Présentation de la collection
©Académie française
La notice biographique des archives municipales de Quimper permet d'apercevoir les liens entre Louis de Carné et François Guizot : l'Assemblée, l'Académie, l'histoire, la diplomatie, la politique et la réligion.
Louis de Carné-Marcein est un enfant de la Cornouaille, issu d’une ancienne famille de Bretagne. Il naît à Quimper le 17 février 1804 et sera tour à tour diplomate, avocat, créateur de journaux, homme politique, historien, romancier et académicien. Après des études de droit, il entame sous la Restauration une carrière diplomatique. Il est nommé en 1827 à Lisbonne comme secrétaire de la légation française. Rallié à la monarchie de Juillet en 1830, il va représenter pendant plus de quarante années le canton de Plogastel-Saint-Germain au conseil général du Finistère qu’il préside de 1871 à 1876. Il est par ailleurs élu le 2 mars 1839 député de la circonscription de Quimper, candidat d’ailleurs réélu en 1842 et 1847.
(Archives municipales de Quimper)
La première lettre du corpus est écrite en réponse à Guizot trois jours après sa rélection, le 12 juillet 1842. Louis de Carné refuse une proposition du gourvernement, pour se concentrer sur son mandat parlermentaire. (Voir la lettre)
Louis de Carné intervient généralement à la Chambre sur les questions liées aux Affaires étrangères. Il intervient aussi dans les débats concernant la question scolaire et apparaît comme l’un des principaux représentants du parti catholique conservateur. (Archives municipales de Quimper)
La notice biographique de l'Assemblée nationale précise l'activité parlementaire de Louis de Carné. Jusqu'en 1840, il défend le ministère Molé. L'avènement du ministère Guizot lui rendit son indépendance. Il vota alors quelquefois avec l'opposition, et, réélu le 9 juillet 1842, par 182 voix (290 votants, 347 inscrits), contre MM. de Châtellier, 61, et Lebastard de Kerguiffinec, 43, il repoussa l'indemnité Pritchard et blâma l'ensemble de la politique extérieure suivie par le cabinet. Un de ses discours les plus importants fut celui qu'il prononça sur la question d'Orient, en 1840, dans le débat soulevé par les victoires d'Ibrahim. L'intérêt politique de ce discours a été exposé dans un passage de l'Histoire de dix ans, de Louis Blanc :
« ... Tout autre était le système de M. de Carné. À la légitimité morte d'un droit condamné par les batailles, la civilisation et le destin, il opposait la vivante et féconde légitimité du fait. Il saluait dans Méhémet Ali le régénérateur d'une race que mal à propos on avait jugée éteinte. Selon M. de Carné, la nationalité arabe allait refleurir sous les auspices du vice-roi, évidemment destiné à tenir le sceptre de l'Orient rajeuni. Il importait donc de ne rien jeter entre sa fortune et Constantinople. Après Koniah, vingt marches l'eus sont conduit au sérail ! Pourquoi l'avait-on arrêté ? Puisque la Turquie agonisait, puisqu'elle ne pouvait plus s'interposer efficacement entre l'Europe occidentale et les Russes, que ne cherchait-on à la remplacer ? On voulait l'intégrité de l'empire ottoman, et elle n'était plus possible au moyen du sultan et des Turcs : il fallait donc la rendre possible au moyen des arabes et de Méhémet Ali. Sur le trône de Constantinople siégeait un fantôme: il y fallait mettre un homme armé. Méhémet Ali, d'ailleurs, n'était-il pas un ami de la France? Et l'Egypte, soumise à notre influence, ne faisait-elle pas de la Méditerranée ce qu'avait deviné le génie de Napoléon, un lac français ? »
M. de Carné se montra un partisan déterminé de la liberté d'enseignement; en 1845, il proposa un amendement qui réclamait, au nom du parti catholique, la liberté d'enseignement, avec l'abolition du certificat d'études, et se fit, contre Thiers, l'avocat des congrégations non autorisées. À l'ouverture de la même session, il proposa un amendement exprimant le regret « qu'une conduite prévoyante et ferme n'ait pas prévenu ou terminé d'une façon plus satisfaisante les complications de la politique étrangère » (épilogue de l'affaire Pritchard). Cet amendement qui menaçait l'existence du cabinet, fut rejeté, mais M. Drouyn de Lhuys fut renvoyé du ministère des Affaires étrangères par M. Guizot pour l'avoir voté, et, M. de Carné qui l'avait déposé, fut appelé par le même ministre, moins de deux ans après, à occuper aux Affaires étrangères le poste de M. Drouyn de Lhuys. M. de Carné parla encore sur le projet de loi relatif à l'augmentation de nos forces navales, sur la propriété littéraire, sur le Conseil d'Etat, sur la proposition relative à la translation du domicile politique, sur le régime législatif des colonies, etc.
