Thresors de la Renaissance

Trésor spirituel contenant les excellences du christianisme


Auteur(s) : Quarré, Jean Hugues

Généralités

Présentation générale de l'œuvreIl s’agit d’une version augmentée et remaniée du Trésor spirituel contenant les adresses du même Jean Hugues Quarré.
Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Thresor spirituel contenant les excellences du christianisme, & les adresses pour arriver à la perfection chrestienne par les voyes de la grace, & d’un entier abandonnement à la conduitte de Jesus-Christ. Dedié à la Serenissime Infante. Par le R. Pere J. H. Quarré, prestre de l’oratoire de Jesus-Christ, N.S. docteur en theologie, bourguignon (François Wandré, 1633)
Information sur l'auteur ou les auteurs
Date de la première publication de l'œuvre1633

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A la serenissime princesse, Madame Isabelle Claire Eugenie Infante d’Espagne, &c. [François Wandré, 1633, A 2 r° - A 5 r°] [Figure aussi dans Trésor spirituel contenant les adresses, Godefroy Schoevaerts, 1632, nous reproduisons cette version sans modification de l’orthographe et de la ponctuation et sans modification de la foliotation]
    Madame,
    Les signes, qui selon l’antiquité nous representent la providence de (A 2 r°) Dieu & sa bonté, les mesmes nous signifient la grandeur des Princes & leur clemence : c’est le sceptre qui porte à sa pointe un œil veillant & regardant de tous costés, qui nous montre en sa figure, que Dieu Prince de l’univers, & le Dieu de tous les Princes contemple toutes choses, & d’un œil de providence ,& d’amour regarde le grand & le petit, le puissant & le foible, le Ciel & la terre, & à tous il faict ressentir les (A 2 v°) douces influences de ce Divin regard : de mesme il veut dire, que le Prince, qui est la vive image de Dieu vivant, gouverne ses subjetz, & d’un mesme œil de clemençe il veut honorer les grands, il soulage les petits, & compatit a tous.
    Ou pouvons nous veoir ceste verité, Madame, plus accomplie, qu’en vostre Alteze, qui d’un œil Royal & d’un aspect bening regarde tout le monde. Les grands admirent (§ 3 r° sic) vostre debonnaireté, les petits ressentent vos continuelles largesses, & tous vos peuples, s’ils ne sont insensibles, ou mesconnoissans, confessent, que vous ne pensés qu’a leur bien, que vous ne travaillés qu’à leur conservation, & que vous estés leur bonheur.
    Car il faut advouër que cest par vos vœux, & par vostre singuliere pieté, Madame, que comme une belle nüe, vous moderés les insupportables ardeurs de la di- (§ 3 v°) vine justice, qui nous menace de ses foudres ; & qu’ainsi vous nous servez de bouclier, & quant à quant vous estes l’Atlas qui porte & qui soustient cest estat parmy tant de renversemens & d’ennemys.
    Que n’est il en mon possible d’appeler tout le monde pour entrer en cette reconnoissance, & en donner des témoignages publiques ? du moins qu’il me soit permis, Madame, de faire mon devoir, & (§ 4 r°) qu’en cette qualité je puisse presenter à vostre A. S. ce petit Thresor spirituel. Je vous l’offre en ce temps, auquel toute l’Europe est en armes, & toute l’Eglise de Dieu est en larmes, gemissant souz la fureur de l’ambition, souz les rigeurs [sic] & perfidie de l’heresie, & souz la rage de l’enfer, qui ne peut plus porter l’éclat de la puissance de Jesus Christ ; c’est à dessein que je choisis ce temps, parce que si vostre A. S. daigne arrester ses yeux sur ce papier, elle y verra comme l’ame peut demeurer en paix parmy tant d’orages & de perils ; comme elle se doit comporter selon Dieu dans les divers succez, & supporter avec vertu Chrestienne les revers de fortune, les miseres de nostre condition, & toutes les rigueurs qui accompaignent la vie de nostre Ame.
