Thresors de la Renaissance

Trésor des parterres de l’univers


Auteur(s) : Loris, Daniel

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le thresor des parterres de l’univers, contenant les figures et pourtraits des plus beaux compartimens, cabanes, & labyrinthes des jardinages, tant à l’allemande, qu’à la françoise. Avec la maniere de les construire, compasser & former dextrement. Descripts en latin, françois, allemand & anglois. Est distingué en trois livres par D. Loris B. docteur & medecin ordinaire de son altesse de Montbeliard (Étienne Gamonet, 1629).
Information sur l'auteur ou les auteursLoris, Daniel
Date de la première publication de l'œuvre1629
Date de la dernière édition identifiée1629
Remarques généralesVoir la notice très complète du site Architectura : Trésor des parterres de l’univers

Description & Analyse de l'œuvre

Date de la dernière édition identifiée1629

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Tres-illustre Tres-haut & Tres-puissant Prince, Monseigneur Leopold Friderich, Duc de Wirtember, Comte de Montbeliard, &c. [Étienne Gamonet, 1629]
    La Nature conduite par la providence Divine est admirable, en comprenant sous la connexité des cieux, sur la superficie & estendue de la terre tant de sortes d’animaux & vegetaux.
    Des Vegetaux & plantes, eu esgard aux diverses parties du monde & provinces, le nombre n’en peut estre exprimé, & en une telle multitude & amas il y auroit de la confusion, n’estoit que l’art & industrie humaine, pour perfectionner la Nature a excogité divers compartimens & parterres, en forme de croix, de roses, de cœur, &c. quelques fois separés, quelquesfois entremeslés, pour loger lesdites plantes, comme dans des chambrettes & lieux de reserve.
    On en verra icy plus de deux pieces ramassées comme dans un thresor, des plus recerchées & exquises qu’on (¶ 3 r°) puisse trouver dans les Jardins des grands, & icelles toutes agencées par un bel ordre.
    L’invention en est toute recente & nouvelle quand à l’Impression, & à mesure que V. A. croistra en aage & vertus Heroïques, en suivant les traces de ses ancestres, les pieces icy representées sous vostre nom & renom seront receuës & acceptées pour enrichir non seulement le Jardin de Vostre Tres-Illustre Pere, ains à l’imitation plusieurs autres se conformeront à la reception & à l’usage d’icelles, puis que V. A. en sera le Protecteur & Defenseur, en faveur de celui qui ne respire ni n’aspire sinon d’estre de vostre Tres-illustre maison
    Le Tres-humble suject & serviteur
    D. Loris B. Doct. Med.
    De Montbeliard ce 2. de Mars 1629 (¶ 3 v°)
  • La manière de dresser les Compartimens et Parterres. [Étienne Gamonet, 1629]
    Jaçoit que les figures & pourtraicts de nos Parterres soyent representées avec non moins d’industrie & d’artifice, qu’avec la proportion laquelle y est requise, tellement qu’il seroit aisé de les tirer sur le papier, ou les compasser sur un morceau de terre : si est-ce que pour rendre la chose plus utile & plus facile à quiconque il plaira les voir ou s’en servir, il a semblé qu’il ne seroit hors de propos d’en premettre la manière & l’instruction suivante.
    Est requis avant que de venir à la direction des compartiments, sçavoir combien de pieds l’estendue de la place contient, puis la tenir à l’escarre, jusques à tant qu’elle soit reduite à un vray quarré, soit sur du papier, soit sur la terre, ce que n’estant, difficilement en pourroit-on venir à bout. En apres avec le rasteau tu tiendras la terre tant nette, menue & unie, qu’il ne s’y trouve aucun gazon ni pierre qui l’empesche.
