Thresors de la Renaissance

Trésor de l’Église catholique


Auteur(s) : Taillepied, Noël

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Le thresor de l’Église catholique contenant l’origine des institutions[,] statutz, ordonnances, ceremonies & estatz d’icelle. Œuvre de long temps desiré de tous vrays Catholicques. Par F. Noël Tallepied religieux de sainct Françoys du convent de Pontoise (Jean de Bordeaux, 1578)
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Date de la première publication de l'œuvre1578

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • F. P. Ioly, Au lecteur. [Jean de Bordeaux, 1578]
    Si d’Orpheus (amy lecteur) s’escript,
    Ou de Linus hommes de grand esprit,
    Que par leurs harpes pleines de melodie
    Adoulcissoyent l’agreste felonie
    Des hommes rudes & bestes saulvagines,
    Faisant danser les rochers par leurs mines
    Plus (Dieu aydant) l’autheur en bonne mode
    Fera chanter à tous la palinode
    Qui pour suivir un fatras dangereux
    Avoyent laissé la voye des bien heureux :
    Car son discours s’appuyant sur nature
    Sur les docteurs & la saincte escripture,
    Monstre amplement la source & origine
    Des ordonnances en l’Eglise divine.Tousjours Joly. (ã 1 v°)
  • A reverendissime pere en Dieu, P. F. Christofle Pensenteniou dict chef fontaines ministre general de tout l’ordre sainct Françoys. [Jean de Bordeaux, 1578]
    F. Noel Tallepied son tresobeissant subject.
    O. P. D.
    Combien que naturellement les hommes, par le forfaict du premier homme soient enclins à mal faire, & par consequent aisez à desvoyer de la cognoissance des  choses eternelles supremes & divines (reverendissime pere) neantmoins soubz la machine orbiculaire n’y eut jamais nation tant hebetée, ignorante, ido- (ã 2 r°) latricque, cruelle ou barbare, qui n’ait eu quelque forme de religion, fondée sur la divine providence & immortalité de l’ame : pour l’exercice de laquelle se trouvent avoir esté faictes si grandes dissensions, meurtres, voleries, saccagements de villes & lieux saincts entre les hommes (chacun preferant sa croyance, s’estimant par cela estre saulvé) que les livres divins ethnicques & vieulx registres ne semblent autres choses narrer. Quelle fut cause de l’esmotion dyssentericque d’entre les deux freres premiers naiz de femme, sinon le faict de la religion ? Non aultre cause esmeut, Perses grand roy de Perses, de sortir l’Asie pour venir en Grece brusler & ruiner les temples des dieux tressumptueusement bastiz. Que dirons nous des punitions divines tombées sur les Egyptiens pour ne vouloir permet- (ã 2 v°) tre aux Isrelites l’exercice de leur religion ? Si je disoys qu’il n’y eut point eu de guerre entre ces deux peuples, je diroys contre le text [sic] expres de l’escriture saincte qui nous enroole [sic] six cens mil combatans sans les femmes & petits enfans pour resister à un Pharaon Egyptien roy. Toutesfois apres beaucoup de hazards ce peuple mis en paix, tant fut envié des nations estranges pour le different de la religion, que les Assyriens apres longues guerres & famines les menerent captifz en pays loingtain, s’efforçant par tels bannissements abastardir leur maniere de religion. Hélas ! n’estoit ce point assez d’avoir demoly leur cité, bruslé leur temple, les livres de la loy, d’emporter les richesses royales, le roy jà prins captif & aveuglé, apres avoir veu mourir cruellement ses enfans bien aymez ? Fal- (ã 3 r°) loit il qu’au haut du temps un Anioque sequestrant ceste saincte race de l’observance de la loy donnée de la main des anges. Veritablement si ce peuple n’eust esté ingrat, jamais le hault dieu souverain n’eust permis sa ruine. Mais l’ingratitude, fontaine de seicheresse, les surmontant, ils