Thresors de la Renaissance

Élite et Trésor des lettres missives


Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)L’eslite et thresor des lettres missives. Pour apprendre à bien dicter, & coucher par escrit ; soit pour escrire à un Roy, à une Royne, Prince, grand Seigneur, parens, amys, & autres, de plusieurs qualitez. Avec la methode & facilité pour tenir livres de conte [sic]. Le tout pour l’instruction de la jeunesse. (Fleury Bourriquant, 1614)
Date de la première publication de l'œuvre1612c

Informations sur l'œuvre

Nature de la compilationRecueil de lettres

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • 1- Epistre à la jeunesse. [Barthelemy Vincent, 1614]
    Tout ainsi que la sebve en son escorce enclose,
    Ne monstre sa beauté qu’elle ne soit esclose :
    Par semblable moyen, l’homme qui fait devoir,
    Ne peut estre cogneu seulement à le voir.
    L’on ne sçauroit juger voyant sa contenance,
    S’il est plain de folie, ou remply de prudence :
    S’il parle gravement voicy quelque docteur :
    S’il est doux courtois, voicy quelque flateur :
    Si sa façon il rend privée & familiere,
    L’on jugera qu’il à la cervelle legere :
    Qu’il ne tient point son rang, & qu’il n’entendra pas.
    Le moyen de ranger son œuvre par compas.
    S’il est brave on dira qu’il est un glorieux :
    S’il ne parle à chacun, qu’il est ambicieux,
    Quelqu’un dira qu’il est à grande charge (A 2 r°) idoine ;
    Et l’autre respondra, l’habit ne fait le moyne.
    L’un jugera soudain, que par l’exterieur
    On cognoit quelque peu le bien interieur :
    Et l’autre estimera qu’une chose fardée
    Ne vaut rien au dedans, y estant regardée.
    Declarant rondement, sans rien au cœur garder,
    Que chose belle & bonne, il ne faut point farder.
    Somme l’on ne sçauroit tant au monde complaire,
    Qu’il ne s’y trouve encor quelque chose à refaire :
    Car il y a des gens tant faits à contre poil,
    Que sur un œuf tout frais ils trouveroyent un poin.
    Mais pour tels ravaudeurs, il ne faut jamais craindre
    De poursuivre le but auquel on ne veut attaindre.
    Veu que ce n’est pour eux qu’à l’œuvre on met la main ?
    C’est seulement pour ceux qui ont le cœur humain.
    Or le subtil moyen d’esprouver l’homme sage. (A 2 v°)
    Ny se prend au regard, ny fardé langage.
    Ny à la pauvreté, & moins au grand avoir,
    Par la seule sagesse on le peut donc sçavoir :
    Et comme on apperçoit à la voix le bon chantre,
    On juge l’ouvrier quand en besongne il entre :
    Aussi du repreneur, qui tranche le mocqueur,
    L’on void bien qu’il est sot, ou qu’il à mal au cœur.
    Et du bon medecin par son experience,
    Sans avoir autre esgard, on congnoit la science
    Si est-ce qu’aujourd’huy l’on juge plus sçavant
    Celuy qui mieux tient mine, & se met en avant,
    Et qui en beaux habits un peu les autres passe,
    En festin & banquet a la meilleure place :
    Ce qui ne se doit faire, ains faut donner l’honneur.
    A tout homme qui fait la preuve de son heur.
    Si tu veux donc avoir quelques enseignemens,
    Pour destourner les coups des divers jugemens,
    A bien escrire & dire, apprend de ce Volume.
    Apprend donc comme doit & la langue & la plume.
    Mettre en lumiere un jour, par voix & par escrit.
    Ce qu’une fois auras, conceu dans ton esprit. (A 3 r°)
    Par la lettre à la voix dans nostre ame on se mire,
    Et la beauté d’icelle ou laideur on admire.
    Mais pouvoir expliquer en beaux termes depeins
    De nos conceptions les mouvemens hautains,
    Ne fait moins la beauté de nostre ame cognoistre,
    Et le sçavoir de l’homme du lecteur apparoistre,
    Veu que de nos escrits, voire le moindre traict,
    Et de nostre sçience un evident pourtraict.
    La voix se perd en l’air ainsi comme fumée,
    Des escrits à jamais dure la renommée,
    Ferme contre les ans : La voix parle aux presens,
    Mais l’escriture aussi à ceux qui sont absens.
    Achete donc & lis soigneusement ce livre,
    Si tu veux à jamais par l’escriture vivre.
    cœur humain
  • 2- Epistre au lecteur. [Barthelemy Vincent, 1614]
    Amy Lecteur, le zele que j’ay d’employer mon labeur en chose qui tende au soulagement du public, m’a incité de te communiquer ce petit traicté, non moins pour te relever de pensement, que pour te monstrer la maniere de composer lettres missives : avec plusieurs autres choses que j’ay cogneu plus necessaires pour ton advancement. Je te prie donc ne trouver estrange, si je traitte par termes faciles plusieurs matieres de si peu d’importance, qu’il semble qu’un enfant le devroit entendre : t’asseurant que je ne le feray pas moins pour eviter une forte cupidité d’honneur mondain, cachée soubs le voile de quel- (A 4 v°) ques sentences obscures, empruntées en la boutique d’autruy, que pour parvenir à mon intention, qui est d’en faire entendre à un chacun autant qu’à moy mesme, & d’avantage s’il estoit en ma puissance : me souvenant de ceste sentence : Qui mesprises choses petites, ne peut parvenir aux plus grandes. Tu auras donc à gré ce mien petit travail, si tu es de ceux à qui s’adresse. Je ne veux pourtant entreprendre de contenter tout le monde, esperant beaucoup faire, si je me puis contenter moy mesme. Or je me contenteray assez si les personnes de bon jugement demeurent satisfaits de mon bon vouloir. Quand aux envieux, j’estimeray ma besongne d’autant plus loüable que par eux elle sera moins prisée : me rapportant du tout au temps (vray juge de toutes occurrences) qui viendra dire quelque jour que mon livre sera trouvé d’autant meilleur ou pire, qu’il aura esté courtoisement receu, ou rustiquement refusé. (A 5 r°).

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Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 01/02/2017 Dernière modification le 22/09/2021