuls, pour apres en composer un corps suyvant l’effect & la proprieté de la matiere, que les Philosophes nomment Mercure ou argent vif, non commun ou faict par operation naturelle, ainsi ayant une forme parfaicte de l’or & de l’argent, ou plustost derivant des deux metaux parfaicts. Les Naturalistes curieux de cognoistre l’estat des mineraux en parlent assez clairement en leurs livres, sans qu’il soit icy besoin d’en escrire plus au long, sinon que sur cette asseurée & solide (A 7 v°) base soit promptement fondé le principe & l’artifice de la pierre des sages, les commencemens de laquelle se retrouvent dans le centre & le corps parfaict de la Nature, qui ne releve d’aucun estre vivant ; & d’elle mesme aussi luy voyons nous emprunter les seuls moyens de la sa parfaicte forme & le plus grand contentement de sa finale perfection. (A 8 r°)
  • [Charles Sevestre, 1612]
    Je vous appelle tous, Mignons de la Nature,
    Je vous appelle tous au doux son de la ma voix :
    Venez d’un œil discret juger de la peinture,
    Que je vous donner icy telle que je l’avois.

    Si meilleure elle estoit (meilleure ne peut estre
    L’entreprise d’autruy) vous l’auriez de bon cœur :
    Qu’un Theatre d’Amour face à ce jeu parestre,
    Suççant modestement les fleurs de mon humeur.

    Vous y pourrez cueillir dans la vigne dorée
    De mon sacré verger, quelque grain de verjus :
    Mais si de longue main la treille est preparée,
    Ces aigreurs s’en iront & ne reviendront plus.

    Je n’empescheray par le monde de mesdire,
    Plustost veux-je pres d’eux cette cause evoquer :
    Je les prens pour tesmoins que je ne veux rien dire,
    Qui ne soit d’un bon goust, & non les provoquer.

    Quiconque fera mieux il faut qu’il le publie,
    Et donne ce Thresor à la posterité :
    Maiq la discretion ne dict pas qu’il s’allie
    D’un vice medisant plein de temerité.

