Dates1886-1914
Texte
Le 9 juillet 1910, avant même d'avoir fait la connaissance de Marguerite Audoux, Alain‑Fournier mentionne dans la chronique dont il est chargé pour Paris‑Journal qu'elle « vient de publier un roman [il s'agit de la prépublication de Marie-Claire] digne de réhabiliter les femmes‑auteurs dans l'esprit des gens de goût[1] ». C'est en août qu'il rencontre pour la première fois la romancière, ce dont on trouve un écho dans le portrait qu'il rédige pour le même journal (série « Les passants », été 1910[2]). Le 1er novembre 1910, il publie sa note sur Marie‑Claire dans la NRF. C'est alors le début d'une profonde amitié, qui prend la forme d'une véritable relation de mère à fils. D'autant plus qu'avec Péguy, la couturière des lettres, qui a vécu dans la même Sologne le même émerveillement et les mêmes souffrances que son jeune confrère, va l'aider à trouver son « chemin de Damas[3] », c'est‑à‑dire « le » style propre au roman qui l'habite, à mille lieues de la façon symboliste qui ne peut lui permettre pour l'heure de mener à bien cette entreprise. Lorsque Alain‑Fournier disparaît, et surtout lorsqu'elle a la confirmation de son décès, Marguerite Audoux avoue à Antoine Lelièvre qu'elle en a « pour longtemps à le pleurer » (lettre 222).
[1] Alain‑Fournier, Chroniques et critiques, textes inédits réunis et présentés par André Guyon, Le Cherche Midi éditeur, 1991, p. 307.
[2] Ibid., p. 304.
[3] L'expression est d'Alain‑Fournier (Lettre du 20 septembre 1910 à Isabelle Rivière, Correspondance Jacques Rivière – Alain‑Fournier, Nouvelle édition revue et complétée par Alain Rivière et Pierre de Gaulmyn, Gallimard, tome second, 1991, p. 406).
Lettres échangées
Collection 1910 |
Carte postale d'Alain‑Fournier à Marguerite Audoux |
a comme auteur cette lettre |
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