Thresors de la Renaissance

Trésor immortel


Auteur(s) : Sireulde, Jacques

Généralités

Présentation générale de l'œuvreLe Trésor immortel trouvé et tiré de l’Écriture Sainte, publié à Rouen en 1556 par Nicolas Aubin pour Martin Le Mégissier est, selon Frédéric Lachèvre, le seul « témoignage littéraire »(Lachèvre, 1922, p. 197) qui est resté du concours de poésie, le « puy des pauvres », qui s’est tenu à Rouen de 1552 à 1559.
Il existe une édition moderne de cet ouvrage, réalisée par Charles de Beaurepaire et parue dans le Bulletin de la société des bibliophiles Rouen, L. Gy, 1899. Une numérisation de cette édition est disponible sur Gallica.

La critique consacrée aux Palinods ne s’est jusqu’à présent que peu intéressée au concours du Puy des Pauvres, privilégiant les concours de poésie mariale. Le concours du Puy des Pauvres constitue par exemple pour Gérard Gros un « satellite » du Puy de la Conception (Le Poète, la Vierge et le prince du Puy : étude sur les puys marials de la France du Nord du XIVe siècle à la Renaissance, Paris, Klincksieck, 1992, p. 137) : le Puy des Pauvres « a surtout doté d’un ornement littéraire une institution d’assistance publique conçue comme une œuvre de religion (…). Le Puy des Pauvres naît et meurt sans avoir dérangé l’échantillonnage des formes palinodiques » (id., p. 142). Sur les palinods, voir également J.-A. Guiot, Les Trois Siècles Palinodiques ou Histoire générale des palinods de Rouen, Dieppe, etc., Rouen, A. Lestringant, 1898, t. II, p. 229 ; C. A. Guéry, Palinods, ou Puys de poésie en Normandie, Évreux, Imprimerie de l’Eure,  1916. Et plus récemment : O. Malas Semboloni, « L’instauration du Puy de Palinods à Caen », Bulletin de l’association d’étude sur l’Humanisme, n° 48, 1999, p. 45-57 ; V. Dottelonde-Rivoallan, Le Concours de poésie de l’Académie de l’Immaculée Conception à Rouen (1701-1789), Rouen, Presses universitaires de Rouen, 2001 ; D. Huë, La Poésie palinodique à Rouen (1486-1550), Paris, Champion, 2002 ; J.-C. Arnould et J. Mantovi (dir.), Première poésie française de la Renaissance : autour des puys poétiques normands, Paris, Champion, 2003.
Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le tresor immortel trouvé et tiré de l’Escripture saincte, par maistre Jacques Sireulde, n’agueres huissier du roy nostre sire, en sa court de Parlement à Rouen. A la fin duquel sont adjoustez plusieurs chants royaulx, ballades, & rondeaux, faictz et composez par aucuns poëtes francois, & presentez au puy des paovres dudict Rouen (Nicolas Aubin et Martin Le Mégissier, 1556)
Information sur l'auteur ou les auteursSireulde, Jacques
Date de la première publication de l'œuvre1556
Date de la dernière édition identifiée1556

Description & Analyse de l'œuvre

Date de la dernière édition identifiée1556

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • Aux lecteurs. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Lecteurs, n’ayez l’œuvre à blasmer
    Quand trouverrez en quelques lieux
    Erreur, ou vice d’imprimer,
    D’orthographie, ou bien re rithmer,
    Une autre-fois on fera mieux.

    Au x. fueillet prémiere page v. ligne ou il y à, prisonniers, il y doibt avoir, prisonnier.
    Au xiij. fueillet et derniere page xv. ligne ou il y à, Amasser, i y faut, A amasser.
    Au xviij. fueillet derniere page xiiij. ligne ou il y à, abaiser, il y fault, abaisser.
    Au xviij. feuillet et derniere page viij. ligne, ou il commence, Mais à bien pleu, on doibt dire, Mais bien à pleu.
    Au xxi. fueillet derniere page prémiere ligne, ou il y à, domestique, il y fault, domestiques.
    Au xxxii. fueillet prémiere page xvii. ligne, ou il y à, en, il y faut, qu’en.
  • 2- [Privilège] [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Henry par la grace de dieu Roy de France. Au premier Huissier de nostre Court du Parlement de Rouen, ou nostre Sergent sur-ce requis, salut.
    Comme nostredicte court oy nostre Procureur general, veuë l’atestation faicte par frere Mathieu délanda, provincial de l’ordre des Carmes, en nostre province de France : & de maistres Pierre lambert, Chanoyne & Pénitancier, en l’église cathédral de nostre Dame de Rouen, Docteurs en theôlogië. Que certain petit Livre, appellé le Tresor immortel, composé en Rithme Françoise, par Maistre Jacques Sireulde, n’agueres Huissier en nostredicte court, est conforme à l’escripture Saincte. Et oy le raport de noz àméz & féaulx Conseillers, qui ont esté commys à veoir & visiter ledict Livre. A permis & permect à Martin le mesgissier libraire, demourant en nostre Ville de Rouen, faire imprimer, & exposer ledict Livre en vente, jusques à deux Ans, prochainement venans. A faict inhibitions & deffences à tous autres d’imprimer ne vendre ledict Livre, (a 2 r°) jusques apres ledict temps passé, sur peine d’amende arbitraire & confiscation des Livres, qui par autres dedans ledict temps seroient imprimez. Pour-ce est il que nous te mandons par ces presentes, que l’Arrest & ordonnance de nostredicte Court tu mectes à deuë & entiere exécution, jouxte sa forme & teneur. De ce faire t’avons donné & donnons plain pouvoir, puissance, & auctorité : & mandement mandant & commandant à tous noz Justiciers, officiers & subgetz, qu’à toy en ce faisant soit obéy. Donné à Rouen en nostredicte court de parlement, le saiziesme jour de Decembre. L’an de grace Mil cinq centz cinquante cinq. Et de nostre régne le neufiesme. Ainsi signé par la Court de la Croix un Merc, ou Paraphe. Et sellé en simple queuë de Cyre Jaulne. (a 2 v°)
  • Proeme aux Lecteurs sur le nom tourné de noble Homme & saige maistre Loïs pétremol, Conseiller du Roy, & second Président en sa court de parlement à Rouen. Auquel seigneur ce présent Livre est dedié. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Los il emporte.
    Ainsi que l’œil desire à veoir,
    Et l’esprit desire comprendre,
    J’ay desiré à mon pouvoir
    Un peu des sainctz Escriptz entendre,
    Et ce petit œuvre entreprendre,
    Que dédië à un qui supporte
    Le paovre, & veult à son bien tendre,
    Tant qu’en tous lieux, Los il emporte.

