Thresors de la Renaissance

Trésor ou coffret spirituel


Auteur(s) : Louis de Blois

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Thresor ou coffret spirituel, auquel sont contenues plusieurs belles prieres, louanges, aspirations, & meditations, extraites des œuvres de Reverend & devot Pere Louys de Blois abbé de Liessies, et mises en nostre vulgaire par frere Jean d’Assignies religieux de Cambron (Charles Boscard, 1609)
Information sur l'auteur ou les auteurs
  • Louis de Blois
  • Moine bénédictin. - Abbé de Saint-Lambert de Liessies (1530-1566). - Auteur d’ouvrage de spiritualité. - A aussi écrit sous le pseudonyme Dacryanus
Informations sur le traducteur
Date de la première publication de l'œuvre1609

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • Sonnet à l’Autheur par I. Franeau Licentié és Droicts. [Charles Bosacard, 1609]
    Ceans qui menacés d’un sourcil orgueilleux
    Le Chastelain du Ciel, les forces naturelles
    De vos robustes bras, & de voz mains cruelles
    Ne peuvent accrocher le fort rampart des Dieux.
    Vous enfans de Babel qui eschellés les cieux,
    Le Sampson tout-puissant renverse vos eschelles :
    Voulons nous sans danger qu’on nous donne des aisles
    Pour grimper & monter le sommet de ces lieux ;
    D’Assignies presente au thresor de son livre
    Des cerceaux asseurés, à ceux qui voudront suivre
    Le vol de L’Oraison & Meditation
    Pour franchir sans peril les hauts sacrés estages
    Des grands murs eslevés de la saincte Syon,
    Qu’il emporte pour pris des cieux les heritages. (ã 1 v°)
  • A vénérable et vertueuse dame madame Marie Andrieu Abbesse de Grand Beaupré. [Charles Boscard, 1609]
    Madame,
    On voit par experience journaliere que la mer suyt le mouvement de la lune, & depend tellement de la vertu & influence de ceste planete ; que la lune estant au croissant, la mer monte, & a son flux plus grand, & la lune se diminuant, aussi fait la mer : de sorte que la mer suyt en tout le mouvement lunaire, ne plus ne moins que le cheval est guidé par les resnes de celuy qui le pique & conduit. Semblablement on esprouve, si voit-on que la vertu & perfection chrestienne depend en telle façon de l’oraison & de son efficace, qu’icelle estant bien dressée, aussi est nostre vie, mais l’oraison estant alen (ã 2 r°) tie, tout le reste aussi de nostre vie va perdant son ordre & sa force. En somme nostre vie vertueuse s’accorde & conforme selon l’accroist & decroist de l’oraison : tellement que la vertu se fortifie, l’oraison estant fervente, & s’amatit lors que l’oraison est refroidie. Cecy fut asses clerement figuré en l’oraison que sit Moyse en la montaigne lors que le peuple Israel combattoit contre Amalech.
    Quand Moyse tenoit les mains haussées & estendues, les Israelites vainquoient : & tant peu qu’il les baissoit, les Amalechites gaignoient la victoire ; par ou il appert que la victoire sur les ennemis ne dependoit pas tant des forces & glaives des Israelites qui combattoient, que de l’oraison de Moyse : de sorte qu’à l’advenant qu’il haussoit ou baissoit les mains, la force du peuple s’augmentoit ou se debilitoit. Or par tout cecy quelle chose nous veut faire entendre nostre bon Dieu, sinon que la victoire de nos passions & (ã 2 r°) tentations du diable, du monde & de nostre chair, bref de tous noz ennemis visibles & invisibles est comme couchée en la vertu & force de l’oraison ; & que là où l’oraison est bien practiquée, là aussi se trouve la victoire ? C’est pourquoy nostre Sauveur & Redempteur Jesus Christ à la fin de la Cene mysterieuse alla prier Dieu son Pere au mont des olives avant entrer en la