Archives Marguerite Audoux

Archives Marguerite Audoux


Carte de Félix Joffre à Marguerite Audoux

Auteur(s) : Joffre, Félix

Description
  • Critique laudative de La Fiancée
  • Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334
Texte

Rome Vendredi 8 juillet [1932]

Chère Madame Audoux,

J'ai eu une bien agréable surprise lorsque l'autre jour le facteur me mit en possession de votre dernier livre que vous avez eu la gentillesse de m'envoyer[1]. Marthe[2] rayonnait et tint absolument à le lire la première ! J'ai fait semblant de m'incliner mais… par-dessus son épaule j'en ai lu quelques-uns parmi les jolis contes qui le composent[3] - et puis ensuite j'ai dégusté le tout bien tranquillement et par petites lampées. Tout cela par un soleil éblouissant au bord d'une belle mer tranquille avec la sensation que tout doucement la peau se transforme en….. brioche !!…. Savez-vous que tous deux nous avons été enthousiasmés par tout ce qu'il y a de bon et de beau dans vos pages et nous avions l'impression en les lisant que nous étions près de vous à écouter les belles histoires que vous avez toujours en réserve. Merci mille fois, Madame Audoux, de votre gentillesse car il semble que, vous lisant, on s'enrichit un peu des trésors que vous avez en vous, fleurant si bon la fine odeur des champs[4].
Ce qu'il y a aussi qui me plaît tant dans vos écrits, c'est la consolation et l'encouragement qu'ils procurent et, plein de leur souvenir, je sens que je travaillerai encore avec plus de joie.
Je n'irai pas en France cet été, mais peut-être qu'à la fin d'octobre irai-je [sic] à Paris pour q[uel]q[ues] jours au moment de l'Exposition des envois[5]. Dans ce cas vous pouvez être sûre de me voir si vous êtes à Paris à ce moment.
Marthe et moi vous embrassons bien affectueusement en vous demandant de transmettre nos bonnes amitiés à…… Nestin et Nestine[6] !!!

Félix Joffre


[1] Il s'agit de La Fiancée (Flammarion), le recueil de contes qui vient de sortir en librairie en mars.
[2] Sa nouvelle compagne
[3] Si nous rétablissons, uniquement quand il en est besoin, l'orthographe et la ponctuation, nous laissons telle quelle la syntaxe parfois hâtive.
[4] On peut associer cette notation olfactive à la réception de De la ville au moulin par Romain Rolland (« C'est bon comme du bon pain, du pain de la plus fine farine blutée par oncle‑meunier ‑ fleur de France, bonne à voir et à manger : on la hume du nez et de la langue. », lettre 317) et par Charles Chanvin, qui évoque un « style sain et bon comme le lait » (lettre 316).
[5] La contrepartie des quarante mois de pension avec traitement à la Villa Médicis est bien évidemment l'exécution de travaux, dont l'envoi en France fait l'objet de cette exposition.
[6] Personnages principaux des deuxième et troisième contes du recueil, « Le Néflier sur la rivière » et « Les Deux Chênes ».

Géolocalisation

Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 03/05/2024