Lettre de Marguerite Audoux à Paul d'Aubuisson
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Description
- Amélie Perrier est une amie de Marguerite Audoux.
- Louis Lanoizelée (1896-1990) est un modeste autodidacte nivernais. Il est d’abord valet de ferme, puis, à dix-huit ans, travaille comme mineur de fond à La Machine. Il monte ensuite à Paris, où il est maître d’hôtel – dans la même maison que son épouse, employée comme femme de chambre. C’est en 1936 qu’il réalise son rêve - obtient, comme il le dit, son « bâton de maréchal » - en ouvrant une boîte de bouquiniste quai des Grands-Augustins. Ses grands-parents ne savaient ni lire ni écrire, ses parents étaient quasi illettrés. Comme Marguerite Audoux, il dévore dès sa prime jeunesse tout ce qu’il trouve à sa portée, en particulier un livre auquel il manque le début et la fin et qu’il découvre ensuite être Pêcheurs d’Islande. Il finira d’assouvir sa passion en écrivant des monographies à compte d’auteur sur les petites gens comme lui qui sont entrés en littérature : Marguerite Audoux, Charles-Louis Philippe, Lucien Jean, Émile Guillaumin... Louis Lanoizelée est donc le deuxième biographe de la romancière (son Marguerite Audoux paraît en 1954). Un cinquième et dernier ouvrage, Souvenirs d’un bouquiniste (le seul qui ne soit pas à compte d’auteur), sera édité en 1978 à l’Âge d’Homme.
Quand il commence à faire ses visites bimensuelles à la romancière, en 1932, Louis Lanoizelée est donc encore maître d’hôtel rue de Varenne. Il ne peut s’échapper que deux heures dans l’après-midi et, très vite, remplace les fleurs par une grande tarte, car il sait que les petits-neveux de Marguerite Audoux viennent le dimanche.
À quatre-vingt-neuf ans, Louis Lanoizelée est invité pour une émission à France-Culture. Il s’éteindra cinq ans plus tard.
Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : identifiants 360, 365, 367, 372, 384 et 396
- Maurice est le cadet des trois petits-neveux (frère de Paul et Roger).
- Many est l'épouse de Roger et Roger (prénommé comme le père), alias Jolibeau, est leur fils.
- Maurice est le cadet des trois petits-neveux (frère de Paul et Roger).
- Many est l'épouse de Roger et Roger (prénommé comme le père), alias Jolibeau, est leur fils.
Texte
Dimanche 15 novembre 1936
Mon Paul
Ne t'inquiète pas du papier que je t’envoie et dis-toi que c'est seulement une mesure de précaution. Tout d'abord cela te permettra d'entrer et sortir de ma maison sans que personne y trouve à redire. Ensuite cela débarrassera Amélie d'une corvée, et puis, à moi, cela donne une grande tranquillité.
Pendant que j'y suis, je peux bien te dire ce qui me tient au cœur pour un départ définitif. J'aimerais que tu choisisses les livres qui te plairont dans ma bibliothèque et que tu vendes le reste à Louis Lanoizelée, 13 rue Gît-le-Cœur - retiens cette adresse ! C'est un parfait honnête homme ! Tu parles d'un héritage que je te laisse ! S'il te tombe sur le pied, il ne t'écrasera pan les orteils !
Je joins à ma lettre celle de Maurice, lis-la attentivement et donne-lui le renseignement qu'il demande. Il est à souhaiter, en effet, qu'il passe sa révision là bas. Pour le vêtement qu'il réclame, fais-le patienter, ou donne-lui en un des tiens. Je prévois pour moi, ici, des frais de médecin assez élevés, radio et peut être hôpital. Depuis que je suis ici, mon mal a toujours été en augmentant. Tout l'intérieur de mon individu est malade ; je ne sais pas où je vais avec ça.
Tâche de savoir ce qu’est devenu Many et son Jolibeau. Je ne sais rien d'eux malgré une lettre que je lui ai adressée.
Je t'embrasse bien tendrement,
Ta mère
Marguerite Audoux
Lieu(x) évoqué(s)Paris, Saint-Raphaël
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