Lettre de Templeton Strong à Émile Zola datée du 2 janvier 1898
Auteur(s) : Strong, Templeton
Transcription
Texte de la lettreVevey La Tour le 2 janv 1898.
Très cher et honoré Maître,
Quand je vous ai écrit à propos d'une souscription, il me semble que c'était notre devoir. Vous ne le voulez pas. C'est dit.
Comme Américain je ne peux pas oublier Lafayette et il me semble que tout Américain doit faire son possible pour la vraie France dans cette crise. Dieu me garde de vouloir flatter dans ce moment, mais j'affirme que vous, cher et honoré Maître, vous êtes la dignité et la nobilité (sic) de la France dans ce moment ; vous représentez la France de nos rêves.
Alors, comment puis-je exprimer ce que je veux tant vous dire ! Laissez-moi le dire tout brutalement en vous priant de ne regarder que mon désire (sic), pas la manière dans laquelle je m'exprime.
Si vous croyez que pendant ou après le process il y aura des manifestations contre vous, oh je le considérais plus qu'un honneur d'être près de vous. Les Américains peuvent individuellement se mêler dans cette triste affaire sans être soupçonné d'avoir des intérêts autre que celle de la triomphe de la justice (sic). Peutetre (sic) votre chère vie sera un jour en danger, et, cher Monsieur, je voudrais, tant, tant, tant (souligné deux fois) être près de vous ce jour-là ! Suis-je impudent ! Est-ce le réclame que je cherche (sic) ! Est-ce que je rêve des rêves ! Suis-je un « reporter » ou un juif ! Oh non, cher Maître, ni l'un ni l'autre : je ne suis qu'un homme qui vous voit engagée (sic) dans une lutte si inégale, -oh si lâchement inégale, je veux courir vers vous, vous donner toute l'aide que mes deux bras peuvent vous donner et si ou jetent des pierres (sic), _ alors peutetre (sic) je penserai (sic), quoique Protestant, à St. Pierre.
T.S.V.P.
Vous n'avez certes pas le temps de lire des lettres. Quoique plus que fier d'avoir déjà votre autographe, je ne suis spas collecteur de ces choses et je ne veux pas que vous (souligné deux fois) répondez (sic) à cette lettre. Si vous pourriez m'occuper (sic), - si vous avez à faire pour moi, _ (le paiement ?! _ je suis assez riche _ je vous prie de ne pas y penser.) faites moi dire un mot par n'importe qui et je viendrai de suite _ quoique j'attends d'un jour à l'autre un petit Strong _ mais ça m'inquiette pas (sic).
Pardonnez je vous prie ces lignes si mal exprimés n'est-ce pas ! Agréez, très honoré Maître, l'assurance de ma profonde considération.
Signature : Templeton Strong
Monsieur Émile Zola.
Très cher et honoré Maître,
Quand je vous ai écrit à propos d'une souscription, il me semble que c'était notre devoir. Vous ne le voulez pas. C'est dit.
Comme Américain je ne peux pas oublier Lafayette et il me semble que tout Américain doit faire son possible pour la vraie France dans cette crise. Dieu me garde de vouloir flatter dans ce moment, mais j'affirme que vous, cher et honoré Maître, vous êtes la dignité et la nobilité (sic) de la France dans ce moment ; vous représentez la France de nos rêves.
Alors, comment puis-je exprimer ce que je veux tant vous dire ! Laissez-moi le dire tout brutalement en vous priant de ne regarder que mon désire (sic), pas la manière dans laquelle je m'exprime.
Si vous croyez que pendant ou après le process il y aura des manifestations contre vous, oh je le considérais plus qu'un honneur d'être près de vous. Les Américains peuvent individuellement se mêler dans cette triste affaire sans être soupçonné d'avoir des intérêts autre que celle de la triomphe de la justice (sic). Peutetre (sic) votre chère vie sera un jour en danger, et, cher Monsieur, je voudrais, tant, tant, tant (souligné deux fois) être près de vous ce jour-là ! Suis-je impudent ! Est-ce le réclame que je cherche (sic) ! Est-ce que je rêve des rêves ! Suis-je un « reporter » ou un juif ! Oh non, cher Maître, ni l'un ni l'autre : je ne suis qu'un homme qui vous voit engagée (sic) dans une lutte si inégale, -oh si lâchement inégale, je veux courir vers vous, vous donner toute l'aide que mes deux bras peuvent vous donner et si ou jetent des pierres (sic), _ alors peutetre (sic) je penserai (sic), quoique Protestant, à St. Pierre.
T.S.V.P.
Vous n'avez certes pas le temps de lire des lettres. Quoique plus que fier d'avoir déjà votre autographe, je ne suis spas collecteur de ces choses et je ne veux pas que vous (souligné deux fois) répondez (sic) à cette lettre. Si vous pourriez m'occuper (sic), - si vous avez à faire pour moi, _ (le paiement ?! _ je suis assez riche _ je vous prie de ne pas y penser.) faites moi dire un mot par n'importe qui et je viendrai de suite _ quoique j'attends d'un jour à l'autre un petit Strong _ mais ça m'inquiette pas (sic).
Pardonnez je vous prie ces lignes si mal exprimés n'est-ce pas ! Agréez, très honoré Maître, l'assurance de ma profonde considération.
Signature : Templeton Strong
Monsieur Émile Zola.
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