ont demerité que les imperialistes posasses leurs images dedans le temps, apres qu’ils eurent riflé & pillé ce qu’ils trouverent leans de bon & beau. O quelle amertume de cœur estoit aux gens de bien de ce temps là, voir la captivité du peuple, assomé par faim, peste, & guerre, l’expoliation & saccagement du lieu sainct, tant magnifiquement basty & dedié à dieu le createur ! Non sans cause le prophete Hieremie disoit. Dolor meus super dolorem, in me cor meum mœrens. Douleur sus douleur m’est venue, (ã 3 v°) & mon cœur est remply d’amertume. Mais que dirons de nostre religion chrestienne ? A elle esté tousjours paisible sans estre assaillie par l’eglise des meschants ? Tant s’en fault, ains comme la nacelle de saint Pierre, est incessamment agitée des flots marins tempestueux & heresiarques, qui s’efforcent par leurs perverses doctrines, la renverser au fond des labyrinthes infernaulx. De la persecution qui fust du temps des Arrians, ou s’assembloient conciles l’un contre l’autre, bannissements des saincts evesques, destructions des eglises & monasteres, & roys contre roys, & aultres troubles innombrables advenues en cest’aage là : je laisseray les studieux recercher aux histoires d’Eusebe Cesarean & Nicephore de Calyste, qui par grande compassion ont couché par escript le cas, ainsy qu’il (ã 4 r°) est advenu. Et pour dire vray, la persecution des tyrans, Domitian, Neron, Diocletian, & aultres, ne fut oncques tant dommageable à nostre christianisme, que celle des hereticques : d’aultant qu’on ne peult cognoistre exterieurement son adversaire pour l’identité des habits. On trouve aux histoires de Gaule que les Mahumetistes ennemys mortels des chrestiens, avoir subjugué l’Africque & Espaigne, vindrent au royaume de France jusques à Tours en Touraine. Et pour autant que la noble terre de France ne pouvoit lors endurer en elle tels monstres : ce vaillant champion de guerre Charles Martel, comme un second Hercules en tua troys cens soixante mil, donc ceux qui eschaperent par fuyte, jusques à present ont redoubté l’invincible Monarchie des Françoys. Quant (ã 4 v°) est des guerres de nostre temps advenues en la France, ou sont morts plus de cent mil hommes, pour le faict de la religion : il n’y a cœur, s’il n’est plus dur que marbre, les recordant qu’il n’en souspire. Mais ce qui me rend encor plus triste & dolent apres tant de maulx, est que beaucoup de gens ne scavent quelle religion ils doibvent tenir pour estre en asseurance de leur salut : veu les controverses agitées ces années precedentes entre gens scavants bandez d’opinions les uns contre les aultres. Pour la pacification desquels (reveredissime pere) avez composé plusieurs livres (en demonstrant quelle est la foy de noz ancestres que chasque personne doibt tenir & croire pour parvenir au royaume des cieux), lesquels ont esté tant bien receuz, que plusieurs par la lecture d’iceux ont (ã 5 r°) r’embrassé la religion catholicque, apostolicque, & romaine, qu’ils avoient laisséé. Les citoyens de Paris & bourgeois de la ville de Pontoise en peuvent donner tesmoignage. Car ce pendant que preschiez esdictes villes, plusieurs qui s’estoient forvoyez chanteront la palinode. Mais depuys, nostre dieu eslevant ses yeulx de misericorde vers la pauvre France attenuée des guerres, tout en une nuict renversa le desseing des hereticques prenant en sa puissance leurs corps & ames, si que le christianisme fort esbranlé fut en un moment r’asseuré, & remis sus. Et tout ainsy qu’apres que la guerre est passée, les armes materielles sont pendues au croc, & les remonstrances sont faictes en maniere de deviz par les ambassadeurs, entre ceux qui menoient guerre l’un contre l’autre, discourans la (ã 5 v°) cause pourquoy la guerre s’estoit