Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Notice biographique
La datation est de Th. Alajouanine[1] (le médecin de Fargue et Larbaud), qui précise en note[2] : « La lettre de Fargue est accompagnée de lettres de Marguerite Audoux et de Michel Yell. Non datée, elle doit être placée entre le 10 et 15 avril 1911, puisque V[alery] L[arbaud] devait de Pau gagner Fronton pour rejoindre ses amis et semble en avoir été empêché par un gros rhume. »
La carte de Yell et le mot de Fargue (numérotés 2 et 3 par cette édition dans ce triple envoi, la lettre maîtresse étant celle de Marguerite Audoux) sont respectivement les suivantes :
« Mon cher Valery,
J'ai été très heureux d'apprendre par Marguerite, que vous aviez une excellente mine, mais désolé qu'un rhume vous ait à la dernière minute empêché de venir à Fronton !
Je ne perds cependant pas l'espoir de vous voir y venir prochainement. On se plaint très fort de vos longues fugues au «Valéry». On espère que votre passage, et plus, que votre séjour, relèvera les affaires, qui sont très calmes en ce moment. Madame Violette m'a prié de vous le dire avec le plus de ménagement possible. À bientôt.
Très cordialement votre
Michel.[3] »
« Mon cher Valery,
Je suis arrivé à la gare d'Orsay non pas à la dernière minute comme le dit Marguerite, mais bien dix minutes avant l'heure !! (sed magis amica…) Quel beau voyage. Mais vous nous manquiez rudement. Cette traversée des gorges de la Vézère… sans vous ! Nous allons vous écrire un «journal» conditionné !
Bien affectueusement
Léon‑Paul Fargue. »
[1] Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), Gallimard, 1971, p. 69‑70 (‑ 48 – Lettre triple : de Marguerite Audoux, Michel Yell et Léon‑Paul Fargue à Valery Larbaud).
[2] Ibid., p. 321
[3] Certaines allusions (le «Valéry» et «Madame Violette») demeurent obscures.
DescriptionRhume - Léon-Paul Fargue - Arrivée prochaine à Fronton
Texte
Toulouse [entre le 10 et le 15 avril 1911[1]]
Mon cher Valery,
Nous sommes arrivés à bon port, j'espère que vous aussi. Écrivez‑moi aussitôt que possible pour me rassurer sur votre rhume, moi j'en ai un carabiné aussi, et ce matin j'ai pris un bain très chaud dans l'espoir de l'arrêter à son début, cela me réussit quelquefois. Fargue est en train d'écrire à sa mère tout en lorgnant les jolies femmes et Michel, qui a mis par hasard un lorgnon, en fait autant. Tous deux me prient de vous envoyer leurs amitiés et Michel me remet une petite carte à votre intention.
J'ai déchiré ce petit bout de journal dans Le Figaro[2]. Peut‑être cela vous intéressera‑t‑il ?
Fargue est arrivé à la dernière minute à la gare mais nous avons fait un joli voyage et nous avons beaucoup regretté que vous ne soyez pas avec nous ; Fargue le disait à chaque instant ; enfin, mon cher Valery, ne manquez pas de m'écrire à Fronton où nous allons rester quelques jours.
Au revoir, et à bientôt. Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Voir supra
[2] N'ayant pas eu l'original entre les mains (et Th. Alajouanine ne mettant pas de notes à ce sujet), nous ne pouvons donner de précisions sur cet article.
Lieu(x) évoqué(s)Paris, Toulouse