Thresors de la Renaissance

Trésor des deux langues espagnole et française


Auteur(s) : Oudin, César

Généralités

Titre long de la première édition identifiée (ou autre édition)Tesoro de las dos lenguas francesa y española. Thresor des deux langues françoise et espagnolle : Auquel est contenue l’explication de toutes les deux respectivement l’une par l’autre : divisé en deux parties. Par Cesar Oudin, Secretaire interprete du Roy és langues germanique, italienne, & espagnolle, & secretaire ordinaire de Monseigneur le Prince de Condé (Marc Orry, 1607)
Information sur l'auteur ou les auteurs
  • Oudin, César
  • Secrétaire-interprète pour les langues étrangères d’Henri IV (à partir de 1597), puis de Louis XIII. - A publié nombre de dictionnaires et de grammaires
Date de la première publication de l'œuvre1607
Remarques généralesOn n’a pas recensé les éditions du Trésor des deux langues dont la page de titre commence par le titre espagnol, mais il s’agit bien du même dictionnaire bilingue dont les deux parties peuvent être interverties selon les éditions.
On note ainsi d’autres éditions que l’on mentionnera sans créer pour l’instance de notice proprement dite :
Pierre Billaine, 1621
Adrien Tiffaine, 1621
Pierre Billaine, 1622
Huybrecht I Anthoon, 1624 et 1625

