Thresors de la Renaissance

Trésor d’amour


Généralités

Présentation générale de l'œuvreLe Trésor d’amour est un recueil de lettres dont la première édition, qui paraît en 1597 chez Thibaut Ancelin, rassemble 54 lettres amoureuses. La même année, paraît à Rouen, chez Thomas Daré, une édition de l’ouvrage qui comprend ces mêmes 54 lettres. L’édition est enrichie d’une cinquantaine d’autres lettres, réunies la même année chez Matthieu Guillemot. Les discours présentent une véritable casuistique amoureuse, et s’accompagnent, suivant les éditions, d’autres textes en prose qui réorientent le volume suivant son contexte de publication.
Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le Thresor d’amour. Où dans des lettres, variées selon tous ses divers effects, sont pourtraictes les douces furies que ses plus sainctes flames esmeuvent. Avec un discours du parfait amant. Et une nuit ennuyeuse (Thomas Daré, 1597)
Information sur l'auteur ou les auteursUne des pièces liminaires est signée des initiales "N. R." (Nicolas Rajouin selon une annotation manuscrite sur un exemplaire consulté).
Date de la première publication de l'œuvre1597

Informations sur l'œuvre

Nature de la compilationRecueil de lettres
Composition générale de l'œuvreL’œuvre se compose d’un ensemble de lettres en prose qui augmente de la première à la deuxième édition. Ces lettres s’accompagnent d’autres textes qui relèvent du discours amoureux.
Certaines lettres comprennent également des pièces poétiques.

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A tresillustre et tres-valeureux Prince, Monseigneur Henry, Prince de Lorraine, & Marquis du Pont à Mousson. [Matthieu Guillemot, 1597] [présent dans Thomas Daré, 1597]
    Monseigneur,
    Ma premiere resolution estoit, de ne faire voir sur le front de ces fidelles ambassades de mes conceptions amoureuses, autre nom que celuy de la Vertu, qu’elles ont tous- (A 2 r°) jours eu pour guide, quand elle-mesme vous aiant attiré à Paris, pour vous y faire paroistre, comme ce qui la represente plus parfaictement icy bas, sans changer je changé de dessein : car recognoissant en vous la verité de l’Idée à laquelle je me proposois de faire cest’offrande, je pensé que ce don vous estoit deu, puisque vous estiez le subject, sans qui elle demeureroit comme vaine. La vertu n’est qu’un nom qui signifie ce que vous estes, & vous e- (A 2 v°) stes l’estre parfaict de tout ce qu’elle signifie. Ce n’est qu’un pourtraict duquel vous portez le vray patron au cœur, & une image dont le naturel n’est autre chose que vous mesme. Ne desdaignez donc pas, Monseigneur, ce don que je m’imaginois d’offrir à son autel : car luy consacrant, tousjours c’eust esté vous le consacrer sous son nom, qui ne vous est pas moins propre que le vostre. Si mon bon heur me favorise tant, que vostre Excellence re- (A 3 r°) trouve encore en la rudesse de mon stil quelques traits agreables, je ne vous l’offre que pour gage de quelque vœu plus digne de vos merites, qui multiplians sans cesse, multiplieront tousjours en moy les desirs que j’ay, de vous faire paroistre le sainct zele de mes devotions au los de vostre Grandeur, pour estre advoüé, Vostre plus que tres-humble & tres-obeissant serviteur. N.R. (A 3 v°)
  • L’Autheur au mesme Prince sur le suject de son livre. [Matthieu Guillemot, 1597 (mal relié, après A 3 v°)] [Cette pièce ne figure pas dans l’édition de Thomas Daré]
    Ce sont des jeux, sont des feux,
    Sont des charmes, sont des larmes,
    Ce sont des plaints, & des vœux
    Dont Amour forge ses armes.
    Sont flames que Cupidon
    Brave Prince, vous presente,
    Sont des rays de son brandon
    Pour esclairer votre attente.
    Sont les traits dont il nous point,
    N’en craignez pas la blessure,
    Il ne vous blessera point
    Que d’une douce pointure.
    Vous este [sic] un grand fils de Mars,
    De Mars qui aima sa mere :
    Il ne veut pas que ses dars
    Tuent un qu’il tient pour frere. (A 4 r°)
  • Extraict du Privilege. [Matthieu Guillemot, 1597]
    Par Grace & Privilege du Roy, Il est permis à Matthieu Guillemot, d’imprimer ou faire imprimer & exposer en vente, un livre intitulé Le Thrésor d’Amour, de nouveau reveu corrigé & augmenté de cinquante lettres par l’Autheur, Et sont faictes deffences à tous Libraires, imprimeurs & autres, d’imprimer ou faire imprimer, vendre ny distribuer ledit livre d’autre impression que de ceux dudit Guillemot & ce jusques au temps & terme de six ans finis & accomplis, sur peine de confiscation desdits livres par eux imprimez & vendus, & de cent escus d’amende. Donné à Paris, le vingt cinquiesme Novembre, 1597. Signé par le Conseil. De Vabres. (A 4 v°)
  • Aux lecteurs. [Matthieu Guillemot, 1597]
    Messieurs,
    l’indiscrette avarice de quelques ignorans Libraires, & leur sotte confusion à broüiller tout ce qu’ils jugent leur pouvoir apporter quelque gain, n’ayant pas permis à ce peu de lettres amoureuses que j’avois l’aschées, de voir un mois le jour sans estre aussi tost meslées auec les oeuvres d’autruy. J’ay esté contrainct, pour ne sembler point voleur de ceux qui m’ont precedé & et en temps & en merite, de remettre sur la presse ce qui seroit de (A 5 r°) moy seul, & l’augmentant purger le livret d’une infinité de lourdes fautes, que les precedentes impressions ont passées. Tenez donc je vous prie tout ce que les autres y ont peu apporter d’estranger, pour supposé & sans adveu de moy, qui en les advouänt aussi bien ne les pourrois dignement authorifier, & pour ce les ay-mé-je mieux laisser sans père. (A 5 r°)
     
