DescriptionMort d'Alain-Fournier - Léon Werth
Texte
[La Haie-Fouassière,] Samedi [21 novembre 1914[1]]
Mon cher ami,
Je rentre[2] à Paris ce soir, un peu éclopée, mais surtout très peinée.
Mon cher Alain‑Fournier est mort[3]. J'ai appris cela par Le Journal de jeudi.
Je vous avais dit que je l'aimais comme un fils, et j'en ai pour longtemps à le pleurer.
Je viens de recevoir une carte de Werth. Elle est datée du 9 novembre.
Au revoir, mon cher ami. J'espère que vous n'êtes pas plus mal. Et quoi qu'il arrive, je vous dis, comme je me dis à moi même :
Courage.
Je vous embrasse bien fort et la petite Lette aussi.
M. Audoux
[1] Lettre envoyée le 22 et reçue le 24
[2] Étant donné le lieu de création, il s'agit d'un futur proche. Si la romancière est bien à Paris le soir même du samedi 21, la lettre sera postée de La Haie-Fouassière le lendemain, le 22 (comme l'indique le cachet de la poste) par une tierce personne. Il est aussi possible que la lettre fût rédigée le samedi 14, date du départ pour Paris, et qu'elle ne fût envoyée qu'une semaine plus tard par le ou la commissionnaire.
[3] Le 22 septembre