Informations sur l'œuvre

Nature de la compilationDictionnaire bilingue

Transcription et analyse des péritextes

Transcription des péritextes de toutes les éditions
  • A Tres-haut et tres-puissant prince Henry d’Orleans, duc de Longueville et de Touteville, Comte souverain de Neuf-Chastel & Valengin en Suisse : aussi Comte de Dunois, Chaumont & Tancarville, Prince de Chastel-Aillon, Connestable heredital de Normandie, Gouverneur & Lieutenant general pour le Roy en Picardie, Boulonnois, & pays de nouvelle conqueste, &c. [Marc Orry, 1607]
    Monseigneur,
    J’ay creu que ce seroit chose superfluë, ou plustost inutile, d’employer un grand discours à vous persuader d’avoir pour agreable le petit present que je vous fais ; d’autant que l’on me pourroit justement objecter que ce ne seroit sinon adjouster paroles à paroles, comme en effect ce n’en est qu’un grand ramas mis par ordre : à raison dequoy je ne vous seray point ennuyeux pour ce regard ; Je me dispenseray seulement de vous dire que les sciences, outre qu’elles sont en tresgrand nombre, & en general bien differentes entr’elles, elles ont aussi cela de particulier, qu’elles prennent des qualitez conformes au suject qui les reçoit : car en des personnes de basse condition elles sont comparées à l’argent, és riches on les peut rapporter à l’or, qui est un metal beaucoup plus noble : mais c’est tout autre chose és Rois & grands Princes, car en ceux-là ce sont pierres precieuses, qui ont un lustre bien plus esclatant. Or entre ceste multitude, il est tout certain que la cognoissance des langues est une des plus necessaires, servant mesme de clef & d’acheminement aux autres, & qui apporte plus de contentement à l’homme. (ã 2 r°) L’experience nous le demonstre, & le cognoissons mesmes le plus souvent par son contraire : car ce nous est un extreme desplaisir quand quelquesfois nous nous rencontrons parmy des personnes qui parlent une langue laquelle nous est incogneuë. Si doncques l’ignorance d’une chose nous prive d’un si grand heur, combien nous rendra content la science & cognoissance d’icelle. Ceste-cy, dis-je, est d’autant plus excellente qu’elle se communique, en perfection, à moins de personnes, dont toutesfois la negligence est en partie cause. Plus l’homme approche de sa fin, plus elle s’affine, n’estant ainsi de beaucoup d’autres, mesmes de celles où l’action du corps est requise avec les functions de l’esprit : car lors que les forces defaillent, ces sciences là manquent aussi : mais la parole ne quitte jamais l’homme, sinon à l’extremité. A ceste-cy doncques, Monseigneur, & aux autres qui sont convenables aux personnes de vostre rang & qualité, le chemin vous est ouvert : mais que dis-je ouvert ? plustost y estes bien advancé, & ne devez nullement craindre de vous y fourvoyer, ayant un si bon conducteur, comme est Monsieur Dinet, homme digne & capable de ceste charge, choisi & jugé tel par la prudente discretion & sage prevoyance de Madame vostre mere, laquelle vous y encourage tant par le soin vigilant qu’elle a de vous, que par son exemple mesme. De moy, l’on m’imputeroit à presomption ou plustost à temerité, de vous y vouloir donner quelque conseil : mais la faveur que j’ay receüe de vostre maison, accompagnée du desir & affection que j’ay de vous rendre tres-humble service, est cause que j’ose me promettre que ne desdaignerez ce petit recueil que je vous offre, & par vostre moyen aux amateurs de la vertu, m’asseurant qu’à vostre seule faveur il sera bien venu parmy eux : D’autre costé me representant que c’est une chose ordinaire qu’il ne manque jamais de censeurs pour reprendre ce que les autres font, & que bien souvent eux mesmes n’entendent pas, estant bien difficile, voire du tout impossible, de plaire & contenter un chacun : aussi que semblables œuvres sont quelquefois peu estimez, encor qu’ils ne se facent sans quelque peu de labeur, & beaucoup de temps ; j’ay pensé que l’ornant & enrichissant de vostre nom, il seroit beaucoup plus prisé par les vertueux, & tout ensemble defendu des morsures venimeuses des mesdisans par le seul object d’un si beau & si specieux frontispice, lequel servira de refuge aux uns, & de sauvegarde contre les autres. Recevez le donques comme chose vostre, qui seroit neantmoins bien petite de soy, & de peu de merite, si elle n’estoit accompagnée d’un desir & affection que j’ay de vous rendre quelque jour le treshumble service, que de long temps je vous ay voüé, & selon ma petite capacité. Je vous fais derechef offre du tout, & vous supplie le favoriser d’un benin regard, & l’accepter d’aussi bonne volonté que je desire d’estre
    Monseigneur,
    Vostre tres-humble & tres-obeyssant serviteur,
    C.O. (ã 2 v°)
  • Advertissement necessaire aux lecteurs touchant l’ortographe de la langue Espagnolle, & du moyen de faire son profit du present Recueil. [Marc Orry, 1607]
    Amis lecteurs, ayant par une longue experience, & par la lecture de plusieurs Livres escrits en langue Espagnolle, remarqué une grande diversité & incertitude, ou plustost une vraye confusion en l’ortographe de ladite langue ; J’ay pensé qu’il ne seroit hors de propos d’en cotter icy quelques particularitez, afin qu’en lisant & rencontrant des differences, on puisse les chercher & trouver facilement en ce Livre. J’en ay desja touché quelques unes en la Grammaire : mais d’autant que ce n’est pas un Livre dont chacun se serve (combien que toutesfois il seroit expedient qu’on l’espluchast bien soigneusement, y ayant plustost du manque que du superflu) je repeteray icy ce qui m’a semblé estre necessaire à dire sur ce suject. Il faut donc sçavoir que les Espagnols escrivent souvent le b pour l’u consone, & respectivement l’u pour le b, comme Sabana au lieu de Sauana, Vala au lieu de Bala. Aussi le ç pour le z, & au contraire le z pour le ç, & mesmes quelquesfois l’s pour l’un & pour l’autre, comme en ces mots Vazo pour Baço, ou pour Vaso. Aussi l’affinité du g, de l’j, & de l’x, fait qu’ils escrivent tantost l’un tantost l’autre, comme en ce mot tixera, que vous trouverez aussi escrit tigera & tijera. En ceste diction dix, l’x se change en son plurier [sic] en g, faisant diges, & en son diminutif aussi je l’ay leu estant changé en j, & ainsi escrit dijecillo : lesquelles tranmutations de lettres se font en toutes les syllabes indifferemment où elles se trouvent, soit au commencement au milieu ou à la fin des dictions, tellement qui si on en rencontre en quelques Livres qui soient escrites d’une sorte, à sçavoir par b, & on les trouve pas audit b, il les faudra chercher à l’v, & au contraire : & pareillement des autres difficultez, comme si vous lisez ingerir en un livre, & ne le trouvant icy, il faudra chercher inxerir, combien toutesfois que j’en aye mis plusieurs de toutes les sortes, afin de relever de peine les estudians : mais ce cy servira pour les autres que je pourrois avoir (ã 3 r°) obmises. Je diray aussi un mot quant à l’ordre que j’ay tenu en la disposition des lettres, encor que j’aye fait des nota en plusieurs endroits ; il faut sçavoir que j’ay mis tout la lettre c, en la prononciation dure de k, avant que de venir au ç, au rang duquel je mets ce & ci, d’autant que ledit ç devant a o & u a la mesme prononciacion que le c devant l’e & l’i. Puis à la fin de toute le c, j’ay mis le ch, parce qu’il se prononce tout autrement. Quant à la lettre I, j’ay separé la consonante appellée jota, d’avec la vocale, â laquelle j’ay conjoint l’y, qui fait les diphtongues, en se joingnant tousjours aux autres vocales. J’ay semblablement distingué les deux v, à sçavoir le vocal d’avec celuy quy est consonant, & les ay mis l’un apres l’autre : le tout pour esclaircir infinies difficultez qui se presentent à la lecture des livres Espagnols. Prenez en gré la bonne intention que j’ay euë & auray tousjours de mieux faire, & me tenez en vos bonnes graces, ausquelles je desire avoir quelque petite part.
    Adieu. (ã 3 v°)
  • Extraict du privilege du roy. [Marc Orry, 1607]
    Par grace & Privilege du Roy, il est permis à Cesar Oudin, Secretaire Interprete de sa Majesté, de faire imprimer par tel Libraire ou Imprimeur que bon luy semblera, son Thresor des deux langues Françoise & Espagnolle, & Espagnolle & Françoise, & ce pour l’espace & terme de six ans entiers, à conter du jour que ledit Livre sera achevé d’imprimer. Et defenses sont faites à tous Libraires & Imprimeurs de n’imprimer ou faire imprimer ledit Livre sans le consentmenet dudit Oudin, sur peine de confiscation desdits Livres, & de tous despens, dommages & interests. Et a ledit Cesar Oudin choisi & transporté son Privilege à Marc Orry, marchand Libraire à Paris, pour ledit temps de six ans. Donné à Paris le quatriesme jour de May, mil six cens six. Et de nostre regne le dix-septiesme. Par le Roy en son Conseil, Verdin.
    Achevé d’imprimer le 16. de Janvier 1607. (ã 4 r°)
Topoï dans les péritextes
  • un grand ramas mis par ordre
  • valeur des ressources proposées aux lecteurs (argent, or, pierres précieuses) dépend de leur condition
Collection créée par Anne Réach-Ngô Collection créée le 16/10/2016 Dernière modification le 18/07/2023