    Et en compartissant il est requis aussi que le morceau de terre ou le quarreau soit de quatre pieds de large, & ses allées de deux : ce que les Jardiniers estiment le plus beau & le plus profitable, ainsi qu’il apparoistra par les figures & pourtraicts suivants. Que si tu desires en disposer à ton plaisir & selon la commodité de ton jardin, tu y en pourras adjouster ou en oster en faisant tes compartiments, pourveu qu’à tout le moins les allées soyent de la moitié plus estroittes que le morceau.
    Pren garde aussi, que deux quarreaux ou deux allées ne s’entretouchent l’une l’autre, ainsi qu’il y aye tousjours entre deux morceaux de terre une allée.
    Partant si tu desires dresser des Compartiments, ton morceau de terre estant en tous ses coins bien alligné en quarré, tu choisiras dans ce petit volume une figure à proportion de mesme espace & estendue que ta terre, & laquelle te semblera pouvoir mieux servir à ton dessein, puis la tireras sur du papier en la maniere que s’ensuit.
    Pose une jambe du compas en l’un des coins, & prend environ la largeur de quatre pieds, où c’est qu’ayant fait un poinct, ce sera desja pour un morceau de quarreau : puis avec un autre compas à demi aussi moin (qui font deux pieds pour les allées) tu feras derechef un poinct : De là prendras encores un morceau de terre, jusques à tant que ton quarreau soit comparti esgalement en autant de pieds que ta figure le requiert, se rapportant icelle exactement au coin vis à vis duquel tu entens de faire tes Compartiments. Cela ainsi fait autant t’en faudra-il faire des autres trois costés. Apres ce tu mettras ta ligne de poinct en poinct vis à vis, (¶¶ 2 v°) & tireras avec une touche d’os ou de plomb autant de lignes rompues que les poincts que tu avois fait te monstreront, jusques au bout de la place. Fais en de mesme és autres costez, comme il est à voir en la premiere figure marquée par E. & F. Cela fait tu auras tes lignes rompues d’une droite figure toutes accomplies.
    La maniere de passer plus outre se recognoistra plus facilement par la figure N° A. en laquelle tu verras tous les projets, comme il convient disposer le morceau de terre par compartiments, & les lignes rompues par petits poincts.
    Que si ta figure te semble bien tirée sur la charte, suivant qu’il a esté monstré, & que tu desires la former sur terre, tu feras de mesme aux compartiments des lignes rompues comme tu en as fait sur le papier, sinon qu’au lieu de ton compas il te faudra servir de la toise ou d’une perose à mesurer, sur laquelle tu marqueras quatre pieds, puis deux. Mesure avec icelle les pieds marquez dés l’un des coins à l’autre : & où c’est que les quatre pieds se rencontreront sur la terre, plantes-y une fiche, & aupres des deux pieds une autre, & ainsi consequemment jusques à ce que tu sois retourné au coin où tu avaois commencé. Tes fiches estant ainsi plantées tu tendras un cordeau dés chaque fiche vis à vis de la plus proche, le roidissant & bandant un peu ferme, à ce qu’il soit droit, en mesme maniere que tu as fait des lignes rompues. Puis lors qu’ainsi en sera fait de tous les costez, tu jugeras de tes compartiments par la figure qui est tirée sur le papier, ne te restant autre besongne à faire sinon enclorre ton quarreau de bordures de buis, ou de ce que te semblera bon, selon que ta figure t’en donnera esclaircissement.
    Et si tu veux compartir une figure ou morceau de terre à lignes à demi transversantes, sers toy de mesme de la figure droite, qui a esté precedemment enseignée, pourveu qu’elle soit compassé en autant de parties que chaque quarreau le requiert.
