Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
[Paris,] [1] 10 Rue Léopold Robert[2] [29 octobre 1910]
Monsieur,
[1] Avec cette lettre commence un long échange et une longue amitié avec Antoine Lelièvre (et, dans une moindre mesure, avec sa compagne). Nous n'avons connaissance que des cent lettres envoyées par la romancière. Un bout d'enveloppe est la seule trace que nous ayons des expéditions dans l'autre sens.
N. B. : Nous adoptons définitivement l'orthographe de l'état civil, et non celle, en deux mots, née de la fantaisie de Marguerite Audoux.
[2] L'adresse, en petites capitales, est imprimée (remarque valable pour les autres lettres où elle apparaîtra).
[3] En 1905, c'est Francis Chevassu qui prend la direction du supplément littéraire, hebdomadaire, qui deviendra Le Figaro littéraire. Marie‑Claire ne paraîtra pas dans le Supplément en question. On notera cependant l'article de Taverny, dans le Supplément du 7 janvier 1911, un mois après le Prix de la Vie heureuse. Dans l'article en question, « Une Aïeule de Marie‑Claire », le journaliste compare Marguerite Audoux à Reine Garde, la poétesse dédicataire du Geneviève de Lamartine, qui fut également couturière et auteur d'un roman, Marie‑Rose, l'histoire de deux orphelines… Il s'agit de surcroît « d'une autobiographie avouée, dont l'héroïne sera, comme celle du récent roman de Marguerite Audoux, une orpheline élevée par les religieuses » ; c'est notamment à l'hospice qu'elle apprend à coudre et se console de sa solitude à travers la poésie. Il existe même, parmi d'autres analogies, une sœur Anne‑Marie, qui annonce la sœur Marie‑Aimée de Marie‑Claire, et un unique amour malheureux avec un berger alors que l'orpheline est placée dans une ferme… Il n'est pas impossible qu'au hasard de ses lectures, Marguerite Donquichote ait rencontré Marie‑Rose…