Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Georges Reyer à Marguerite Audoux

Auteur(s) : Reyer, Georges

Description
  • Andrée VIOLLIS (1870‑1950) est la seconde épouse d'Henri Ardenne de Tizac, dit Jean Viollis. Andrée Jacquet de la Verryère a donc pris comme pseudonyme et nom de famille celui de son mari. Journaliste célèbre de l'époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant‑propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et le « Marguerite Audoux » dont il est question dans cette lettre 331 (Le Petit Parisien, 21 janvier 1929).
    Voir Renoult (Anne), Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l'Université d'Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003].
  • Article d'Andrée Viollis dans Le Petit Parisien
  • Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 328
Texte

St-Ouen, le 22 janvier [1929]

Mon bon maître,

Quel plaisir j'ai eu hier en apercevant votre bonne mine et celles de vos trois petits en première page du Petit Parisien.
C'est un noble et bel article qu'a écrit là Andrée Viollis[1]. Voilà qui réconcilie avec le journalisme.
Comme vous avez bien fait de vous prêter à cette interview. Vous qui vivez en dehors de toutes les critiques littéraires, de tous les tapages de la publicité : vous vous êtes trouvée placée, et d'un seul coup, aux yeux du grand public d'aujourd'hui à la place que vous devez occuper.
C'était un rappel nécessaire. Et comme le dit si bien Andrée Viollis « il ne fallait pas que la voix émouvante fût étouffée par les cris discordants des bandes organisées ».
J'ai été heureux qu'on vous ait présentée si jeune, si vaillante, si gaie et toujours à l'œuvre.
Il m'a semblé entendre votre voix claire quand j'ai lu cette phrase qui vous peint si bien :
- N'est-ce pas qu'on est bien dans une petite maison !
Et cette autre, si belle, qui termine l'article.
- J'ai de la chance, n'est-ce pas ?
Comme tout cela est simple et vrai, “bien vous“.
Je suis heureux, mon bon maître, parce que je sens qu'aux quatre points du monde d'innombrables braves gens vont vous aimer, et que ces effluves d'amour seront pour vous un merveilleux printemps.
Je vous embrasse de tout cœur.

Georges Reyer

[1] Article du 21 janvier 1929 paru dans Le Petit Parisien

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 20/05/2022