    Tu mettras donc l’une des jambes de ton compas en un coin, & l’estendras jusques à huict ou dix pieds, faisant avec iceluy aux deux costez divers A & C. deux poincts, lesquels tu joindras ensemble avec une ligne, comme il est à voir en la figure N° 2. au coin marqué par B. Apres cela tu tireras dés le coin B. & C. encore une ligne tout à travers des deux coins, puis à l’endroit qu’elles se croiseront tu y feras un poinct dés lequel tu mesureras à chaque costé deux ou trois poincts à deux pieds loin l’un de l’autre, feras aussi de mesmes és autres costés. En apres tu joindras les poincts ensemble, lesquels pour meilleure instruction j’ay marqué en la premiere figure mentionnée sur la ligne E & F, avec 1. 2. 3. 4. jusques à 8. Et pour surcroist d’esclaircissement pren devant toy la figure B. laquelle t’en donnera toute adresse.
    Quant à ce que concerne la disposition des figures qui sont totalement à lignes traversantes, la façon de compartir en droite forme n’y peut beaucoup servir, comme en ceux qui sont à demi lignes traversantes : ains il faut premierement cerche le milieu, lequel estant trouvé tu tireras d’iceluy en façon de croix l’un sur l’autre une simple ligne rompue : ou bien s’il arrivoit qu’un quarreau eut au milieu une allée, tu luy bailleras, comme avons dit, deux pieds (je veux dire des simples lignes à chaque costé un pied) autant t’en conviendra-il faire sur les coins selon qu’il t’a esté monstré és figures qui sont à moitié lignes traversantes. Puis donc que ces figures ne se ressemblent en leurs compartiments comme font les (¶¶ 3 r°) precedentes & qu’en plusieurs le cercle est fort usité, de façon qu’on ne peut trouver un vray compartiment de lignes rompues, lesquelles sont les utiles. Pourtant le compartiment du N° 3 (à la mode duquel la plus grande partie peut estre faite) comme aussi la figure C. en donnera suffisante instruction.
    En outre il y a plusieurs quarreaux, lesquels pour la plus part se font avec le cercle, & n’ont besoin d’estre compassez, signamment ceux qui sont façonnez à la Françoise, n’ayans sinon quelques simples lignes rompues ou poincts, ce que le compas monstrera par l’usage. Cependant mon intention est de briefvement donner à cognoistre comme c’est qu’il convient manier le compas sur la terre.
    Pourvoys toy donc d’un compas de bois aussi grand que le morceau de terre te semblera estre, ou plus, pour en mesurer avec iceluy l’espace d’icelle : apres ce d’un ou plusieurs blochets de trois ou quatre doigts de large ou environ, aiguisés & poinctus devers le vas, & plats devers dessus, avec un petit trou dans lequel ton compas se puisse tenir. Plante lesdits blochets en terre, où tu auras besoin d’un poinct pour en tirer quelque chose avec le compas, soit au milieu ou ailleurs. Mets là une jambe de ton compas dans ledit blocher, & avec l’autre tire la rondeur de ton cercle autant qu’il est requis. En apres tu mettras ton blochet plus loing, où il sera necessaire, ce qui est fort aisé, sans te faire beaucoup tourner d’un costé & d’autre : & fouler la terre, ains tu tiendras ferme aupres des poincts, & pourras tirer avec le compas ce que tu desires.
    Il y a encore un autre moyen avec le cordeau, en cas que l’on ne puisse avoir aucun compas, auquel cordeau se fait un nœud courant, qui se met à un baston, le tournant à l’entour doucement : en apres faut ficher le baston en terrre où il est besoin d’un poinct. Puis prendras avec un autre baston le bout de la corde, & marqueras avec iceluy l’entour de la terre autant qu’il sera requis. Mais d’autant que le cordeau est par fois incertain, & que aisémnet il lasche, dont il faut beaucoup courir & fouler la terre, j’estime n’estre besoin d’en faire autre mention.
    Pour ce qui concerne le quatrieme compartiement de la premiere figure, iceluy ne pouvant servir en beaucoup de figures, il n’a esté mis là à autre subject sinon pour les labyrinthes : & que s’il se rencontroit une figure ou carreau à compartir, lequel ne se peut rapporter aux autres compartiments, on pourra se servir de cestuy-cy.
