Thresors de la Renaissance

Cabinet du vrai Trésor


Auteur(s) : Bonefons, R.

Identification de l'édition

Lieu de publicationParis

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)LE CABINET // DV VRAY // THRESOR. [marque typographique] // A PARIS, // Chez ADRIAN PERIER, ruë S. Iacques à // la boutique de Plantin// 1606. // Auec Priviege [sic] du Roy.
Information sur l'auteur ou les auteursEpître dédicatoire signée "R. Bonefons" au marquis de Rosny, "superintendant des fortifications de France", le grand Sully. L'auteur est peut-être Raymond de Bonnefons, ingénieur de fortifications qui travailla avec Sully. (d'après le catalogue de la bibliothèque Sainte-Geneviève).
Date de la première publication de l'œuvre1606

Généralités sur l'édition

Format

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Monsieur Maximilian de Bethune, marquis de Rosny, gouverneur pour le Roy de la ville de Mante, & superintendant des Fortifications de France. [Adrian Perier, 1606]
    Monsieur,
    Les obligations que j’ay à Monseigneur vostre pere sont si grandes que je n’espere pas de les pouvoir jamais acquiter. Si voudrois je bien tesmoi- (ã 2 r°) gner la recognoissance & l’hommage que je desire de luy en faire toute ma vie. J’en eusse cherché le moyen chés moy : mais n’y pouvant rien trouver qui fut digne d’acceptation, je me suis advisé de recourir aux emprunts, & de me servir du Bien d’autruy.
    Lisant les bons Autheurs qui ont employé leur plume à dépeindre la beauté de la VERTU pour la nous faire aymer & suivre, j’ay pris d’eus les pieces dont est composé l’ouvrage que je vous presente. C’est donc du miel fait de la liqueur de diverses fleurs. On ne trouvera rien à redire au fonds ny à la matiere. J’en ay de tresbons garens en ceux qui me l’ont fournie. Ce ne sont que Preceptes tres-certains, & Maximes infaillibles pour parvenir à l’aquisition tant des vrayes Richesses, que du vray Honneur, & parfait Plaisir, par la Vertu. C’est pourquoy je j’ay intitulé : LE (ã 2 r°) CABINET DU VRAY TRESOR.
    Je sçay bien MONSIEUR, que vous en avés un beaucoup plus riche & plus abondant en la personne de Monseigneur vostre pere, où sont toutes vives les Vertus qui ne se voient icy qu’en peinture & sur le pappier. Toutefois vous vous en servirés comme on fait du portrait de la chose qu’on aime. Et si prendrés vous plaisir d’y contempler les Vertus qu’une genereuse nature, & louable nourriture a formé en vous. J’espere encore qu’il vous pourra donner quelque adresse à celles qui n’attendent qu’un aage parfait pour s’y accomplir. A tout le moins portera il sur son front le voeu que vous fait de sa personne pour jamais.
    Vostre tres-humble & tres-obeissant serviteur
    R. Bonefons. (ã 3 r°)
  • Au Lecteur. [Adrian Perier, 1606]
    Comme ainsi soit que toutes choses dont les hommes se travaillent en ce monde se reduisent à l’un de ces trois poincts : d’aquerir Richesse, Honneur, ou Plaisir : il advient neantmoins que la pluspart se trompent ordinairement en l’élection des voyes pour y parvenir. Car au lieu d’y aspirer par la Vertu qui seule les pourroit conduire à la possession & jouissance des vrais & solides tresors, honneurs, & felicités qu’ils recherchent : Ils glissent au contraire volontairement dans la voye large & spacieuse du vice, qui (ã 4 r°) leur faisant apprehender par ces fauces persuasions les espines de la pauvreté, du mespris, & de la douleur qui se rencontrent à l’entrée du chemin de la Vertu, les transporte finement par sentiers delicieux dans les termes de l’Avarice, de l’Ambition, & de la Volupté, & en suyte les precipite finalement dans les inquietudes, miseres & douleurs qu’ils pensoyent eviter. Car les choses qui nous semblent estre utiles, honnestes, & delectables sans la Vertu, sont rendues vicieuses, & par consequent dommageables & ignominieuses ; si bien que le mal est lors plus dangereux que plus il est masqué de l’apparence du Bien, qui n’est pas tel en verité, mais par erreur.
    A ceste cause l’Argument de ce petit traicté est prins de la fin à laquelle doivent tendre & viser toutes les actions & operations des hommes, (ã 4 v°) pour ne se tromper au choix des vrayes Richesses, Honneur, & Plaisir, qu’ils recherchent. C’est a quoy se rapporte tout ce qui est contenu en ce Cabinet du vray Tresor, divisé en douze chapitres : Le sommaire desquels est icy mis par ordre.
  • Liste des chapitres [Adrian Perier, 1606] [1 page et demie] (ã 5 r°)
  • Sonnet [Adrian Perier, 1606]
    Vous tous qui desirés Richesse, Honneur, Plaisir,
    Pour vivre Bien-heureux sur la machine ronde,
    Faites que vostre cœur ailleurs point ne se fonde
    Qu’en ces Divins Tresors qui ne peuvent perir.