    Les grands, Madame, sont tousjours grands, & (§ 4 v°) partout ils paroissent tels ; grands en constance, grands en conseil, grands en courage, la nature les releve en ces qualitez, comme elle les esleve par naissance au dessus du reste du monde ; mais pour avoir ces Royales perfections, & les vrayes vertus selon l’esprit de la grace, c’est a la grace mesme de donner & de porter ces fruicts : c’est ce que je montre en ce petit Livret. Et parce que c’est à Dieu & à la Divine Sagesse de gouver- (§ 5 r°) ner ce monde, & de regner parmy les hommes & que luy seul à droict de faire la volonté, aussi je tache de conduire les Ames à une veritable soubmission à ses loix & à ses Divines ordonnances.
    Je l’offre à vostre A. S. par un singulier respect à sa grande vertu, & parce que je scay, Madame, qu’apres avoir mesprisé & refusé à la veüe de l’univers les Sceptres & les Couronnes d’un Empire florissant, vos plus grands desirs & vos (§ 5 v°) plus serieux exercices ne sont qu’a rechercher la perfection, & de rendre à Dieu avec fidelité les devoirs de vostre Ame. C’est ce qui est en ce volume, car bien qu’il soit petit, il contient neantmoins les devoirs de nos ames, qui toutes sont obligées à la perfection & à une mesme vertu ; car encor que l’Eglise soit belle en la varieté des estats dissemblables qu’elle contient en soy ; elle est aussi admirable en ce qu’elle nous unit tous (§ 6 r°) en un mesme corps, nous faict membres de Jesus Christ, & dans cette unité nous obligé tous, grands & petits, seculiers & Reguliers, de vivre souz une mesme conduitte, adorer un mesme Dieu, suivre un mesme Sauveur, aspirer à mesme gloire & chercher la perfection, qui consiste en l’amour de Dieu & en la possession des vertus Chrestiennes enseignées à commandées par Jesus Christ.
    Voyla proprement les (§ 6 v°) exercices journaliers de vostre A. ce sont ses vœux, & ses desirs, & c’est ce que je demande à Jesus Christ pour vous, Madame, à fin qu’il benisse vostre gouvernement, qu’il Couronne vostre patience, & qu’il vous conserve long temps à son Eglise, & à ces Provinces : ce sont les souhaits de celuy, qui est.
    Madame.
    De vostre Alr. Ser.
    Le tres-humble, tres-obeissant, & tres-fidelle subjet & serviteur,
    Jean Hugues Quarré, Prestre de l’Oratoire de Jesus. (§ 7 r°)
  • Advertissement au lecteur, que je supplie de lire pour sa satisfaction & la mienne. [François Wandré, 1633, A 5 v°]
    Il y a quelques Mois, que ce livre fut imprimé, je l’adressois aux Religieuses Carmelites de la ville de Louvain, parce que je l’avois dressé à leur instance, & que je n’y proposois, que les conferences & les directions spirituelles, desquelles je les avois entretenuës souventesfois : ma pensée n’a jamais esté, de les faire voir au monde, car je ne sçay que trop, combien je suis peu capable de satisfaire à quelqu’un, & beaucoup moins à tous ; toutesfois je me suis laissé persuader l’impression, sur ce qu’on m’a fait esperer (A 5 v°) que parlant d’un sujet si necessaire, il pourroit proffiter à beaucoup de personnes, ce qui s’est trouvé veritable : car il semble que Dieu, qui ayme les choses petites & foibles, & qui s’en sert selon ses divins conseils, daigne donner benediction à ce petit œuvre, lequel n’a si tost esté veu, & digeré ; que plusieurs ont aussi tost formé les desirs d’une seconde impression ; tant à cause qu’en la premiere il s’en est tiré peu d’exemplaires, que parce qu’en icelle il s’y est rencontré, quantité de fautes & omissions par la negligence de l’Imprimeur.
