Thresors de la Renaissance

Trésor des fleurs du bien dire / Second Trésor des fleurs du bien dire


Auteur(s) : Des Rues, François

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Les Marguerites françoises, ou thresor des fleurs du bien dire. Contenant la maniere de traicter & discourir parfaitement sur divers subjets, tant d’amour, qu’autres. Recueill[i]es des plus beaux & rares discours de ce temps, & mises par ordre alphabetic, par François Des-ruës. Derniere edition, corrigée & augmentée par l’autheur, pour la derniere fois. (Théodore Reinsart, 1609) // La suitte des marguerites françoises. Ou second thresor du bien dire. Contenante plusieurs belles & rares sentences morales. Recueillie des plus excellents & graves autheurs, & mises en ordre alphabetic. Par Fr. Des-ruës, P. Constançois. (Théodore Reinsart, 1611)
Information sur l'auteur ou les auteurs
Date de la première publication de l'œuvre1606
Remarques généralesLe Trésor des livres rares et précieux (1869) mentionne : “Fleurs du bien dire, recueillies ès cabinets des plus rares esprits de ce temps, pour exprimer les passions amoureuses… avec un amas des plus beaux traits, dont on use en amour… Plus un traité inscrit l’orateur françois, dans lequel est compris tout l’art du bien-dire, nouvellement imprimé en ceste troisième édition. Paris, Matth. Guillemot 1600, pet. in 12, (4 ff. prél. dont 1 bl. et 333 ff. ch.)
Cette éd. est plus complète que celle de Paris, Guillemot s. d. in-12. et que la première éd. Il en existe une réimpr. Paris, Guillemot 1603. pet. in-12. (20 fr. Courtois.)
Mr. Brunet remarque que ce livre ne peut pas être de Fr. Desrues, auteur de la Marguerite françoise, ouvrage du même genre que celui-ci et que son titre annoncée comme une seconde partie des Fleurs du bien dire, parce que l’épître dédicatoire des Fleurs etc. de 1608 est signée M. G. (c’est-à-dire Matth. Guillemot) et K. D. M. R. dans l’éd. de 1600, ce qui ne saurait désigner François Desrues, constançois (voyez Desrues).
Le même bibliographe cite encore les deux volumes suivants comme relatifs aux Fleurs du bien dire :
Trésor d’amour des lettres et de bien dire, Paris, Bonfons, 1600, pet. in-12.
Le Trésor d’amour, Lyon, Ancelin, 1606, pet. in-12.”

Description & Analyse de l'œuvre

Histoire éditorialeCette œuvre paraît à plusieurs reprises sans que la mention du terme de "thresor" ne soit évoquée sur la page de titre, mais parfois dans des sous-titres qui organisent les sections. C'est le cas par exemple dans l'édition des Marguerites françoises ou fleurs du bien dire, Reinsart, Rouen, vers 1600, BSB (https://mdz-nbn-resolving.de/details:bsb10184449).
On choisit ici de ne relever que les éditions qui placent dès la page de titre la caractérisation du terme de "Thresor".

