Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
DescriptionSur un échange de lettres - Voyage à La Haie-Fouassière - Alice Mirbeau - Propos sur la guerre
Texte
Marguerite Audoux
La Haie-Fouassière
Loire-Inférieure
26 septembre [1914][1]
Mon bien cher ami,
Êtes‑vous souffrant, ou n'avez‑vous pas reçu ma lettre du 2 septembre ?
Je répondais à la vôtre du 19 août qui m'est arrivée ici le 28[2]. Je vous l'ai envoyée de Paris où j'avais dû retourner pour me ravitailler, ainsi que je vous l'ai expliqué déjà. Le retour ici a été épouvantable. Je suis restée trois jours en route et lorsque[3] mon train s'est arrêté à Laval, j'ai bien regretté que ce ne fût pas Mayenne car je m'y serais arrêtée pour quelques jours.
Je reçois à l'instant une carte de Madame Mirbeau[4]. J'étais sans nouvelles d'eux[5] depuis le 10 août. Ils vont bien, mais tout leur personnel est parti depuis le 9 septembre. Tout Triel[6] est parti aussi, me dit Madame Mirbeau.
Comme cette guerre est affreuse, mon cher ami ! Rassurez‑moi d'un mot.
Je vous embrasse bien affectueusement.
Marguerite Audoux
[1] Carte reçue le 28
[2] Les deux lettres en question n'ont pas été retrouvées.
[3] Le mot est précédé d'un je.
[4] Cette carte n'a pas non plus été retrouvée.
[5] C'est‑à‑dire Monsieur et Madame
[6] Pour mémoire, la ville où se trouve leur villégiature. Il s'agit ici, par métonymie, des habitants de Triel.
Lieu(x) évoqué(s)La Haie-Fouassière, Laval, Mayenne, Paris, Triel-sur-Seine (alors en Seine-et-Oise, actuellement dans les Yvelines)
État génétiqueVoir la note 3 de la partie TEXTE