    Et quant à la construction des labyrinthes, les figures representées la donnent suffisamment à entendre, dont n’est besoin d’en faire grand discours.
    Il y a trois autres figures, les deux premieres desquelles on se sert aux Jardins potagers, lesquelles monstrent la maniere de les compasser dextrement & plus à profit : n’ayants besoin d’aucunes bordures de buix, ains peuvent estre façonnées en telle forme tous les ans. A chasque allée convient donner un pied & demi, & au morceau quatre. Ce qu’estant dés les allées on pourra nettoyer lesdits morceaux de terre sans aucunement marcher par dessus. Pour la troisiesme figure elle sert à arranger les arbres dans les vergers en droites lignes & esgale distance les uns des autres, y aller & passer par telle voye que l’on desire. Est monstré aussi par ces lignes rompues à petits poincts dans ceste figure comment il faut tirer les cordeaux.
    Outreplus se void l’estendue des figures, assavoir combien chacune figure d’icelle contient de pieds où c’est que la lettre P. denote un pied pour les comparti- (¶¶ 3 v°) ments à la Françoise, & labyrinthes, chacun les pourra dresser à son plaisir, ou plus grands ou moindres, pour n’estre pas compassez selon les pieds.
    Ce petit œuvre pour meilleure instruction est divisé briefvement & distinctement en trois livres.
    Au premier livre sont representées plusieurs belles & utiles figure à la maniere que l’on a accoustumé de les compartir en Allemagne és jardins des Princes, & autres de plaisance. Cause pourquoy elles sont nommées par les Jardiniers figures ou Compartiments à l’Allemande.
    Au second livre suivent les figures à la Françoise, lesquelles sont entrelacées de sorte, que les allées s’entretraversent comme lags d’amour ou autres choses qui s’entrechevestrent. Et d’autant qu’elles sont forts communes en France, voila aussi pourquoy elles sont appellées figures à la Françoise, ou figures entrelacées.
    Dans le troisieme sont quant & quant rapportez plusieurs beaux & des mieux choisis labyrinthes, dans lesquels (comme aussi és autres figures) où la commodité & l’espace du milieu le porte, vous trouverez cinquante des plus rares & mieux basties cabanes, pour en pouvoir construire de semblables. Ce que toutes-fois n’a esté fait comme si de necessité elles devoyent estre mises en ces mesmes lieux & morceaux de terre, ain seulement afin que ce petit besongné en fut de tant plus raccourci & enrichi. D’icelles cabanes chacun qui voudra embellir son jardin le pourra faire selon la commodité du lieu, & qu’il trouvera a estre le plus convenable.
    Au reste les pourtraicts representez dans ce petit volume pourront de beaucoup servir non seulement aux Jardiniers, mais encores à plusieurs autres gens de mestier qui travaillent en tapisserie, broderie, pourtraictures, comme aussi aux menusiers, selliers, & autres lesquels en feront leur profit.
    Par ceste sommaire instruction le lecteur estant informé de la mode & maniere de compasser les jardins & parterres, il ne trouvera a la chose difficile à toutes les fois qu’il luy plaira d’en faire la preuve. Estant prié d’avoir ce labeur autant à gré, qu’on a désiré de luy apporter en icelui de profit & contentement. (¶¶ 4 r°)
  • Version allemande du même texte (difficile à déchiffrer car en un gothique assez atypique). [Étienne Gamonet, 1629] (¶¶ 4 r° - ¶¶¶ 3 r°)
  • The manner of dressing bancks and beds in gardens. [Étienne Gamonet, 1629] (¶¶ ¶ 3 r° - ¶¶¶¶ 2 r°)
  • Areolas dimetiendi & disponendi modus. [Étienne Gamonet, 1629] (5 pages) ((¶ 4 r° - ¶¶ 2 r°)
Topoï dans les péritextesordonnancement
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 26/01/2017 Dernière modification le 09/02/2024