Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
DescriptionAnnulation de Saint-Nazaire - Retour à Paris
Texte
[Paris,] le 14 juin 1932[1]
Allons, mon bien cher ami, il était écrit que je n'irais pas à St-Nazaire. Ce St-N. que je n'aime pas du reste, et où malgré cela[2] je serais allée de bon cœur à cause de vous si cela m'eût été possible. Je viens seulement de rentrer à Paris, m'étant, très maladroitement, démoli une patte, qui est rafistolée et tout à fait guérie maintenant mais qui m'a immobilisée là-bas plus longtemps qu'il ne fallait pour beaucoup de choses nécessaires à faire ici.
Je ne vous rejoindrai donc pas sous votre tente, hélas ! Que vous arrive-t-il ? Dites-moi cela en quelques mots, car je suppose que vous n'avez guère l'esprit ni le temps d'écrire des lettres. Mais je vous assure que tout ce qui vous touche, de bon ou de mauvais, ne me laisse pas indifférente.
J'ai retrouvé[3] ma petite famille en bonne santé. J'espère que chez vous tout le monde va bien. Et vos yeux ? Et où comptez-vous aller après St-Nazaire ?
Ma très douce et très sûre affection pour vous et les vôtres.
Marguerite Audoux
[1] Lettre reçue le 15
[2] malgré cela est ajouté dans l'interligne supérieur.
[3] Le verbe est suivi d'un ici barré.
Lieu(x) évoqué(s)Paris, Saint-Nazaire
État génétiqueVoir les notes 2 et 3 de la partie TEXTE