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A tres-illustre et tres-vertueuse Dame Marguerite de Rohan, Marquise de Duretal, & Dame d’Espinay. [Théodore Reinsart, 1609]
    Madame,
    Ayant recogneu que la premiere odeur de ces Fleurs, baptisées de vostre auguste nom, vous avoit esté fort agreable, par le tesmoignage mesme qu’il vous pleut de m’en rendre, les vous presentant en vostre maison paternelle & Chasteau Royal du Verger (A 2 r°) (d’où elles furent incontinent arrosées de vos liberalitez & faveurs) je me suis encouragé de les vous consacrer encore une fois mieux diaprées & plus odoriferantes qu’elles n’estoyent alors, tant pour m’acquiter de mon devoir, que pour me desengager de la promesse que je vous en avois faite. Que si l’odeur des premieres vous a donné quelque contentement, j’espere que celle des dernieres ne vous sera pas moins plaisant. Je vous supplieray donc, Madame, de les recevoir d’aussi bonne volonté, que humblement je les vous presente : Et outre que l’authorité de vostre nom leur servira (A 2 v°) comme d’un Soleil gracieux, pour les conserver eternellement verdoyantes par toute la France, vous m’obligerez encor particulierement à demeurer toute ma vie,
    Madame,
    Vostre tres-humble & tres-obeissant serviteur
    Fr. Des-Rues. (A 3 r°)
  • A elle mesme
    Sur son Anagramme. [Théodore Reinsart, 1609]
    Marguerite de Rohan.
    Rare Image d’honneur.
    Les cieux voulant monstrer tout ce que leur rondeur
    Nous gardoit de plus beau, de plus rare, & plus digne,
    Firent naistre ici bas ceste Princesse insigne,
    En ses perfections, Rare Image d’honneur. (A 3 v°)
  • Autre
    Marguerite de Rohan.
    Ange heritier d’Amour. [Théodore Reinsart, 1609]
    Astre de l’univers, belle estoille du monde,
    Qui de vos rais divins redorez nostre jour :
    Puis qu’en grace & beauté vous estes sans seconde,
    À bon droit je vous nomme, Ange heritier d’Amour. (A 3 v°)
  • Autre
    Marguerite de Rohan.
    A merité grand hœur. [Théodore Reinsart, 1609]
    Heureuse de Rohan, ce n’est pas sans raison
    que tant de beaux secrets sont cachez sous son nom,
    Voyant encor cestuy, qui plein d’heureux presage,
    Monstre combien est deu à ta noble grandeur,
    Disant heureusement par un juste suffrage :
    La belle Marguerite a merité grand hœur. (A 4 r°)
  • Autre comprenant les precedens. [Théodore Reinsart, 1609]
    Marguerite de Rohan.
    Admire a gré ton hœur.
    Admire a gré ton hœur (Rare Image d’honneur)
    D’estre sous cest Hymen, ou le Ciel t’a conduite :
    Car celle qui de dit par nom et par merite,
    Ange heritier d’amour, a merité grand hœur. (A 4 r°)
  • Aux Lecteurs bien-veillans. [Théodore Reinsart, 1609]
    C’est à vous seulement (belles et vertueuses ames) que je presente encor une fois ce bouquet embelly de plusieurs fleurs d’eslite, dont l’odeur (comme je croy) vous sera autant ou plus agreable qu’il n’avoit esté du precedent. Car je ne l’ay point cueilly pour ces esprits punais & malades, qui ne sentent rien, & lesquels le voudroient indiscretement blasonner, entretenans leur faineantise ordinaire à censurer les hon- (A 4 v°) nestes exercices d’autruy, et syndiquer mesmes tout ce qui est de plus vertueux quand ils tiennent leurs consitoires, ce seroit jetter les Marguerites devant les pourceaux. C’est donc à vous (di-je Lecteurs bien-veillans) que je l’offre pour la derniere fois, vous rendant graces immortelles, de l’avoir si gracieusement reçeu par cy devant, vous promettant que pour me desaquiter de ceste obligation (s’il plaist à Dieu favoriser mes desseins) quelque jour apres avoir flairé les fleurs, je vous feray gouster des fruicts. Adieu. (A 5 r°)
  • Ad authorem hujus operis.
    Epigramma. [Théodore Reinsart, 1609]
    Cur precor Alcides tot curas totque labores
    Sustulit & subiit tanta pericla libens,
    Cur non extimuit fortis crudelia fata
    Theseus, & morti tot fera monstra Dares.
    Cur non est veritus Phlegetonta subire Camillus,
    Romano ut Gallos pelleret Imperio
    En causa : optabant volitate per ora virorum
    Et nomen terris dedere perpetuum.
    Cùm soleas animi conatus vincere tantos
    Sic tu canesces laudibus innumeris. (A 5 v°)
  • A luy mesme,
    Quatrain. [Théodore Reinsart, 1609]
    Que l’on ne vante plus le renom de Ronsard
    Que la divinité au Bartas soit feintise,
    Qu’au Portes l’on ne donne aucune mignardise
    Car Des-ruës est seul, & divin & mignard. (A 5 v°)
  • Nic. Martin, Viconte d’Auran.
    Au sieur des Rues
    Sur ses Marguerites Françoises. [Théodore Reinsart, 1609]
    Autant de los qu’on doit au pere d’Eloquence,
    Ou qu’au divin Maron sont deus des Lauriers verds,
    Un jour autant d’honneur tu auras par la France,
    Esgalant l’un en prose, et suivant l’autre en vers.
    Barn. le Gendre Ad. à Auran. (A 6 r°)
  • Ad Dominum Des-ruës in suas Marguaretas Franciscas,
    Anagrammatismus. [Théodore Reinsart, 1609]
    Franciscus Des-ruës.
    Res scis re facundus.
    Nescia docta cohors, quo tecum munere certet,
    Phoebum adit, hos sacro qui dedit ore sonos,
    Francia Francisco det Francica munera Franco
    Francorum Francos qui docet arte sales.
    Francia tum mater Charitum, genitrixque leporum
    Francisco impertit quas dea gignit opes.
    Hinc Re facundus res scis, quas Pallas & Hermes :
    Una Francigenas edocuere suos.
    B. Vagnaudus, Burgundio, Erotopolisanus. (A 6 r°)
  • A Monsieur des Ruës sur ses Marguerites Françoises. [Théodore Reinsart, 1609]
    Des-ruës tu produicts
    Ces genitlles fleurettes,
    Mais telles fleurs parfaites,
    Nous produiront des fruicts.
    F. Galland, Lyonnois. (A 6 v°)
  • Franciscus Des-ruës.
    En fis discursu sacer. [Théodore Reinsart, 1609]
    En fis discursu sacer : Ipsa tui facta profert
    Nominis egregii sors, opus hocque melos.
    Iac. de chani-repus. (A 7 r°)
  • Dominum rutanum
    in suas Margaretas Gallicas.
    Epigramma. [Théodore Reinsart, 1609]
     Si fontes, fluvii, feræ, paludes,
    Montes, robora, sunt secuta quondam
    Vocem mellifluam canentis Orphei,
    Per mirum : sed ego magis stuperem,
    Ni te suavi loquus sequatur Orpheus,
    Quem dulci eloquio ter antevertis.
    And. Boeda. Cænom. (A 7 r°)
  • Sur les fleurs de bien dire, recueillies par le Sieur Des-ruës. [Théodore Reinsart, 1609]
    Amans ne cerchez plus dans les livres d’amour
    Le langage poly, ny la belle parole :
    Des-ruës vous fait voir par ces fleurs de discours
    Ce qui est de plus rare en l’amoureuse escole.
    N. Ch. P. (A 7 r°)
  • A Monsieur Des ruës sur ses Maguerites Françoises, ou thresor des Fleurs du bien dire. [Théodore Reinsart, 1609]
    Sonet.
    Ces fleurissantes Fleurs, qu’un gracieux Zephire
    Embasme sous le flair de tes plus doux accords,
    Des-ruës je les voy tramer un long retorts
    De tes ans bien heureux, dont la mort se retire.

