Thresors de la Renaissance

Trésor des histoires de France


Auteur(s) : Corrozet, Gilles

Généralités

Présentation générale de l'œuvreIl s’agit d’une histoire de France comprenant une présentation des institutions, rédigée à partir de la compilation d’un grand nombre d’ouvrages dont la liste figure à la fin de l’ouvrage. À en croire l’épître initiale du premier éditeur de l’ouvrage, Galiot Corrozet, fils de Gilles Corrozet, cet ouvrage serait la réalisation d’un projet élaboré par son père, dont il aurait retrouvé les brouillons et la table des matières.
Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le thresor des histoires de France reduites par titres, partie en forme d’annotations, & partie par lieux communs, par feu Gilles Corrozet (Galiot Corrozet, 1583)
Information sur l'auteur ou les auteurs
  • Corrozet, Gilles
  • Libraire ; poète et historien. - Natif de Paris (janv. 1510). Auteur, entre autres, de "La Fleur des antiquitez... de Paris" (1532), des "Antiques Erections des Gaules" (1535) et du "Thresor des histoires de France" (publié à titre posthume en 1583)
Date de la première publication de l'œuvre1583
Date de la dernière édition identifiée1645

Informations sur l'œuvre

Compilateur(s)Corrozet, Galiot, d’après le récit de genèse péritextuel
Composition générale de l'œuvreL’œuvre suit l’ordre chronologique de l’histoire de France.

Description & Analyse de l'œuvre

Histoire éditorialeL’ouvrage connaît de nombreuses rééditions, prises en charge par les descendants de Gilles Corrozet, Galiot puis Jean Corrozet.
Date de la dernière édition identifiée1645

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A tres-vertueux, et tres-prudent seigneur, Messire Achilles de Harlay, Chevalier, Seigneur de Beaumont, Conseiller du Roy en son Conseil privé, & premier President en sa Cour de Parlement. [Galiot Corrozet, 1583]
    Monseigneur, Apres qu’il eut pleu à Dieu retirer mon pere de ceste vie à une plus heureuse, je trouvay parmy ces papiers papires ce petit œuvre, par brouillars, & legers memoires espars çà & là confusément, & sans aucun ordre. Et parce que je n’y voyois ce me sembloit commencement ny fin,(ã 2 r°) je n’en tenois compte, quand quelques jours apres sans y penser, la table des Tiltres d’iceluy escrite de la main de l’Autheur se presenta entre mes mains, selon laquelle pour la reverence que je porte à qui m’a engendré, & meu d’un devoir envers ma patrie, et d’un desir de profiter à ceux qui n’ont le loisir ny la commodité de voir entierement les histoires de France, j’ay, par l’advis des mes amis ausquels j’en ay communiqué, le tout amassé en un petit recueil, et faict mettre sous la presse, m’asseurant, jaçoit que maints bons autheurs ayent couru par mesme carriere, & premiers faict voir le jour à leurs escrits, qu’ils sont toutesfois demeurez court en plusieurs choses memorables contenues en ce traitté ; comme le Catalogue des Roynes de France, & autres singularitez qui jusques icy n’ont esté veues imprimées (ã 2 v°). Or pource que je ne voudrois que ce petit posthume demeurast par ma faute, abandonné de tuteur, ayant longuement pensé à qui je le pourrois recommander, j’ay osé me confiant en vostre pieté & justice, vous choisir pour son protecteur & deffenseur, avec ceste ferme asseurance qu’en aurez soin comme de vostre chose propre, n’estant mal seant à un grand seigneur et grand justicier, tel que vous estes, prendre en sa protection & sauvegarde un pauvre orphelin abandonné de secours. Vous le recevrez donc, Monseigneur, s’il vous plaist, d’aussi bon œil, que d’humble & serviable affection je le vous presente. Priant Dieu vous donner tres-heureuse et longue vie.
    Vostre tres-humble & tres-obeissant serviteur,
    Galiot Corrozet (ã 3 v°)
  • Advertissement au lecteur. [Galiot Corrozet, 1583]
    Tu trouveras estrange (amy Lecteur) si en lisant en ce livre, tu y apperçois quelques fautes, tant en aucuns mots oubliez, & autres corrompus, que à la punctuation, chose advenue, à mon tresgrand regret, pour n’avoir peu vacquer continuellement, à la correction d’iceluy. Ce que je te prie d’excuser jusques à la seconde edition, cependant tu auras recours à la correction que tu trouveras en ceste fueille. A Dieu. (a 1 v°)
  • Extrait du privilege. [Galiot Corrozet, 1583]
    Par lettres patentes du Roy, données à Paris le neufiesme jour de Mars 1583, signé par le Conseil Buier, & Scellé sur simple queuë de cire jaune, Il est permis à Galiot Corrozet, marchand Libraire de Paris d’imprimer, ou faire imprimer, vendre & distribuer ce present livre intitulé le Thresor des Histoires de France, reduites par tiltres, partie en forme d’annotations, & partie par lieux communs, recueilly par feu Gilles Corrozet. Et faict ledit Sieur deffences à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d’imprimer ou faire imprimer, & vendre ledit livre, sans le gré & consentement dudit Corrozet, pendant le temps de neuf ans finis & accomplis, sur peine de confiscation des livres autrement imprimez, & d’amende arbitraire, ainsi qu’il est plus amplement contenu esdites lettres. (a 7 v°)
Topoï dans les péritextes
  • amasser des papiers trouvés épars
  • pour la patrie
Remarques sur les péritextes
  • La représentation de la constitution de l’ouvrage est complexe en matière d’auctorialité : d’après l’épître de Jean Corrozet, c’est son père qui a accumulé la matière pour composer cet ouvrage; mais c’est le fils qui est responsable du rassemblement et de l’organisation du matériau pour en faire un livre achevé et le publier. La représentation de la découverte de la table des titres, enregistrement d’une intention auctoriale du père, sert de déclencheur à la décision de publier. Les propos généralement assumés par le compilateur (le souci de transmettre les écrits des bons auteurs, l’encouragement des amis, le passage sous presse ressenti comme un devoir national) sont ici pris en charge par le fils qui hérite des papiers du père. La métaphore de la paternité, associée à celle de la patrie, est ainsi filée, le compilateur des extraits rassemblés par le père s’octroyant le rôle de "tuteur" tandis que l’ouvrage est présenté comme "un pauvre orphelin".
  • Les éditions publiées par Jean Corrozet reproduisent la même préface comprenant le récit de genèse mais le prénom de Jean remplace celui de Galliot à la signature de la pièce péritextuelle.
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 19/01/2024