bataille de sa passion, pour nous enseigner qu’en tous nos travaux & angoisses, en toutes les tentations & assaults du diable nous devons tousjours recourir à l’oraison, comme à un sacré & asseuré ancre pour affermir nostre navire ; par la vertu de laquelle nous serons allegez de tous maux, perils, dangers & encombres, que le diable ennemy juré du genre humain, nous dresse sans cesse, ou pour le moins recevrons tel effort pour les supporter que nous pourrons dire avec le Psalmiste : J’avoy tousjours le Seigneur Dieu devant mes yeux, (ã 3 r°) afin qu’il fust à ma dextre & me garde que je ne sois esmeu ou esbranlé : Desqueles paroles nous pouvons recueillir que l’oraison & priere continuelle est un signalé secours pour la victoire accomplie & parfaicte de tous nos ennemis, ainsi que le declare le mesme Prophete disant : J’ay tousjours mes yeux fichez au Seigneur, cause pourquoy il delivrera mes pieds du lacs & du piege. Helas depuis que les hommes par leur negligence & tiedeur ont coupé de fil des exercices de l’oraison, soudain petit à petit leur ame a commencé à s’affoiblir, & à faner ses fleurs, perdre celle verdure & fraischeur qui l’embellissoit auparavant ; soudain, je ne sçay comment, s’esvanouissent tous les bons desirs & saincts pensemens, s’esveillent nos passions & tentations, & croistent forces du diable. En un instant l’homme se voit plein de vaine joye & alegresse, & poussé d’une legereté de cœur prent plaisir à rire, folastrer & s’addonner à mille (ã 3 v°) vanités. Et qui est bien le pis, soudain s’esveillent & reviennent en nous les appetis de vaine gloire, d’ire, d’envye, ambition, convoitise & autres pechez qui estoient comme morts & assoupiz ; ainsi qu’il semble que le brasier couvert des cendres soit estaint, mais pour peu qu’on y vient à souffler, le feu fait incontinent paroistre sa splendeur & lumiere. Pour donc remedier aux dangers, perils, & maux des susdits, pour se fortifier contre toutes tentations & assauts malings, pour avoir à la main les armes contre toutes les ruses, tromperies, engins & machinations du diable : bref pour se maintenir à toute heure, en tous lieux, à toute occurrence & en tous exercices bien composé & recueilli avec Dieu, j’ay r’amassé de toutes les œuvres spirituelles du Tres-reverend & devot Pere de bonne memoire Louys de Blois Abbé de Liessies, dans un petit coffret & thresor certaines prieres & oraisons ; certaines consi- (ã 4 r°) derations & Meditations sur la vie, passion & mort de nostre Sauveur & Redempteur Jesus Christ ; sur la vie & mort de sa glorieuse & benoiste mere la vierge Marie, en outre plusieurs belles & devotes aspirations & oraisons jaculatoires tres-propres pour deglacer les cœurs refroidiz & engelez, & les eschauffer & embrazer à l’amour de Dieu & de la bien heureuse vierge Marie. Or aiant achevé & parfait ce mien petit travail & recueil signamment en faveur & assistence spirituele des Moniales & Religieuses de nostre ordre & de tous autres qui voudront s’en servir. J’ay bien voulu le vous dedier tant pour ce que j’ay resenti que certaines miennes petites traductions vous aggreoient, comme aussi pour vous gratifier & mettre és mains & à vos filles des armes spiritueles singulieres contre toutes afflictions, tentations, ruses & tromperies du diable, lesquelles vous trouverés, Madame, en ce petit coffret & thresor pour vous en servir à tel effet. Recevés-le je vous prie (ã 4 v°) d’aussi bon cœur qu’il vous est offert, si en usés aux fins qu’il vous est dedié. Accompagnant vos oraisons de pureté de vie, d’humilité, d’attention, de confiance, & d’autres conditions requises pour estre exaucées. Un vieillard