    A ce sujet, je l’ay reveu, & augmenté notablement, & separé ce qui pouvoit regarder plus particulierement les Religieuses Carmelites qui ont volontiers consenty que j’en ostasse leur nom, tant pour leur singuliere humilité qui pour le fervent desir qu’elles ont de contribuer au bien & à la satisfaction de toutes les ames. La raison qui m’a poussé à ce changement est, que les Esprits de ce temps se sont persuadez que ce qui est utile à l’un ne peut servir à l’autre, & les chrestiens se font croire que les vertus qu’on enseigne aux Ames Religieuses, non seulement ne leur sont pas propres, mais que leur seroit temerité d’y penser : comme si Dieu avoit proposé de differentes vertus aux uns, dont les autres fussent exclus ; comme si tous les Chrestiens ne devoient pas aussi bien aymer Dieu de tout leur cœur & de toutes leurs ames comme les Religieux ; s’exercer dans la patience & dans l’humilité, mortifier leurs mauvaises passions ; arracher leurs inclinations perverses, destruire leurs affections immodérées, se separer du vice, estre soumis à la volonté & conduitte de Dieu : bref gaigner le mesme Ciel, & (A 6 r°) le gaigner par bonnes œuvres aussi bien que les plus saincts Religieux.
    Detrompez vous donc, devots Chrestiens, & donnez vous la patience selon vostre loisir, d’ouvrir ce petit thresor, sondez, furetez & voyez ce qu’il contient, vous n’y trouverez que des moyens que vous-mesmes avoüerez tres-faciles ; des aydes necessaires pour vous enrichir des dons du Ciel, & vous rencontrerés dans l’usage sainct que vous ferez de sa lecture cette robbe d’Innocence avec laquelle vous devez un jour paroistre à ce festin Royal & celeste où vous estes conviez. Vous y trouverez la Paix interieure, qui est le seul contentement de nos ames ; les adresses pour vous conduire au chemin de la grace & un secours tres-puissant, pour passer avec douceur & patience, les rigueurs de ceste vie : Ne vous imaginé pas que je vous surcharge de pratiques (A 6 v°) & d’obligations, au contraire vous tirant de la multiplicité, de tant d’exercices, je pretens vous remettre à l’unité, ne vous proposant qu’une seule pratique, qui est, de vous laisser & abandoner Chrestiennement à l’esprit, à la grace, & à la conduite de Jesus-Christ vray Pasteur & Pere de nos ames : Je ne veux rien de difficile, rien de singulier, en la pieté que je recherche de vous, je ne souhaite, sinon que vous ayez de l’amour & de la tendresse pour celuy qui vous a plus aymé que sa vie, & qui vous porte, & vous caresse dans son sein, c’est Jesus-Christ, N. S. l’object, le fondement, le principe, & la fin de toute Pieté Chrestienne.
    Mon intention en ce discours, que je divise en 5 parties, est de montrer, mais briefvement, l’estat & l’excellence du Christianisme, afin que nous connoissons ce que Dieu demande de nous, & de faire toucher au doit [sic] l’obligation, que (A 7 r°) nous avons de nous abandonner, en tout ce qui est de nostre vie, à la conduitte & à la volonté de Jesus Christ, y a-il rien de plus raisonnable ? Puis je monstré le chemin pour y arriver, je propose les dispositions propres, à tous les Chrestiens : trouveriez vous rien de plus necessaire ? & parce que nous n’avons rien de plus important que de sçavoir bien mesnager les divers estats de cette vie inconstante & de faire bon usage de tout ce que Dieu nous met en main pour luy en rednre conte : Je tasche de donner des adresses à l’ame Chrestienne, dont elle puisse profiter selon les desseins de Dieu, & aussi pour apprendre à souffrir & operer en une façon sortable à l’estat & à l’eminence du Christianisme : En fin je propose les plus particuliers devoirs du Chrestien envers Jesus-Christ : Et je tache de montrer que la vraye Pieté est celle qui lie noz ames à Je (A 7 v°) sus-Christ. Et que nostre vie, & nos exercices doivent estre referés à sa gloire, & à son honneur : que voudriez vous souhaiter de plus doux & de plus facile ?
