Carte postale de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
DescriptionPropos sur la santé - Le Maroc - Lette - Huguette
Texte
[1] La lettre est partie le 19. Selon les cachets successifs apposés au dos de l'enveloppe, elle parvient d'abord le 27 à Casablanca (« Trésor et postes aux armées »), puis le 28 à Fez (« Trésor et postes »), le même cachet étant renouvelé le 3 août.
[La Haie-Fouassière,] 18 juillet[1] 1918
Mon bien cher ami,
C'est ici que j'ai reçu vos deux cartes. J'y suis arrivée très très mal fichue, broncho‑pneumonie que j'avais attrapée à la cave et qui s'aggravait à chaque descente nouvelle. Je vais mieux. Je pourrais dire presque bien, si je n'avais les bronches encore sensibles au moindre changement d'air. C'est égal, je vais mieux, je le sens, et je ne serai pas candidate à la tuberculose pour cette fois‑ci.
Peut‑être que vous ne vous déplairiez pas tant que vous le croyez dans votre Maroc. Et puis il doit y avoir un certain relâchement dans le service qui vous permettra de vous isoler un peu. Et puis, étant donné vos capacités, j'ai l'espoir que vous découvrirez un fromage. Vous l'avez bien gagné. Les hommes cultivés ne doivent pas être en foule là‑bas. Je pense souvent à vous, mon bon Lelièvre, et j'ai bien de la joie à l'idée que Lette ne vous laissera rien ignorer des gestes et du langage de votre mignonne Huguette[2]. Au revoir, cher ami. Prenez courage et patience. Il faudra bien que la fin de tout ceci arrive. Je vous embrasse.
M. A .[3]
M. A .[3]
[1] La lettre est partie le 19. Selon les cachets successifs apposés au dos de l'enveloppe, elle parvient d'abord le 27 à Casablanca (« Trésor et postes aux armées »), puis le 28 à Fez (« Trésor et postes »), le même cachet étant renouvelé le 3 août.
[2] La fille des Lelièvre a alors neuf mois.
[3] Le dernier mot et la signature sont écrits verticalement, en remontant, dans la partie droite.
Lieu(x) évoqué(s)Le Maroc
État génétiqueVoir la note 3 de la partie TEXTE