    Ces Biens ne sont pas Biens, lesquels on peut ravir,
    L’honneur qu’on va cerchant sur la terre & sur l’onde,
    Ni les plaisirs qu’on prend dans les plaisirs du monde,
    Ne sont point permanens : c’est un trompeux desir

    Suivés dans la Vertu, vous trouverés en elle
    Richesse, Honneur, Plaisir de durée eternelle.
    Par elle vous serez parfaictement heureux

    Quoy ? Voudriez vous perir avec la chose vaine,
    Et quitter le certain pour la chose incertaine ?
    Faire ce change-là, c’est estre malheureux. (ã 5 v°)
  • Sonnet [Adrian Perier, 1606]
    Au Lecteur du Cabinet du vray Tresor.
    Vous qui voulés entrer au saint Temple d’Honneur,
    Bouïllonnans de valeur, & remplis de courage.
    Ce n’est point par le vice, & par son doux passage,
    Que vous y parviendrés : ce chemin est trompeur.

    Suivés donc la Vertu avec constant labeur :
    C’est la fille du ciel à qui pour heritage
    Et la gloire & l’Honneur son escheus en partage :
    Par elle vous serés conduits dans le bon-heur.

    Mais où est, dirés vous, cete Guide sacrée,
    Pour de ce temple saint nous faire voir l’entrée,
    Et vers le Vray Honneur nous mener par la main ?

    La voicy, suivés-la. Ce livre est son domaine.
    Par elle cet autheur au vray chemin rameine
    Ceux qui sont esgarés apres le monde vain.
    V.S.F.B. (ã 6 v°)
  • A la fin du volume, reprise modifiée du premier sonnet. [Adrian Perier, 1606]
    Vous donq qui desirés Richesse, Honneur Plaisir
    Pour vivre Bien-heureux sur la machine ronde
    Faites que vostre coeur ailleurs point ne se fonde
    Qu’en ses Divins Thresors qui ne peuvent perir.

    Ces Biens ne sont pas Biens, lesquels on peut ravir.
    L’Honneur qu’on va cerchant sur la terre & sur l’onde,
    Ni les Plaisirs qu’on prend dans les plaisirs du monde
    Ne sont point permanens. C’est un trompeux desir.. [sic]

    Suyvez dans la Vertu, vous trouverez en elle
    Richesse, Honneur, Plaisir de durée eternelle :
    Ses Tresors sont certains, son loyer est Divin,

    Ne cerchés autre Bien pour le bien de vostre ame,
    Ses Honneurs & Plaisirs sont exepts de tout blame,
    Si bien qu’en la suyvant on fait heureuse FIN.
Topoï dans les péritextes
  • chemin de vertu
  • emprunt
  • livre-guide
  • miel
  • richesse
  • richesses illusoires
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/04/2019 Dernière modification le 28/01/2024