Carte postale de Marguerite Audoux à Valery Larbaud
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
DescriptionBuste de Charles-Louis Philippe
Texte
[Toulouse, 20 septembre 1911]
Mon cher Valery,
Ta lettre[1] m'arrive à Toulouse ce soir mercredi et ne connaissant pas plus que toi les camarades de bureau de notre Philippe[2], j'ai écrit de suite à son ancien chef, Louis Cocu[3], dont je me souvenais de l'adresse par hasard. Il fera le nécessaire, crois‑le bien, car il aimait beaucoup notre ami.
Je te croyais à Paris et j'allais justement t'écrire. Je crois t'avoir déjà dit que je n'irai pas à Cérilly à cause de la haine des Philippe[4] ; j'irai une autre fois, quand le cimetière sera vide et que mes larmes ne seront pas empoisonnées par ces gens‑là.
Je vais passer quelque temps auprès de Michel[5]. Écris‑moi chez lui à Fronton.[6]
Je t'embrasse.
M. A.
[1] Lettre non retrouvée
[2] Il s'agit, rappelons‑le, des sollicitations pour la souscription concernant le buste de Charles-Louis Philippe.
[3] L'ancien chef de bureau de Philippe à l'Hôtel de Ville. Sur les emplois successifs de Charles-Louis Philippe, voir ci-dessous la partie "NOTES"
[4] De la mère et de la sœur jumelle de l'écrivain, principalement
[5] La romancière n'habite donc pas avec Michel Yell – signe de la distance qui est en train de s'affirmer dans le couple.
[6] Cette dernière phrase est ajoutée en biais sur deux courtes lignes dans le bas à droite.
Notes
« Nous devons à l'amabilité de M. Louis Cocu, ancien chef de la Section Sud des Services Extérieurs de la Voie Publique, donc chef direct de Charles‑Louis Philippe, les états de service de celui‑ci.
« Nous devons à l'amabilité de M. Louis Cocu, ancien chef de la Section Sud des Services Extérieurs de la Voie Publique, donc chef direct de Charles‑Louis Philippe, les états de service de celui‑ci.
Philippe fut reçu au concours de Piqueur le 28 mai 1896, avec le N° 60 sur 75 admissibles.
Le 1er octobre, il est affecté comme auxiliaire de 4e classe à 1.500 fr. par an à la 1ère section du service de l'éclairage, dont les bureaux étaient à la Mairie du 4e arrt.
Le 1er janvier 1898, il passe à la 3e classe aux appointements de 1.800 fr.
Sur sa demande, le 16 septembre 1898, il est muté au service des égouts, 4 avenue Victoria, sans changement de grade, ni de traitement.
Le 10 janvier 1900, il est nommé sur place Piqueur de 5e classe, toujours à 1.800 fr.
Le 10 juillet 1900, il est à la 4e classe avec 2.100 fr. par an.
Outre ses appointements, Philippe pouvait faire annuellement 300 fr. environ d'heures supplémentaires.
Le 1er juillet 1902, un arrêté du Préfet de la Seine prononce sa mutation au Service Extérieur des Concessions sur la Voie Publique, en remplacement d'un collègue mis à la retraite. Même traitement de 2.100 fr. Son bureau se trouve à l'annexe Lobau de l'Hôtel de Ville. Philippe fut affecté à la Section Sud (rive gauche). Il eut le 7e arrt., le moins chargé de Paris.
Ce service comprenait un Chef secondé par trois conducteurs Chefs de section et 23 Piqueurs, dont 3 de bureau. Les 20 autres assuraient, dans chacun des arrondissements de Paris, la surveillance et le recouvrement des taxes des multiples concessions permanentes ou temporaires accordées sur les trottoirs des rues de la Capitale.
Le 1er juillet 1904, il avance à la 3e classe (2.600 fr.).
Et le 1er juillet 1909, il gagne 2.700 fr.
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Charles‑Louis Philippe aura donc été 13 années dans l'Administration, dont 6 dans des emplois sédentaires (1896 à 1902) et 7 dans un service actif (1902 à 1909. »
[Lanoizelée (Louis), Charles‑Louis Philippe, Plaisir du bibliophile, 1953, p.119‑120]
Lieu(x) évoqué(s)Cérilly, Fronton, Paris, Toulouse
État génétique
Le pénultième paragraphe est ajouté en biais sur deux courtes lignes dans ke bas à droite.
Le pénultième paragraphe est ajouté en biais sur deux courtes lignes dans ke bas à droite.