Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Description
- Mme Bertrand est une habitante de Saint-Raphaël qui s'occupe de Marguerite Audoux, diminuée à quelques mois de son décès.
- Henri Philippon (1908-1981) est journaliste. Dans Aux Ecoutes, en 1961, il fera courir le bruit que Marguerite Audoux et Alain-Fournier étaient amants.
- "Chou" est le mari de Lucile Rimbert (fille de Rabat-Joie, la meilleure amie de la romancière). D'où "les Choux" pour désigner le jeune couple.
- "Chou" est le mari de Lucile Rimbert (fille de Rabat-Joie, la meilleure amie de la romancière). D'où "les Choux" pour désigner le jeune couple.
Texte
Mardi 20 octobre 1936
Mon Paul,
Voici donc huit jours aujourd'hui que nous quittions Paris. Comme le temps passe vite ! Il me semble que je suis ici seulement depuis hier ! Il fait toujours un beau soleil, mais depuis hier soir le mistral souffle. Il souffle fort, ce qui va m’empêcher de porter ma lettre à la boîte que tu sais, sur le B[oulevard]. des Anglais. Mme Bertrand, qui est si gentille, me la mettra à la poste demain matin.
Tu ne m'en voudras pas d'avoir tardé à t'écrire. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué de le faire mais j'étais assommée par le changement d'air, et parfaitement bonne à rien. De plus, dimanche, j'ai voulu faire comme toi, aller voir la mer de tout près. Et voilà ! J’ai trop marché pour ma première sortie et j'ai payé ça. Aujourd'hui, ça va. Et puis je suis joyeuse parce que j'ai trouvé sur ma porte une jolie mante religieuse. C'était sûrement une jeune car sa robe était d'un vert éclatant. Je lui ai tendu la main, sur laquelle elle est venue tout de suite, et nous avons engagé une longue conversation.
Tu ne verras pas Philippon. Du reste, si tu le voyais, il ne faudrait rien lui donner. La publication ne peut avoir lieu chez lui. Fayard s'y oppose formellement. Son contrat ne doit finir que dans trois ans. Adieu, pauvre pognon ! C'est Fasquelle, naturellement, qui m'a écrit. Je vais prévenir Philippon, mais je pense qu'il l'est déjà.
J'ai eu ta lettre hier après le départ des Choux, mais je les verrai demain. Je n'ai pas encore vu la mère Rabat-joie. Pourvu que ça dure !
Tu l'as, le pâté, juste au moment où j'allais te dire de bien te soigner pour avoir un bon hiver. Pourvu qu'il soit sec demain, ce pâté, pour que je puisse fermer ma lettre ! Je manque de buvard.
Au revoir et bons baisers.
M. Audoux
Notes
- On saisit mal le propos touchant l'édition et la position de Fayard.
- Même remarque pour le pâté (avant-dernier paragraphe)
- Même remarque pour le pâté (avant-dernier paragraphe)
Lieu(x) évoqué(s)Paris, Saint-Raphaël
État génétique
- sur le B[oulevard des Anglais (milieu de la première page) est précédéé d'un mot rayé (chez).
- Une rature à la fin de la même page, et une surcharge dans le premier mot de la seconde page
- et ne doit finir que dans trois ans : le ne a été ajouté après coup.
- Trois lignes avant la fin, ce pâté a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur.
- Le soulignement est de l'épistolière.
- et ne doit finir que dans trois ans : le ne a été ajouté après coup.
- Trois lignes avant la fin, ce pâté a été ajouté dans un V dans l'interligne supérieur.
- Le soulignement est de l'épistolière.
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