© Mairie d’Agen, Salle d’honneur, portrait peint par CALBET
Guizot saisit l'occasion de la mort du frère de Dumon pour l'assurer de son amitié en juin 1854. Il lui écrit du Val-Richer le 6 :
Je vois dans les journaux que vous venez de perdre votre frère. Est-ce celui que je connaissais l'aîné, si je ne me trompe ? Je n'ai pas besoin de vous dire la part que je prends à votre chagrin. Je veux pourtant vous la dire. Je ne vous ai peut-être jamais dit à quel point vous êtes, pour moi, l'un des meilleurs et plus chers amis. Nous nous connaissons depuis longtemps ; nous avons longtemps vécu ensemble ; le temps a toujours été au profit de mon estime et de mon amitié pour vous.
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Député de 1831 à 1848, et ministre, né à Agen (Lot-et-Garonne) le 14 février 1797, mort à Paris le 24 février 1870, il fut élevé au lycée Henri IV, à Paris, fit son droit, et, d'opinions très libérales, plaida, sous la Restauration, dans l'affaire du complot de Saumur.
Elu, le 27 mars 1831, député du 1er collège électoral de Lot-et-Garonne (Agen), en remplacement de M. Teulon, démissionnaire, par 150 voix sur 269 votants et 549 inscrits, contre 116 données à M. de Lacuée Saint-Just, il siégea dans l'opposition libérale et vota.
Le gouvernement de Juillet lui offrit le poste d'avocat général à Agen, qu'il refusa. Réélu, le 5 juillet 1831, par 120 voix sur 198 votants et 253 inscrits, contre 52 données à M. de Lacuée Saint-Just, il fut nommé conseiller d'Etat en service extraordinaire (1832), et soumis de ce chef à la réélection, fut réélu, le 12 novembre 1833, par 156 voix sur 162 votants et 265 inscrits.
Son mandat législatif lui fut renouvelé successivement : - le 21 juin 1834, par 148 voix sur 228 votants et 256 inscrits ; - le 4 novembre 1837, par 149 voix sur 239 votants et 289 inscrits ; - le 2 mars 1839, par 151 voix sur 235 votants et 291 inscrits ; - le 9 juillet 1842, par 163 voix sur 254 votants et 309 inscrits, contre 81 voix données à M. J. Laffite.
Il siégea dans le parti doctrinaire, parla contre la presse, pour l'hérédité de la pairie, défendit, comme rapporteur, le projet de réforme des lois pénales, vota pour la loi contre les associations, pour les lois de septembre, pour l'impôt sur le sucre indigène, pour la dotation du duc de Nemours, pour les fortifications de Paris, contre l'incompatibilité des fonctions et contre l'adjonction des capacités.
Quand M. Teste quitta le ministère des travaux publics pour aller prendre possession d'une vice-présidence à la Cour de cassation, M. Guizot offrit le portefeuille des travaux publics à M. Dumon qui l'accepta, le 16 décembre 1843.
Soumis par suite à la réélection, M. Dumon fut élu de nouveau le 13 janvier 1844. Le 1er août 1846, il fut encore réélu par 207 voix sur 212 votants et 301 inscrits. Comme ministre, il s'opposa de toutes ses forces à l'exploitation des chemins de fer par l'Etat, favorisa ainsi le monopole des grandes Compagnies, et fut en butte, de ce chef, aux violentes attaques de l'opposition. « L'année dernière, dit un biographe de 1845, M. Dumon fait un voyage en l'absence des Chambres, et pour ne pas revenir à Paris, il retarde indéfiniment l'époque des adjudications, laissant ainsi la Bourse en proie à toutes les incertitudes, c'est-à-dire au jeu le plus effréné.
Il ne semble pas que ces critiques l'aient beaucoup atteint, car le 9 mai 1847, il laissait le portefeuille des travaux publics, pour prendre celui des finances dont il était encore titulaire au 24 février. La révolution de 1848 mit fin à sa carrière politique.
M. Dumon avait été nommé conseiller général de Lot-et-Garonne en novembre 1831. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1834, grand-officier du 29 avril 1846.
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
Les documents de la collection
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Fiche descriptive de la collection
- Dumon, Pierre-Sylvain (1797-1870)
- Guizot, François (1787-1874)
- 1824
- 1870
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