Péritexte : 1582 César Farine Histoires tragiques P03 À Monseigneur Matthieu de Mauny

Auteurs : Boaistuau, Pierre ; Belleforest, François de

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TitrePéritexte : 1582 César Farine Histoires tragiques P03 À Monseigneur Matthieu de Mauny

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A Monseigneur Matthieu de Mauny, Abbé des Noyers,Pierre Boisteau treshumble salut.
Monseigneur, depuis les tristes nouvelles que vous entendistes dernierement, estant en ceste cité, je ne cessai de rechercher entre mes plus chers escrits, s'il se pourroit presenter quelque chose, qui donnast treves à vos nouveaux ennuis. Et apres avoir consideré, que la philosophie estoit la vraie medecine de toutes les plus cruelles passions de l'ame : & laquelle les anciens, entre leurs plus aspres tribulations, ont tousjours eu leur refuge : Je proposai de vous presenter mon Theatre du Monde, lequel combien qu'il soit contrainct, & que le discours en soit bref, si est-ce que le Chrestien diligent trouv[era] un assez ample subject en quoi s'exer[c]er. (A 2) Car sous l'escorce d'un petit monceau de parole assez mal agencées, les Rois : Princes, Pontifes, Empereurs, & Monarques, & generalement tous ceux qui font trafique en la boutique de ce monde, peuvent contempler par bon ordre quel rolle ils jouent en ce theatre humain. Car lors que la mort (messagere implacable de Dieu) vient, & qu'elle met fin à leur tragedie, ils recognoissent leurs infirmitez & miseres, & confessent eux-mesmes ceux estre plus heureux, qui les yeux fermez les attendent au sepulchre, que ceux, qui les yeux ouverts, les experimentent en la terre. Dequoi vous avez fait une assez vive espreuve, en vous mesmes, par la nouvelle perte de monseigneur l'Archevesque de Bordeaux vostre oncle, lequel apres avoir franchi tant de perilleuses peregrinations, & dompté tant de traverses de fortune, pensant faire sa retraitte des vanitez de ce [mon]de, estant quasi au premier somme de [son a]ge, où la vie lui devoit estre la plus douce, (3) douce, la mort neantmoins au despourveu a touché au marteau de sa porte, & a tranché le filet de sa vie, avec un eternel regret non seulement de vous & des vostres, ains de tout nostre republique Françoise : en laquelle il a si bien gravée la memoire de ses heroiques vertus, que le temps, qui dompte toutes choses, ne l'en pourra jamais effacer. En consideratio dequoi, monseigneur, il m'a semblé convenable à vostre fortune, vous faire maintenant offre de je ne scay quoi pluy[s] gai, à fin d'adoucir, & donner quelque relasche à vos ennuis passez. Et n'ayant pour le present autre chose en main digne de vous, que ce traitté d'histoires, j'ai prins la hardiesse de vous eslire entre tant d'excellens Prelats, desquels nostre Europe est illustrée, pour estre la guide & astre sous l'influence duquel il doit sortir en lumiere, estant asseuré que s'il est fortifié de l'ombre & splendeur de vos divines vertus, & des autres excellens ornemens, lesquels le ciel vous a voulu de- (A £) corer, il ne peut faillir d'estre bien receu & fovarisé de tous : vous suppliant humblement le recevoir, comme courrier honteux, & fidele tesmoing de quelque chose de plus grand que je vous dresse pour l'avenir, en recongnoissance de la premiere courtoisie que j'ai receu ces jours passez de vous, en la consommation de laquelle consiste & repose du tout le cœur ardant, ou la discontion de mes estudes.
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Transcripteur.riceBoraso, Silvia

Chargé.e de la révisionGiacometti, Ilaria

Analyse du péritexte

Nature du texte transcritPéritexte

Informations sur la notice

ÉditeurÉquipe Tragiques Inventions, Magda Campanini (Univ. Ca' Foscari-Venezia), Anne Réach-Ngô (UHA, IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légalesFiche : Équipe Tragiques Inventions, Madga Campanini (Université Ca' Foscari), Anne Réach-Ngô (UHA, IUF) ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)

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Notice créée par Anne Réach-Ngô Notice créée le 19/03/2020 Dernière modification le 11/06/2023