Archives Marguerite Audoux

Archives Marguerite Audoux


Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson

Auteur : Audoux, Marguerite

Description
- Paul d’Aubuisson (1906-1990) est l’aîné des trois petits-neveux de Marguerite Audoux. C’est son fils adoptif préféré, celui qui jusqu’à sa mort veille sur la mémoire de la romancière, le flambeau ayant été repris par ses deux enfants, Geneviève et Philippe (à qui Bernard-Marie Garreau doit l’accès au fonds d’Aubuisson, qui se trouve à présent chez lui), ainsi que par son neveu Roger (fils de Roger). Une abondante correspondance entre Paul et sa mère adoptive s’inscrit dans le corpus des lettres familiales et familières (dont l’identifiant commence par le chiffre 0). B.-M. Garreau a rencontré Paul d’Aubuisson en 1987, et réalisé plusieurs enregistrements de leurs entretiens. Maurice est le plus jeune des trois petits-neveux.
- Louise Dugué (1867-1942), née Leroy, devenue Louise Roche par son remariage, est la mère de Lucile (prénom parfois orthographié Lucyle), laquelle deviendra par son mariage avec "Chou"  Lucile Rimbert.
Louise est incontestablement, pour le meilleur et pour le pire, la meilleure amie de Marguerite Audoux. Toutes deux se rencontrent à Paris en 1886. Après le départ du mari de Louise, les deux jeunes femmes cohabitent dans le quartier de Vincennes, avec les deux petites qu’elles élèvent (Lucile et Yvonne, la nièce de la romancière). À l’heure du succès de Marie-Claire, Louise Dugué fait office de «garde du corps», refoulant les trop nombreux tapeurs, d’où le surnom que lui donne parfois son amie : «Rabat Joie». Jusqu’à la fin, Louise et sa fille Lucile seront aux côtés de l’écrivaine, notamment à Saint-Raphaël, où nous les retrouvons ici. La correspondance entre Marguerite Audoux et ces deux femmes s’inscrit dans le corpus complémentaire (correspondance familiale et familière, identifiants commençant par le chiffre 0).
Texte
                                                                 28 Janvier 1930
Voici, mon fils, les cent cinquante francs nécessaires à ton gîte.
Je suis contente de ce que tu me dis de Maurice et Roger. Tiens-moi au courant pour ton propre compte, et surtout ne te laisse pas manquer tout à fait d'argent Je n'en ai pas plein mes poches, tu t'en doutes, mais tu sais aussi que le peu qui me reste, je le partagerai de grand cœur avec toi.
Moi non plus je ne t'écrirai pas longuement aujourd'hui. Ma tête et mes yeux me font toujours de grandes misères et j'ai bien de la peine à m’acclimater ici. Il est vrai que je n'ai guère vu que la pluie depuis mon arrivée. On parle beaucoup du soleil autour de moi, mais je ne le vois pas, caché qu'il est, derrière des nuages qui pleurent,
Lucile est vraiment très gentille. Louise très supportable, je dirai même, très aimable, et bonne camarade ; nous faisons de longues promenades et les histoires de cuisine se passent très bien.
Au revoir, mon fils, je t'embrasse de tout mon cœur.
                                   Ta tante
                                             M. Audoux
P.S. Ne me laisse pas trop longtemps sans nouvelles.
Notes
Le lieu de création n'est pas indiqué, mais le contenu de la lettre laisse supposer que la romancière est en villégiature à Saint-Raphaël avec son amie Louise Roche et la fille de cette dernière, Lucile. Paul, quant à lui, en a fini avec son service militaire et, revenu dans la Capitale, cherche du travail.
Lieu(x) évoqué(s)Saint-Raphaël, Paris
Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/02/2025 Dernière modification le 14/03/2025