     Le reprendre est aysé, le mieux est difficile,
    Et toujours le Censeur tient quelque passion :
    Mais tout consideré, qu’ils mordent file a file,
    Ferme je parestray de bonne intention. (A 8 v°)
  • Conclusion.
    L’Ouvrage le plus parfaict, le plus recommendable & le plus de requeste, est celuy la qui comble son ouvrier des jouyssances de ce qu’il peut souhaitter à son utilité, & qui combat pour la deffence de son maistre prevoyant contre les attaques importunes de l’indigence, mere des (O 2 r°) inventions, desquelles les hommes se servent seulement pour reduire au petit pied cette peste publique, ennemie conjurée de toute l’humaine felicité. Or si par le fort contrepoison de cet homicide venin, l’homme dissipe & exhale heureusement les vapeurs de ses souffrances, pour savourer tout à loysir, les biens que luy suggere utilement le labeur de ses mains menageres, par l’industrie d’un bel esprit, curieux de rendre & tesmoigner quelque bien-veillant devoir de charité au besoin de son compagnon de plus grossiere estoffe, & consequemment de sens plus hebeté & de plus lourd jugement, à ce qu’il le puisse relever du doubte de succomber aux pieges langoureux de la nécessité, par l’excellence de quelque art chasse-soin ; chaque personne vaincuë d’une journaliere experience des artistes effects d’un si (0 2 v°) digne ouvrier, le revere en soy mesme, & loue en ce qu’il peut l’autheur de cette invention, qui conserve l’entretien de la vie humaine : demeurerions nous brutalisans sans voir fumer de l’ardeur de nos cœurs des victimes consacrées à la vive memoire de  nostre teinture admirable, qui rend son possesseur hors du pair de tous les hommes, l’eslevant au sommet de la felicité ? deviendrons nous en ce bon-heur stupides & insensibles aux honneurs deus à cet œuvre sublime ? veu que le silence mal seant & trop ingrat de nostre bouche indiscretement muette, auroit en cet endroit mauvaise grace ; si d’avanture ce defaut ne se vouloit purger sur la crainte raisonnable & apparente d’avoir la langue moins eloquente que le subject nous pourroit fournir de matiere en affluence, ou si le desplaisir d’en discourir trop (O 3 r°) peu, ne retenoit noz levres begayantes aux termes specieux d’une modeste taciturnité : car en ce cas l’excuse d’une insuffisance pretendue, trouveroit lieu dans nos escrits, quoy que mal aysement l’ingratitude si visible de la mescognoissance d’un artifice, si grand & si parfaict qu’il n’y a rien en ce val sub-lunaire qui s’y puisse esgaler, se peut honnestement couvrir à l’abry de quelque vaine raison devant tous les judicieux, qui condamneront tousjours d’anatheme public, ceux qui blasphemeront contre la vraye essence & reelle nature de cet œuvre admirable,
    Image tres-parfaict de la divinité,
    Que le Ciel aux humains a benin suscité,
    De beau, de precieux, de rare, & d’excellence.
    Mais pour ce qu’il n’est pas à propos de prophaner les marguerites, les Sages Philosophes tres-advisez, n’en (O 3 v°) ont aussi traicté que par figures enygmatiques, en paroles obscures, collocutions & dialogues hyperboliques, ou similitudes ombragées, afin qu’une si belle perle ne peut estre contaminée des holocaustes impurs de personnes abjectes, & non sanctifiées selon que le requiert ce tre-sacré mystere. Les ames pusillanimes n’osent pas entreprendre de suër longtemps apres les pas de la Vertu, pour leur sembler de difficile accez & de penible conquest [sic], au lieu que les esprits genereusement nais & ne degenerans de l’aigle legitime, qui regarde d’une veue asseurée les rayons du Soleil, quelques brillants qu’ils soient, ne recullent jamais pour aucune apprehension des chemins espineux : Aussi l’honneur prenant plaisir à cette vive poursuite, les conduit par la main apres maintes traverses, & ne les quitte point qu’ils ne soient arri- (O 4 r°) vez au haut du Mont de leurs felicitez, pour triompher heureusement de la fertille moisson et des labeurs ensemencez dans le terroir de leur perseverance, qui vient enfin à bout des palmes glorieuses. La valeur des Argonautes ne peut estre divertie de leur celebre entreprise par les Syrthes perilleux qui les vouloient frustrer du bon-heur de leur conqueste, qu’ils ne la poursuivissent à la pointe de la constance, soubs laquelle leur vertu se rendoit immportelle : aussi ne furent ils deceus du doux fruict de leur gloire esperée, puis que le temps ameine-tout leur remit à la longue entre les mains le joyau precieux qu’une ame casaniere n’eust osé se promettre ny mettre le voile au vent soubs l’incertain des ondes insensées pour la despoüille honorable d’un si riche butin. Autant en pouvons nous juger de nostre œuvre, le choix se (O 4 v°) faict des Nautonniers esleus à cette affaire dans le conseil des Cieux, encore n’y abordent ils & ne l’emportent qu’apres un long travail, appuyé de patience pour amollir le cœur de nostre Pierre, qui sçayt bien diviser de la commune & confuse Oeconomie de ce large univers, ceux qu’elle veut retenir à ses gages, & se donner à eux apres avoir premierement examiné leurs consciences ou prudemment tiré les vers du nez de leur discretions, pour en faire un ferment propice à sa grandeur : car elle prend son temps pour se laisser vaincre à la fidelle perseverance de ces sages Cavalliers de la Toyson, ausquels seuls elle se communique, non indifferamment à tous, & non tousjours encor, ains en certaine saison, puis qu’elle attend son temps ; que les espics blonds tournent à maturité, que le fruict de la terre se soit ja (0 5 r°) conservé plusieurs années, & que les cerveaux posez de ses coheritiers soient capables de ce dot nuptial.
    Car Geber dict que vieux estoient,
    Les Philosophes qui l’avoient :
    Et toutesfois en leur [sic] vieux jours,
    Ils jouyrent de leurs amours.
    Auquel aage principalement la prudence & la vraye preud’hommie, ou jamais, se rendent familieres des hommes, qui doivent en ce temps grisonnant avoir faict banqueroute aux vestemens d’une trop prompte jeunesse. Et c’est pourquoy Senior dict que l’homme d’esprit & de bon jugement peut aysement comprendre le vray moyen d’aborder heureusement au Cap d’esperance de cet art, lors qu’il se donnera tout à faict & sans discontinue à la lecture des bons Autheurs, par le moyen desquels ils sera illuminé, & trouvera (O 5 v°) l’entrée facile pour parvenir en fin à la vraye cognoissance de ce divin Secret : ainsi le tient quelque moderne autheur en ce quatrain suivant, conformement à tous les bons essais de la vraye science.
    Souvent le poil grison delivre les Oyseaux,
    Que le Saturnien loge dans nos vaisseaux :
    Et la vivacité du Mercure volage,
    Ne se dompte jamais que dans l’esprit du sage.
    Fin. (0 6 r°)
Topoï dans les péritextes
  • Argonautes
  • fleurs
  • miel
  • nef
  • suc
  • trophée
  • verger
  • viande
  • voyage
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 26/01/2017 Dernière modification le 21/09/2021