(Notice de l'Assemblée nationale)
La moitié de la correspondance est écrite du château du Pérennou.
Après la Révolution de 1848, il cesse toute activité politique et se retire au château du Pérennou, propriété de son beau-père, pour se consacrer aux Belles Lettres. Il devient, depuis sa retraite du château du Pérennou, véritable bijou néogothique, cachée par un écrin de hauts bois et de rhododendrons centenaires, un correspondant assidu de la Revue des Deux-Mondes. Egalement président de l’Association Bretonne (1858) puis de la Société Archéologique du Finistère (1875-1876), Louis de Carné signe de nombreux ouvrages littéraires et historiques (Histoire des états de Bretagne, Vues sur l’histoire contemporaine, La monarchie française au XVIIIème siècle, Souvenirs de ma jeunesse, Tableau de l’histoire générale de l’Europe de 1814 à 1830…). Il est élu le 23 avril 1863 à l’Académie française contre la candidature d’Emile Littré, l’auteur du fameux Dictionnaire de la langue française, au fauteuil numéro XII.
(Archives municipales de Quimper)
Il fut élu à l’Académie le 23 avril 1863, au troisième tour de scrutin, contre Littré, en remplacement de Jean-Baptiste Biot. Cette élection qualifiée de coup d’État clérical, eut un grand retentissement ; le comte de Carné fut soutenu par le parti religieux ayant pour chefs Montalembert et Dupanloup, et par le parti orléaniste ayant pour chef Guizot ; il avait été battu dans une élection précédente par Octave Feuillet. Il fut reçu le 4 février 1864 par Jean-Pons-Guillaume Viennet.
(Notice de l'Académie française)
La notice biographique des archives municipales de Quimper permet d'apercevoir les liens entre Louis de Carné et François Guizot : l'Assemblée, l'Académie, l'histoire, la diplomatie, la politique et la réligion.
Louis de Carné-Marcein est un enfant de la Cornouaille, issu d’une ancienne famille de Bretagne. Il naît à Quimper le 17 février 1804 et sera tour à tour diplomate, avocat, créateur de journaux, homme politique, historien, romancier et académicien. Après des études de droit, il entame sous la Restauration une carrière diplomatique. Il est nommé en 1827 à Lisbonne comme secrétaire de la légation française. Rallié à la monarchie de Juillet en 1830, il va représenter pendant plus de quarante années le canton de Plogastel-Saint-Germain au conseil général du Finistère qu’il préside de 1871 à 1876. Il est par ailleurs élu le 2 mars 1839 député de la circonscription de Quimper, candidat d’ailleurs réélu en 1842 et 1847.
(Archives municipales de Quimper)
La première lettre du corpus est écrite en réponse à Guizot trois jours après sa rélection, le 12 juillet 1842. Louis de Carné refuse une proposition du gourvernement, pour se concentrer sur son mandat parlermentaire. (Voir la lettre)
Louis de Carné intervient généralement à la Chambre sur les questions liées aux Affaires étrangères. Il intervient aussi dans les débats concernant la question scolaire et apparaît comme l’un des principaux représentants du parti catholique conservateur. (Archives municipales de Quimper)
La notice biographique de l'Assemblée nationale précise l'activité parlementaire de Louis de Carné. Jusqu'en 1840, il défend le ministère Molé. L'avènement du ministère Guizot lui rendit son indépendance. Il vota alors quelquefois avec l'opposition, et, réélu le 9 juillet 1842, par 182 voix (290 votants, 347 inscrits), contre MM. de Châtellier, 61, et Lebastard de Kerguiffinec, 43, il repoussa l'indemnité Pritchard et blâma l'ensemble de la politique extérieure suivie par le cabinet. Un de ses discours les plus importants fut celui qu'il prononça sur la question d'Orient, en 1840, dans le débat soulevé par les victoires d'Ibrahim. L'intérêt politique de ce discours a été exposé dans un passage de l'Histoire de dix ans, de Louis Blanc :
