Godin répond à la lettre de Victor Poupin à la suite de la visite qu'il a faite à la Bibliothèque démocratique pour lui proposer d'éditer une brochure extraite du livre Solutions sociales. Godin invite Poupin à venir le voir à Versailles au 28, rue des Réservoirs.

Godin informe Wladimir Gagneur qu'il a écrit à Victor Poupin pour lui proposer d'éditer deux brochures : La richesse au service du peuple sous-titrée « Le Familistère de Guise » et Les socialistes modernes et leurs projets de réforme « ou quelque chose d'analogue », et qu'il l'a prié de lui dire le montant des frais. Godin précise que chaque volume remplira un volume de 6 feuilles comme ceux de la Bibliothèque démocratique en employant les caractères semblables à ceux de l'Histoire de la messe. Godin demande à Gagneur pourquoi Poupin ne lui a pas encore répondu.

Godin demande à Victor Poupin d'excuser l'erreur involontaire de son secrétaire qui lui a attribué la qualité d'éditeur au lieu de propagandiste-directeur dans l'adresse de sa précédente lettre. Il lui avoue qu'il n'a compris les conditions de publication des volumes de la Librairie de la Bibliothèque démocratique qu'à travers sa lettre du 2 avril : la première édition d'une brochure coûterait 1 000 à 1 200 F pour 750 F de recettes ; Godin juge que c'est un métier d'auteur peu lucratif mais qu'il s'agit d'un devoir de propagande. Il demande cependant à Poupin si des éditions postérieures d'un ouvrage tiré à 20 000 ou 40 000 exemplaires peuvent donner lieu à une rémunération quelconque. Il estime que l'auteur assumant tous les frais de l'édition, il est normal de préserver ses droits de propriété. Il lui envoie le manuscrit de La Richesse au service du peuple. Les volumes de la Bibliothèque démocratique sont précédés d'une préface ou d'une note biographique : Godin demande à Poupin si ce doit être également le cas pour sa brochure.

Godin demande à Victor Poupin de ne pas donner la priorité au manuscrit La richesse au service du peuple mais à celui intitulé Les socialistes et la répartition des richesses ou Les socialistes et les droits du travail qui est l'introduction naturelle aux différentes brochures qu'il pourrait publier. Il lui demande l'envoi de la collection complète de la Bibliothèque démocratique.

Godin avertit Poupin qu'il attend une lettre de lui pour savoir quelle somme lui envoyer avant son retour à Versailles. Il accuse réception des 60 volumes de la Bibliothèque démocratique.

Sur l'édition des ouvrages de Godin dans la Bibliothèque démocratique. Godin discute des conditions de la publication. Poupin affirme qu'en tirant à 15 000 exemplaires l'auteur qui publie à son compte rentre dans ses débours, mais Godin n'a pas eu encore communication du montant de ces débours et voudrait les connaître à l'avance pour la première édition et pour les éditions suivantes. Il veut aussi avoir l'assurance de pouvoir acheter autant d'exemplaires qu'il le souhaite au prix de 0,15 F et de pouvoir avoir un regard sur les frais d'annonces. Il suggère que la limite de trois ouvrages par auteur dans la Bibliothèque démocratique ne doit pas être une règle absolue. Il indique qu'il est préférable que le titre du premier de ses ouvrages édités soit La richesse au service du peuple plutôt que celui proposé par Poupin. Sur la notice biographique de Godin : Godin indique que l'article publié dans Le Rappel par M. Quentin manque d'exactitude et que la biographie publiée par Ernest Leroux (28, rue Bonaparte) est meilleure mais ne conviendra pas davantage à la Bibliothèque démocratique. Godin promet de lui envoyer une biographie.

Godin a vu dans un prospectus de la Bibliothèque démocratique que Godet fait l'envoi en province de tous les ouvrages de librairie. Il demande à Victor Poupin si Godet peut se charger d'envoyer Solutions sociales et il lui soumet le manuscrit d'un feuillet qu'il voudrait imprimer dans son prochain volume. Il l'avertit qu'il va recevoir la semaine prochaine les épreuves de son nouveau volume et il lui demande quels moyens de publicité il va employer pour celui-ci.