179_Lettres de Philip Henry Stanhope : 1842-1872
Auteurs : Stanhope, Philip-Henry vicomte Mahon (1805-1875)
Diplômé de Christ Church en 1827, il entre au parlement en 1830. Philip Henry Stanhope est un aristocrate britannique, qui, lui aussi, a la double identité d’homme politique et d’historien. Les principales réalisations de Stanhope se situent dans les domaines de la littérature et des antiquités. En 1842, il a joué un rôle de premier plan dans l'adoption de la Literary Copyright Act. De Londres, il s’adresse tant à l’homme de lettres qu’au ministre, lorsqu’il écrit à Guizot le 27 février 1842 :
Vous avez peut-être, Monsieur, vu par les journaux que j’ai annoncé le dessein de renouveler à la Chambre des Communes le projet de loi de M. Talfourd sur la Propriété littératie. C’est une tâche dans je me suis chargé à la demande de plusieurs personnes qui s’intéressent à cette question, et de M. Talfourd lui-même, qui n'ayant pas été réélu aux dernières élections, ne peut plus continuer de le soutenir en public. Le projet de loi que je compte présenter sera cependant muni de moindres prétentions que celles de mon digne prédécesseur ; il demandait comme terme de propriété soixante ans après la mort de l’auteur et moi je me borne à vingt-cinq. C’est le même projet qui a été à la veille d’être adopté par les Chambres en France. Et cette dernière considération m’amène tout naturellement au sujet de cette lettre : connaissance comme je sais votre zèle de tous les temps et de tous les pays pour l’intérêt des lettres, et le progrès de l’esprit humain, connaissant votre étude approfondie de la Propriété littéraire, connaissant aussi, comme j’ose m’en flatter votre bonté et votre bienveillance pour moi, je crois que vous me permettrez de vous demander une faveur par rapport à ce sujet. S’il y avait quelques documents publiés qui se rattachent au dernier projet de loi en France de nature à éclairer et à guider l’opinion publique en Angleterre ou à être cités utilement dans la discussion qui s’approche. Seriez-vous assez obligeant de donner des ordres pour m’en faire transmettre des exemplaires ? Si vous n’étiez pas vous-même chargé du gouvernement de la chose publique j’oserais encore solliciter la communication de vos vues et vos desseins à cet égard, et par rapport à la dernière loi sur ce sujet, mais à présent je sens, et jamais le mot n’aurait été plus vrai que par une pareille question sur un sujet littéraire in publica commoda pacem.
[...] Vos derniers triomphes à la Chambre nous ont fait à tous un vif plaisir. Moi je dois moins qu’un autre y être insensible quand je me rappelle l’aimable accueil que vous voulûtes bien me faire à Paris. Je suis encore tout pénétré ainsi que Lady Mahon de la bonté et de la condescendance extrêmes que leurs majestés ont daigné nous témoigner à Saint Cloud et à Compiègne, nous n’avions rien fait pour le mériter ; nous étions loin de nous y attendre ; mais nous en conservons toujours un souvenir reconnaissant ; et nous nous plairons longtemps à nous rappeler les grâces pleines de charme dont la famille royale de France offre un si frappant exemple.
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Dans la Chambre des Lords, il était principalement responsable de la proposition et de l'organisation de la fondation de la National Portrait Gallery de Londres en 1856. Il a été aussi un acteur en 1869 de la création de la Commission des manuscrits historiques.
Philip Henry Stanhope est élu à l’Académie des sciences morales et politiques le 11 mai 1872 comme Associé étranger. A la suite de son élection à l’Académie des sciences morales et politiques, François Guizot lui demande un ouvrage, Stanhope lui répond :
Je m’empresse de vous envoyer par le Book-Post le petit ouvrage que vous m’avez demandé et je suis très flatté de l’honneur que vous lui faites en désirant encore une fois d’y jeter les yeux. C’est aussi un plaisir pour moi d’apprendre que vous vous appliquez toujours à terminer cette Histoire de France dont je viens de lire une si juste appréciation dans le dernier numéro de la Revue des Deux Mondes. Le Book Post vous aura également fait parvenir il y a plus de six semaines un petit recueil dit Miscellanies que j’ai fait paraître à cette époque. Si vous avez eu le temps et l’indulgence de le parcourir vous y aurez certainement lu avec plaisir les lettres intimes de nos deux amis défunts hélas ! M. de Sismondi et Hallam.
Il est impossible d’être plus pénétré que je ne le suis de l’honneur que l’Académie a daigné me faire. Combien je dois m’enorgueillir de pouvoir désormais saluer tant d’hommes si distingués du nom de confrères !
Recevez je vous prie tous mes remerciements de la voix que vous m'avez accordée à cette occasion.
Je vois avec peine que vous ne songez pas à quelque nouveau voyage à Londres. Ce serait un bien vif plaisir pour Lady Stanhope et moi de vous serrer la main. Mais je ne renonce pas à l’espoir que cela pourra se faire à Paris entre confrères, & sous votre égide à l’Académie. En attendant, conservez nous Monsieur toujours votre bon souvenir et soyez assuré du haut respect et de la cordiale amitié avec lesquels je suis most sincerely yours.
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Les documents de la collection
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Fiche descriptive de la collection
- 1842-02-27
- 1872-05-18
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