    La divine beauté, que tout le monde admire,
    (Beauté, dont les vertus fleurissent jusqu’aux bords
    De tout cest univers) peut voir en ses thresors
    Que sans elle ces fleurs n’eussent choisi ta lyre.

    O fleurs, heureuses fleurs, qui portez le beau nom
    Des merveilles de France, eslevez le renom
    De celuy qui vous chante avec tant de merite.

    Sa Muse & vos beautez vivront malgré le temps,
    Car, Fleurs, vous devez estre un eternel Printemps,
    Pour fleurir sous les pas de ceste Marguerite.

    La Chapelle, Peintre. (A 7 v°)

  • A l’autheur des Marguerites Françoises. [Théodore Reinsart, 1609]
    Ode.
    Sur l’odorent Hymette
    L’abeillette du Ciel
    Fait chois de la fleurette,
    Pour dedans sa ruchette,
    En composer le miel.
    Mais Des-ruës s’esgare
    Dessus l’Hible François,
    Et d’une main avare
    Çà & là il separe
    Mille fleurs à la fois.
    Puis pour sucrer la bouche
    De l’orateur facond,
    Son doux nectar il couche
    Dans la mielleuse souche
    De son livre fecond.
    Si bien que l’on en tire
    Le succre Nectarin,
    Le succre de bien-dire,
    Le succre qu’on desire
    Es devis de Juppin.
    Nic. Delattre Amyen. (A 8 r°)

  • Ad dominum Des ruës,
    In hasce Margaretas Gallicas, & suam Galliæ descriptionem. [Théodore Reinsart, 1609]
    Epigramma.
    Quas tibi pro meritis grates nunc Francia pandet,
    Francia quam fœlix instruis atque polis.
    Liuius & Cicero gratissima pignora Romæ
    Fulserunt, Francis charior esse potes :
    Alter enim eloquio pollens, annalibus alter,
    Utriusque tibi gloria jure datur :
    Namque tuum Francis aliud sua rara volumen
    Apperit : hoc flores continet eloquii. (A 8 v°)

  • Ad eundem anagr. [Théodore Reinsart, 1609]
    Franciscus Des-ruës.
    Decus fruens sacris, &c.
    Nomine Franciscus Francus re sis decus ævo,
    Atque,
    Fruens sacris, sis decus eloquio.
    Roger. A. (A 8 v°)

  • Sur le Thresor des Fleurs du bien dire, recerché par le Sieur Des-ruës. [Théodore Reinsart, 1609]
    Quatrain.
    Beaux esprits curieux des secrets du bien dire,
    Jettez ici vos yeux sur ces nouvellles fleurs :
    Des-ruës vous apprend par ses divins labeurs
    Ce que les mieux disans ont mieux voulu descrire.
    Marguerite M. (n.p.)

  • Anagramme au Sieur Des-ruës,
    sur ses Marguerites Françoises. [Théodore Reinsart, 1609]
    François Des-ruës,
    Suis Rose de France.
    Si l’on prise la Rose entre tous les honneurs
    Dont Flore orne l’esmail des jardins de plaisance,
    L’on admire à bon droit les beautez de mes fleurs,
    Puis que par leurs discours, je Suis Rose de France.
    Fontaine Guerin le Jeune. Ad. Ang. (n.p.)

Topoï dans les péritextes
  • métaphores végétales
  • miel
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 26/01/2017 Dernière modification le 07/07/2023