vint quelque fois en la montaigne de Sinay, & comme il s’en retournoit, un frere le rencontra qui luy dit en gemissant : Mon Pere nous sommes affligez de seicheresse à faute de pluye. Et pourquoy ne pries vous pas Dieu dit le vieillard ? Le frere respondit : Nous prions & supplions continuellement Dieu, & la pluye ce pendant ne nous vient pas. Le vieillard adjouta : Je croy que vous, priés avec moins d’attention qu’il convient. Et veus tu esprouver la verité de ce que je dy ? Vien avec moy & prions ensemble. Alors eslevant les mains au ciel, la pluye survint incontinent. Toutes fois les oraisons des justes & gens de bien ne sont pas quelque fois si tost exaucées, afin qu’estant differées elles reçoivent par ce delay plus grande re- (ã 5 r°) compense & loyer en la vie eternelle, à laquelle je prieray nostre bon Dieu,
    Madame,
    vous vouloir transporter apres ceste vie miserable, & cependant vous eslargir en ce monde accroissement de ses sainctes graces, la force & constance de porter patiemment toutes les visites qu’il luy plait vous envoyer & les convertir toutes à sa gloire & au salut de vostre ame. Sur quoy je me recommande bien affectueusement en voz bonnes graces & prieres. De l’Honneur nostre Dame lez Flines, ce premier d’Avril mille six cens & neuf.
    Vostre bien humble et affectionné en service selon Dieu.
    F. Jean d’Assignies. (ã 5 v°)
  • Sommaire des matieres contenants en ce Thresor & Coffret spirituel (6 pages) [Charles Boscard, 1609]
  • Preface. [Charles Boscard, 1609]
    Quiconque desire profiter és vraies vertus, & se rendre aggreable à Dieu, il doit souvent prier, si la commodité luy permet. Car l’exercice diligent d’oraison, apporte & cause à l’ame tout ce qui luy est utile & salutaire. A ces fins serviront & aideront beaucoup les apprentiz & imparfaits, les pieux & devots exercices icy rangez. Et comme il n’y a priere plus digne & parfaite que l’oraison dominicale, l’homme chrestien, beaucoup plus la personne religieuse s’y doit affectionner, & aussi à la salutation angelique. Partant qu’elle aime purement, & honore religieusement la Vierge Marie, tresdouce mere de Dieu, & de (A 1 r°) toute grace. Et si cependant qu’elle prie ou louë Dieu, elle ne peut d’aventure eslever son esprit à Dieu, sinon debilement, froidement, inconstamment, & obscurement, neantmoins qu’elle l’esleue humblement, selon que le Seigneur Dieu daignera luy eslargir la grace & les forces. Car si elle est douce de bonne volonté, & fait tout ce qui est en son pouvoir, elle sera du tout aggreable à Dieu. Encore qu’à l’honneur & louange de Dieu elle lit seulement en son livret les saintes parolles, si en recevra elle toutesfois un  fruit tresexcellent & sublime. Mais il est necessaire qu’elle persevere és pieuses demandes & petitions, en outre qu’elle soit patiente & resignée, commettant à Dieu, tout, autant & combien il luy (A 1 v°) vouldra ottroyer & eslargir. Car, souventesfois Dieu differe fort utilement de donner ce qu’on demande, ou bien aussi ne le donne en ceste vie : neantmoins il donne tousjours ce qui est expedient au salut de celuy ou celle qui prie humblement. Au reste, il accomplira tres-abondamment en la vie eternele toutes les demandes convenables, & tous les desirs de ses esleuz. (A 2 r°)
Topoï dans les péritextes
  • amasser
  • ancre du navire
  • arme
  • coffret
  • lune guide la mer
  • rennes guident le cheval
  • servir

Ligne de temps

Vous pouvez naviguer dans la ligne de temps avec la molette de votre souris ou en utilisant les boutons du menu.

Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 28/08/2018 Dernière modification le 08/09/2021