    Los il emporte quand de sorte
    Faict que cil qui fust despourveu,
    Criant la faim, de porte, en porte,
    Est au jourd’huy de biens pourveu. (a 3 r°)
    Donc ma Muse cela préveu,
    [En déclarant de Dieu la Loy]
    Que ce petit œuvre soit veu
    A son gré composé de toy.

    Los il emporte, je le croy :
    Car comme vertueux bien né
    Président il est pour le Roy
    En sa court normande ordonné.
    Aussi c’est son nom retourné
    Qui convient à son faict notoire
    Comme celuy à qui donné
    Est par vertu honneur & gloire.

    Los il emporte, dont memoire
    Est, & sera : pour les urgens
    Bien-faictz qu’à faictz, & faict encoire
    Au faict des paovres indigents.
    Mesmes de ce qu’entre autres gents
    Qui ont réputation bonne,
    Il est trouvé des diligents
    Qui nom de vertueux luy donne.

    Los il emporte, qui bien sonne
    Pour le bien & l’utilité, (a 3 v°)
    De la despourveuë personne,
    Mesme de l’ospitalité,
    Joinct qu’avec sa fidelité
    Les sept Arts libéraulx entend,
    Tant qu’en plus grande qualité
    Seroit chaçun de luy content.

    Los il emporte, dont despend
    Pour son labeur grand recompense,
    Que voulez plus ? à qui atend,
    Le trop long sejour faict offense.
    Pourquoy Muse avec sa dispense
    Tont [sic] petit Escrin secret œuvre,
    Et say pour luy à son absense
    Tant que la fin couronne l’œuvre. (a 4 r°)
  • Dixain adressant audict sieur Président. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Si ces miens vers ne suffisent assez
    Pour de leur son contenter vostre Oreille,
    Telz comme ilz sont pour ce coup les passez
    Mieux faire en brief ma Muse s’apareille.
    Vray est que pas n’ay la vaine pareille
    D’aulcuns lesquelz en cest art on estime :
    Mais le labeur qui vault mieulx que la rithme (a 4 r°)
    Vous pourrez bien quelque peu estimer.
    Joinct la substance en laquelle s’imprime
    Un bien qui sert bien mieux que de rithmer. (a 4 v°)
  • Huictain audict Sieur donné
    Dessus le myen en nom retourné. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    De l’escu Paquiers un plaisir
    Faisant vers le Paovre debvoir,
    De l’Escu j’acquiers à choisir
    Ce qu’auçuns ne pourroient pas veoir,
    De l’Escu j’acquiers pour avoir
    Chappeau qui vault mieulx que de roses
    De l’Escu j’acquiers du sçavoir,
    De l’Escu j’acquiers mille choses. (a 4 v°)
  • Frere Mathieu délanda, provincial de l’ordre des Carmes, en la province de France, & docteur en theôlogië, Parlant au Livre. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Vole Livret aux Jardins florissants
    Faisant apport de licqueur savoureuse,
    Pour conforter paovreté langoureuse,
    Et donner vię aux riches & puissants. (A 4 v°)
  • Maistre Romain Breart à la louange du Livre, [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Comme un Verger arrousé de mainctz fleuves
    Plain de tous fruictz & de diverses Fleurs,
    Ce Livre exquis est de plusieurs Aucteurs
    Plain d’escritz faictz & de sentences neufves
    Ne cherchéz plus Poëtes d’autres preuves
    Pour convertir à Charité les Cœurs,
    Ce livre à tout. Ainsi plaines de pleurs
    De leurs desirs voz Plumes seront veufves.
    Las que dictz tu ? ô grande affection,
    Ce Livre n’est tant plain d’invention
    Que l’esprit sainct encor plus n’en imprime !
    Car d’autant plus qu’en l’escript sainct on sonde,
    D’autant & plus d’Eau de grace y habonde
    Et la puiser est puiser une Abisme. (B 1 r°)
  • Quatrain. [Nicolas Aubin et Martin Le Mesgissier, 1556]
    Le Livre Parlant.
    Cent fois plus m’honore aujourd’huy
    Le Président, auquel mon Maistre
    M’à dédié, que non pas luy
    Qui m’à si bien deduict en Mettre. (B 1 r°)
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 15/11/2023