esmeue : comme si c’est pour quelque terre, ils feront un discours de l’origine de leurs predecesseurs & comment dez long temps ils ont possedé la dicte terre. Ainsy quand j’ay veu que nostre dieu nous vouloit exempter de guerre, ay pensé en moy mesme que les controversies & livres composez contre les hereticques seroient penduz au croc, j’entends aux librairies de gens scavants en signe de trophée, & que seulement restoit demonstrer l’origine de la religion chrestienne estre par nous inviolablement entretenue & par conscience erronée delaissée des hereticques. Et à mon advis n’y a autre moyen d’approbation plus peremptoire de nostre religion, que de monstrer son antiquité, Josephe aux antiquitez judaicques dict que telle evidence fut faict au temps (ã 6 r°) de Ptolomée Philometor, lors qu’il fut question mettre d’accord les Juifs & Samaritains touchant le faict de leurs religions. Les uns se disoient avoir le vray temple de dieu, hors lequel n’estoit licite de sacrifier, les autres d’autre part, affermoient le semblable du leur. Or pour mettre fin à tels dissides furent ordonnez certains orateurs tant d’une part que d’aultre, pour elucider ceste controversie. Pour les Samaritains, Sabée & Theodose : pour les Juifs, Andronique, lesquels assermenterent par le dieu vivant, qu’ils prouveroient leurs dicts & allegations selon la loy, requerant aussy le roy qu’il vousist faire executer à mort, ceux qui seroient trouvez vaincuz. Adonc le roy ayant dedans son palais assemblé plusieurs de ses amys, Andronique orateur des Juifs commença sa harangue, en la-(ã 6 v°) quelle faisant induction comme la loy avoir esté donnée à ses predecesseurs, de la succession legitime des princes des prebstres de leurs ordonnances, de qui & et de quelle lignée leur sacerdoce avoit pris son origine, des dons & presents que les roys avoient offerts à leur temple, & que tu temps de Garizian n’en estoit faicte aucune mention qui ne fut au detriment de la loy divine, esmeut tellement le courage de Ptolomée roy, qu’incontinent condamna à mort Sabée & Theodose comme monopoleurs & contredisants à la verité. Cest exemple m’a incité à recercher les anciens, pour scavoir l’origine de nostre religion, les statuts, ordonnances, ceremonies & estats d’icelle : Et apres que j’en ay esté certain je n’ay osé cacher ce thresor, ains ay prins peine de le rediger par escript (combien que ce (ã 7 r°) soit en gros rude style & langage maternel (que le lecteur benevole excusera s’il luy plaist) et de plusieurs questions que se font au jourd’huy, ay faict un traicté resolutif. Lequel s’il vous plaist (reverendissime pere) prendrez soubz vostre saulvegarde, vous suppliant humblement le recepvoir de pareille humanité que le moindre de vos subjects le vous presente, Priant  dieu le createur vous conserver en prolixe et heureuse vie. Ce jourd’huy premier de Juillet, de vostre monstere de L’avé Marie de Paris. 1578.
    Vostre treshumble Tallepied.

  • M. Mathieu Prevost C. de l’eglise sainct Pierre à Pontoise, Au lecteur salut. [Jean de Bordeaux, 1578]
    La toyson d’or en l’isle de Colchos renommée
    Gardent horribles bestes du nez gettans fumée,
    Non moins Isis deesse ses fruicts delitieux,
    Athlas ses pommes d’or, gardent des envieux :
    Mais aultrement ce livre digne d’estre en tout lieu
    Declare l’origine des mysteres de dieu.
    C’est le beau jardinet ou l’on peut en aisance,
    Cueillir les belles fleurs du jardin de plaisance,
    De l’eglise chrestienne, regie du S. esprit.
    Prens donc (amy lecteur) en gré ce bref escript.
    Rien ou tout. (II 5 v°)
Topoï dans les péritextes
  • ne pas cacher le trésor
  • remonter aux origines
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 04/08/2021