Lettre de Marguerite Audoux à Henry Poulaille
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Description
- Avec René Bonnet (le préfacier du Marguerite Audoux de Louis Lanoizelée) et Ferdinand Teulé, Henry Poulaille (1896-1980) est l'un des fondateurs et animateurs du « Musée du soir », bibliothèque installée dans un local du XIVe arrondissement de Paris, où des intellectuels et des ouvriers viennent lire et discuter. Il sera aussi directeur des services de presse chez Bernard Grasset. Sa correspondance avec Jehan Rictus (1924‑1931) a été éditée par l'association des amis d'Henry Poulaille et les éditions Plein Chant (16120 Bassac).Eu égard à sa conception de la littérature populiste (écrite par, sur et pour le peuple), dont il est l'un des spécialistes, Poulaille s'est intéressé à Marguerite Audoux. Il lui rend visite en 1936, lui ayant déjà consacré un chapitre (p. 255‑258) dans la seconde partie de son Nouvel Âge littéraire (Valois, 1930), partie concernant « La littérature prolétarienne française. Œuvres et hommes ». Citons, parmi les autres écrivains qu'il évoque : Charles‑Louis Philippe, Jules Renard, Neel Doff, émile Guillaumin, Louis Pergaud, Henri Bachelin, et Lucien Jean (sur qui il comptait, avec Louis Lanoizelée, écrire une plaquette, projet que la Seconde guerre fit avorter).
- Remerciements pour un envoi de livres
Texte
[Paris,] 10 octobre 1936[1].
Mon cher Henry Poulaille
J'ai bien reçu vos livres[2] et je vous en remercie. Naturellement, j'ai déjà mis le nez dans Le Pain quotidien. C'est bougrement intéressant. Et si vrai !
Ce n'est pas toujours très gai de retrouver le passé, mais comment résister à Henry Poulaille qui vous prend par l'épaule, vous retourne et vous oblige à regarder en arrière.
Merci encore. Et veuillez croire à ma très sincère sympathie.
Marguerite Audoux
[1] Trois jours plus tard, le 13 octobre, Marguerite Audoux quitte Paris pour Saint‑Raphaël. Elle n'en reviendra pas.
[2] En plus du Pain quotidien, un ouvrage de Poulaille figure dans la bibliothèque de Marguerite Audoux (reconstituée en partie au Musée de Sainte-Montaine) : Nouvel Âge littéraire.
Nous avons retrouvé deux ouvrages avec envois dans le fonds d'Aubuisson : un autre Pain quotidien et Les Damnés de la terre.
Lieu(x) évoqué(s)Paris