« ... Tout autre était le système de M. de Carné. À la légitimité morte d'un droit condamné par les batailles, la civilisation et le destin, il opposait la vivante et féconde légitimité du fait. Il saluait dans Méhémet Ali le régénérateur d'une race que mal à propos on avait jugée éteinte. Selon M. de Carné, la nationalité arabe allait refleurir sous les auspices du vice-roi, évidemment destiné à tenir le sceptre de l'Orient rajeuni. Il importait donc de ne rien jeter entre sa fortune et Constantinople. Après Koniah, vingt marches l'eus sont conduit au sérail ! Pourquoi l'avait-on arrêté ? Puisque la Turquie agonisait, puisqu'elle ne pouvait plus s'interposer efficacement entre l'Europe occidentale et les Russes, que ne cherchait-on à la remplacer ? On voulait l'intégrité de l'empire ottoman, et elle n'était plus possible au moyen du sultan et des Turcs : il fallait donc la rendre possible au moyen des arabes et de Méhémet Ali. Sur le trône de Constantinople siégeait un fantôme: il y fallait mettre un homme armé. Méhémet Ali, d'ailleurs, n'était-il pas un ami de la France? Et l'Egypte, soumise à notre influence, ne faisait-elle pas de la Méditerranée ce qu'avait deviné le génie de Napoléon, un lac français ? »
M. de Carné se montra un partisan déterminé de la liberté d'enseignement; en 1845, il proposa un amendement qui réclamait, au nom du parti catholique, la liberté d'enseignement, avec l'abolition du certificat d'études, et se fit, contre Thiers, l'avocat des congrégations non autorisées. À l'ouverture de la même session, il proposa un amendement exprimant le regret « qu'une conduite prévoyante et ferme n'ait pas prévenu ou terminé d'une façon plus satisfaisante les complications de la politique étrangère » (épilogue de l'affaire Pritchard). Cet amendement qui menaçait l'existence du cabinet, fut rejeté, mais M. Drouyn de Lhuys fut renvoyé du ministère des Affaires étrangères par M. Guizot pour l'avoir voté, et, M. de Carné qui l'avait déposé, fut appelé par le même ministre, moins de deux ans après, à occuper aux Affaires étrangères le poste de M. Drouyn de Lhuys. M. de Carné parla encore sur le projet de loi relatif à l'augmentation de nos forces navales, sur la propriété littéraire, sur le Conseil d'Etat, sur la proposition relative à la translation du domicile politique, sur le régime législatif des colonies, etc.
(Notice de l'Assemblée nationale)
La moitié de la correspondance est écrite du château du Pérennou.
Après la Révolution de 1848, il cesse toute activité politique et se retire au château du Pérennou, propriété de son beau-père, pour se consacrer aux Belles Lettres. Il devient, depuis sa retraite du château du Pérennou, véritable bijou néogothique, cachée par un écrin de hauts bois et de rhododendrons centenaires, un correspondant assidu de la Revue des Deux-Mondes. Egalement président de l’Association Bretonne (1858) puis de la Société Archéologique du Finistère (1875-1876), Louis de Carné signe de nombreux ouvrages littéraires et historiques (Histoire des états de Bretagne, Vues sur l’histoire contemporaine, La monarchie française au XVIIIème siècle, Souvenirs de ma jeunesse, Tableau de l’histoire générale de l’Europe de 1814 à 1830…). Il est élu le 23 avril 1863 à l’Académie française contre la candidature d’Emile Littré, l’auteur du fameux Dictionnaire de la langue française, au fauteuil numéro XII.
(Archives municipales de Quimper)
Il fut élu à l’Académie le 23 avril 1863, au troisième tour de scrutin, contre Littré, en remplacement de Jean-Baptiste Biot. Cette élection qualifiée de coup d’État clérical, eut un grand retentissement ; le comte de Carné fut soutenu par le parti religieux ayant pour chefs Montalembert et Dupanloup, et par le parti orléaniste ayant pour chef Guizot ; il avait été battu dans une élection précédente par Octave Feuillet. Il fut reçu le 4 février 1864 par Jean-Pons-Guillaume Viennet.
(Notice de l'Académie française)
Les documents de la collection
49 notices dans cette collection
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Fiche descriptive de la collection
AuteurCarné, Louis de (1804-1876)
Date(s)
- 1842-07-12
- 1872-06-17
Mots-clés
- Académie (candidature)
- Académie française
- Diplomatie
- France (1830-1848, Monarchie de Juillet)
- France (1848-1852, 2e République)
- France (1852-1870, Second Empire)
- Histoire
- Religion
GenreCorrespondance
LangueFrançais
Source42 AP 163
Couverture
- Paris (France)
- Quimper (France)
Mentions légalesMarie Dupond & Association François Guizot, projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0.