Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre

Lettre (jointe) de Louise Roche à Antoine Lelièvre

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

DescriptionSur l'envoi d'une photo
Texte
  • Lettre de Louise Roche jointe à celle de la romancière :

    « St‑Raphaël, 14‑3‑32

    Cher Monsieur Lelièvre,

    Je dois vous paraître bien paresseuse vis‑à‑vis de la promesse que notre Marguerite vous avait faite pour moi de l'envoi d'une photo et d'une lettre ; cette photo avait été faite ici il y a 2 ans par ma fille, il fallait retrouver la pellicule, et ma chère fille vient d'être assez souffrante. Elle allait un peu mieux, crac : voilà son mari qui vient d'être opéré d'un kyste gros comme une noix à la mâchoire, le 27‑2… alors voyez tribulations… [sic]. Je ne vous oubliais pas. Mais toute déroutée. [resic].
    Je[1] pensais souvent à vous et à votre charmante petite femme, j'avais de vos nouvelles par Marguerite.
    Si j'ai été surprise de voir cette belle jeune fille[2] ! Le temps passe si vite ! Je croyais qu'elle avait dix ans. J'espère que sa santé est rétablie, ainsi que le petit frère[3]. Comme vous devez être fier de votre jolie famille !
    Voici donc la photo ; ma fille me trouve ratée, cela l'ennuyait un peu que sa mère ne soit pas à son avantage ; Marguerite baisse la tête, ne pouvant affronter le soleil. Je vous en joins une autre un peu noire et ratée. Il y a mon gendre, il fait la grimace comme moi, le soleil est le coupable, et pourtant on l'aime bien. Quand on en aura de mieux, on vous les enverra, cela vous amusera.
    Recevez de ma fille ses meilleurs souvenirs.
    Et moi je vous embrasse tout simplement tous les quatre.

    Louise Roche »

    Fonds d'Aubuisson. Lettre autographe inédite (écrite sur les deux faces d'une feuille quadrillée), figurant dans le corpus complémentaire (lettres familiales et familières).
    [1] Le Je est suivi d'un second, sans majuscule.
    [2] Huguette Lelièvre, la fille du destinataire, a alors quatorze ans et demi.
    [3] Jacques va sur ses douze ans.
  • [Saint-Raphaël,] 14 mars [1932][1]

    Mon bon et cher Lelièvre,

    Je profite de la lettre de Louise pour vous envoyer une photo que je viens de retrouver dans mes paperasses. Elle est vieille de 12 ou 13 ans, et pas très ressemblante d'alors. Encore moins d'aujourd'hui, naturellement, mais vous y retrouverez quand même votre amie de ce temps-là, car je crains bien que dans celle que Lucile a faite, vous ne retrouviez pas plus l'amie de maintenant que celle d'autrefois. Parce que c'est sa fille qui nous a photographiées, elle, Madame Roche[2], est persuadée que rien n'est mieux fait.
    Je ne vous écrirai pas longuement aujourd'hui. Je vous dirai le pourquoi dans ma prochaine lettre. J'ai tellement de choses à vous dire ! Il est bon qu'entre amis vrais on ne fasse pas de petites cachotteries. Aujourd'hui, je veux simplement vous dire que je ne pourrai pas accepter votre gentille invitation. Et cela, je le regrette, mais dans la vie on ne fait rien de ce qui nous plaît le mieux.
    Au revoir, et à bientôt ma lettre promise dans laquelle je bavarderai comme une pie[3].

    Votre Marguerite Audoux

    [1] Lettre parvenue le 16 à Saint‑Nazaire

    [2] Mme Roche est ajouté dans l'interligne supérieur pour lever l'ambiguïté (elle pourrait évidemment renvoyer à la fille).

    [3] Faute de place, ce dernier paragraphe est écrit de haut en bas dans la marge de gauche (Marguerite Audoux utilise souvent des pages de cahiers).

État génétiqueVoir la note 2 de la partie TEXTE (lettre de la romancière)

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 03/05/2024