    A la Vertu. [Matthieu Guillemot, 1597]
    Princesse des esprits bien-nays, unique Royne des ames vrayement genereuses, qui guidez nos pas au sentier de l’honneur, si ce nom d’Amour vous offence, nom prophané par ceux qui faussement targuez de l’ombre de ses armes vous combattent à outrance, (A 6 r°) recognoissez-le icy des vostres, voyez ses exercices loüables qu’ils ne faict que sous vostre adveu : ne refuyez point comme ennemy celuy qui ne se range sous autre drapeau que le vostre. Il vous a posée sur le front de ce livre & vous y a peinte par tout, pour faire voir à celles que vous eslevez avec l’Honneur, que c’est vous seule qui pouvez disposer à vostre volonté, & de son arc & de ses flesches. (A 6 v°)
  • Le Libraire aux Lecteurs. [Thomas Daré, 1597]
    Messieurs je vous diray qu’ayant comme par force tiré ces lettres amoureuses du cabinet de l’Auteur, qui n’avoit rien moins en fantasie, que de les faire paroistre sur ce grand Theatre de France, où tant de belles œuvres s’estallent tous les jours à l’envi, je les ay pourtant fait voir à quelques beaux esprits, qui les jugeant dignes de l’œil public ne m’ont point laissé en repos que je ne les eusse mis au jour. Si le volume semble petit je m’asseure qu’il ne sera pas tenu pourtant des moindres de ce temps, qui en bien dire fait honte à tous les siecles passez. Je vous laisse juger de mon rapt, qui s’est rué sur chose si petite, laquelle nous pourrons toutesfois croistre par un second, si nous recognoissons qu’il vous ait esté agreable, sans engendrer scrupule pour ravir à un particulier, ce que nous desirons donner au public, Adieu. (A 4 r°)
Topoï dans les péritextespaternité littéraire
Remarques sur les péritextesLes péritextes mettent bien en valeur l’enjeu du rassemblement et de l’augmentation des pièces qui participe à l’identité du volume.
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 28/07/2021