    Je tasche d’exprimer ces pensées en peu de parolles, & rejettant toutte superfluité, je n’appuye tout ce que je dis, que sur la verité, ne desirant persuader, ny convaincre les Esprits que par la verité. Ainsi Jesus Christ qui est la verité essentielle, se sert de la verité pour nous mettre en la liberté des enfans de Dieu. Vous cognoistrez la verité & la verité vous delivrera, dit-il, Ioan. 8. la verité Evangelique, dit S. Augustin, nous fait libres, nous tirant de la servitude du peché, pour nous donner une liberté, & une facilité d’accomplir la volonté de Dieu, c’est par la connoissance de la verité que nous (A 8 r°) sommes tirez de noz propres convoitises, & de l’amour des creatures, & de nous mesmes, par la verité nous sommes garantis de la crainte des perils, & de la mort, & nous sommes eslevez à Dieu, & à la conoissance & amour des choses eternelles, & en fin nous sommes establis, en la liberté de l’esprit & en la grace du Christianisme ; pour ce sujet je me sers beaucoup des verités Evangeliques, & pleust à Dieu que les ames qui aspirent à la vertu, n’eussent autre conduitte que celle de la verité sans s’amuser aux discours, imaginations, & considerations des choses incertaines & sans remplir leurs esprits des parolles, des sentences, & des actions des hommes, car la veritè [sic] est en soy assez forte, & suffisante pour nous conduire, & c’est d’elle-mesme de laquelle noz esprits reçoivent grace, & (A 8 v°) lumiere. Et Jesus-Christ est celuy qui doit estre le prototype & l’objet de noz vies, de noz pensées, & de noz occupations : prenez plaisir en luy, devotz Lecteurs, servez vous de la verité pour illuminer voz ames, & gouster (mais à loysir) ces petits exercices, & je m’asseur que le Filz de Dieu, que vous aymerez, servirez, & honorerez, vous aymera, & vous conduira luy-mesme en la gloire qu’il vous a acquise, & vous menerea seurement par les voyes qu’il vous a preparées, c’est ce que je desire pour vous & ce que vous prie de demander à Dieu pour moy. (A 9 r°)
  • Approbation. [François de Wandré, 1633, Figure aussi dans Trésor spirituel contenant les adresses, Godefroy Schoevaerts, 1632, nous reproduisons cette version sans modification de l’orthographe et de la ponctuation et sans modification de la foliotation]
    Il n’y à objet de devotion plus relevé que la verité, ny addresse plus asseurée pour y parvenir, que la vraye voye, ny recompense plus souveraine que la vie. Toutes trois se trouvent en Jesus Christ vraye lumiere & modelle de tout exercice de vertu & de devotion, particulierement de celles qui font profession de suivre l’esprit & les traces de ceste grande sainte Therese, qui se plaingnit amerement de s’estre esloignée en ses exercices un moment de l’occupation en ce doux objet. Celuy qui voudra apprendre la vraye practique de venir à luy, de s’unir à luy, de se transformer en luy, de vivre en luy par une perpetuelle dependance de sa grace, qui est l’unique source de toute perfection : & par l’impression de certaines verités au profond du cœur, jouir de sa souveraine verité, qui est nostre vraye felicité, qu’il se rende familieres ces addresses : Et apres les avoir esprouvées, il ne s’e- (§ 7 v°)  stonnera plus du peu de profit que plusieurs font apres le travail de beaucoup d’années.
    Cornelius Janssenius, S. Th. Doctor & sacrarum Literarum Prof. Regius in Acad. Louan. (§ 8 r°)
  • « Table des chapitres » (5 pages) [François Wandré, 1633] (CC 2 r° - CC 4 r°)
Topoï dans les péritextes
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  • simplicité
  • visée pédagogique

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Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 11/04/2019 Dernière modification le 07/02/2024