Ballue a proposé à Champury de coopérer au bulletin politique du journal Le Devoir. Godin est satisfait des premiers articles envoyés par Ballue. Godin explique à Ballue que le calme est revenu en France, que c'est le moment de s'occuper des questions sociales, et que le bulletin politique du journal doit se faire l'écho de tout ce qui peut concourir au progrès social « et surtout à l'amélioration du sort du plus grand nombre par la paix, le travail, la science et la liberté. » Godin demande à Ballue de fixer les conditions pécuniaires de sa collaboration.

Godin a reçu une lettre de Ballue, transmise par Edmond Champury. Sur le coût de la collaboration de Ballue, que Godin juge élevé en comparaison des prix payés pour un correspondant parisien par les journaux du département (1 200 F pour 3 fois par semaine ou 2 000 F pour 6 fois par semaine). Godin indique qu'on lui propose une correspondance bi-hebdomadaire avec le compte-rendu des chambres pour 300 F par an.

Sur la collaboration de Ballue au journal Le Devoir Godin juge élevée la somme de 1 200 F par an pour 52 articles d'une colonne ; il calcule qu'à ce prix, la rédaction du journal reviendrait à plus de 38 000 F par an. Il annonce à Ballue qu'il est prêt à payer 5 F seulement la colonne de texte.

Ballue a indiqué à Godin qu'il souhaite percevoir au moins 100 F par mois pour collaborer au journal Le Devoir. Godin remet un chèque de 125 F à Ballue pour solder sa contribution comprenant des articles déjà parus dans 5 numéros. Dans le post-scriptum, il constate que Ballue a envoyé 6 articles et non 5, et l'avertit qu'il lui paiera la différence.

Godin adresse 25 F à Ballue pour solder le compte de ses contributions au journal Le Devoir.

Ballue a fait à Godin l'offre de lui envoyer gracieusement quelques articles sur des sujets à son choix. Godin demande à Arthur Ballue s'il peut traiter la question de l'art à l'Exposition universelle au point de vue : du progrès social accompli depuis l'Antiquité ; des idées utiles à l'émancipation des peuples ; de la paix des nations.

Godin observe que la proposition de Ballue sur la réforme de l'assiette de l'impôt concorde avec la proposition qu'il fait dans la section « suppression de l'impôt » de sa brochure Mutualité nationale. Il suggère à Ballue d'aborder la question de la mutualité nationale contre la misère après celle de la réforme de l'impôt.

Godin adresse aux députés membres de la commission de la réforme de l'assiette de l'impôt sa brochure Mutualité nationale contre la misère qui traite du droit d'hérédité de l'État. Il les informe qu'il leur a également fait adresser le journal Le Devoir dans lequel il étudie les impôts en général : il attire leur attention sur le numéro du 24 juin 1883 et sur ceux qui suivront.

Godin informe Ballue qu'il a traité dans le journal Le Devoir de la question de l'hérédité de l'État. Il attire son attention sur le numéro des 1er et 8 juillet 1883 dans lesquels il examine les conséquences du droit d'hérédité de l'État sur la réforme des impôts.

Godin se défend d'avoir voulu blesser Ballue dans son étude des ressources nouvelles dont aura besoin le gouvernement, même s'il a mentionné son nom à propos de la question des impôts : « Je n'ai en vue que la critique des moyens et non celle des personnes. »