Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 9 décembre 1900. Elle l'informe qu'elle n'a pas encore reçu le premier volume des rapports du Congrès international de physique mais qu'elle l'a réclamé et qu'elle a commandé les Procès-verbaux sommaires du Congrès. Elle cite la lettre d'Antoine Médéric Cros qui lui signale que le principe de la moindre action est distinct de celui de l'entropie, qui s'applique aux phénomènes chimiques réversibles. Elle cite ensuite le discours d'Henri Poincaré [ Les relations entre la physique expérimentale et la physique mathématique] qui affirme que le principe de moindre action s'applique aux mêmes phénomènes. Elle conclut qu'il s'agirait du même principe. « La particule, écrit-elle à propos du principe de moindre action, en subit l'influence dans ses combinaisons ; et nous-mêmes ne la subissons-nous pas ? Ne cherchons-nous pas généralement l'état où nous pouvons demeurer avec le moins de tensions, d'efforts ? N'est-ce pas pourquoi le devoir semble parfois si difficile à accomplir ? C'est qu'il nous sors du repos de la quiétude. » Elle juge que les conclusions de Stanoiévitch que Cros a copiées pour elle sont un appoint précieux et que « tout cela va à l'appui de la conclusion de Claude Bernard : "Les manifestations vitales ne sont que des complexes des propriétés physico-chimiques." En spiritualisant la matière, c'est-à-dire en montrant qu'elle dérive de l'énergie, qu'elle en est une forme et qu'elle y retourne, nous avons, me semble-t-il, accompli le pas le plus difficile à faire. » Elle reconnaît ensuite avec Charles Richet que les vibrations extérieures aboutissent par la vibration nerveuse à l'intelligence et à la volonté, et estime que la science est en train de démontrer le principe de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » Elle s'intéresse à ce qui demeure constant dans les diverses manifestations de l'énergie qui composent l'Univers, la cause qui provoque les effets : « alors, l'effet que nous avons d'une matière quelconque est fonction continue des ions qui s'y trouvent compactés ? » Elle rapproche cette question des degrés continus et discrets de Swedenborg. Elle transmet les pensées affectueuses de la famille Moret-Dallet et celles d'Auguste Fabre à Antoine Médéric et Juliette Cros.