Lettre d'Helen Herrick à Émile Zola du 17 décembre 1884
Auteur(s) : Herrick, Helen
Transcription
Texte de la lettreNew York, 1884
le 17 Déc.
Monsieur Zola,
Vous qui êtes un des meilleurs écrivains que la France possède, vous l'homme qui comprends (sic) au merveille (sic) la (sic) sexe féminin _ aurez-vous la bonté de lire cette note d'une jeune fille Américaine (sic) ? Je ferai bien des fautes mais vous les pardonnerez quand vous saurez que j'ai appris votre langue ici, dans une pension et que je n'ai jamais eu le bonheur de visiter votre pays, ni d'étudier le français comme on doit l'étudier.
Assez d'excuses, il faut que je vous explique la raison d'être de ma lettre.
Monsieur, que pensez-vous d'une fille bien élevée, douée de quelques talents, pas belle mais non plus laide – agée de 15 ans qui entre dans une correspondance clandestine avec un homme quelle n'a pas rencontrée dans une manière accordée aux exigences de l'étiquette ? C'est ce que j'ai fait. Mais dans une année je n'ai vu ce monsieur que trois fois et alors, toujours sur le (sic) 3ième avenue, notre grande promenade.
Il n'y avait rien d'impure (sic) dans notre amitié, j'ai appris depuis que cet homme était très licencieux mais au moins il a toujours repecté mon innocence car dans ce temps j'étais bonne fille. Enfin la maîtresse de pension a découvert mon "iniquité" (sic). Elle m'a dit que je dois me tuer, que personne me regretterait, le résultat de cet avis fut que je me suis sauvée de l'école sans attendre mes parents pour lesquels on avait envoyés (sic). Je me suis cachée chez des amis pour toujours. Bientôt j'ai souffert les misères de la nostalgie, je fus atteinte de remords et j'ai voulus (sic) voir ma mère.
Je lui ai envoyée mot ou j'étais (sic) _ elle est venue _ mà (sic) pardonnée et je suis retournée a (sic) la maison.
Pour un an (sic) je suis devenue bonne fille en toutes choses.
Juin dernier j'ai pris un diplôme dans le même école (sic) d'ou (sic) je me suis sauvée avant. On me pense bonne maintenant – mais ! Voici – pourquoi je vous ecris (sic) _ je suis l'esclave de mes passions. J'aime les hommes. Je ne puis pas m'empêcher de les aimer. J'ai trouvée (sic) des soi disants (sic) amis qui me donnent l'affection et les caresses qui me sont devenues necessaires (sic). Je suis depravée (sic) _ vile _ abandonné (sic) ! Oh ! Je ne suis pas toute a (sic) ruinée. Je tiens mon place (sic) dans le monde et on me prends (sic) pour une débutante innocente et vertueuse. Bien ! Quelle moquerie ! J'ai maintenant dix huit que vu plutôt quoi serai-je a vingt (sic) ? J'ai permis à un homme de me baiser (sic) _ "ce n'est que le premier pas qui coute". Ce baiser m'a dérobée de toute sentiments de toute sentiment (sic) ! Je n'ai plus senti que le désir passioné (sic). Je me donne entièrement au plaisir. Après que l'enivrement de la volupté soit passée (sic) je deviens faible _ abattue sous le poids du remords. Ah ! Que puis je faire, pourriez vous m'indiquer quelque méthode pour me guérir. Sauvez moi de la mort morale ?
Donnez moi de vos conseils, aidez moi. Je suis jeune, je ne veux pas être mauvaise mais je suis possédée d'un diable qui m'entraine vers la destruction. Je fais et appel a (sic) vous comme a (sic) mon père confesseur.
Je vous ecris (sic) parce que j'ai bien lu vos romans et vous me comprendrez.
Répondez-moi je vous en prie.
Helen Herrick
Ajout d'un feuillet pour l'adresse :
Addresse (sic)
Miss Herrick
"Mirror" Office
12 Union Square
New York City
New York, U. S.
le 17 Déc.
Monsieur Zola,
Vous qui êtes un des meilleurs écrivains que la France possède, vous l'homme qui comprends (sic) au merveille (sic) la (sic) sexe féminin _ aurez-vous la bonté de lire cette note d'une jeune fille Américaine (sic) ? Je ferai bien des fautes mais vous les pardonnerez quand vous saurez que j'ai appris votre langue ici, dans une pension et que je n'ai jamais eu le bonheur de visiter votre pays, ni d'étudier le français comme on doit l'étudier.
Assez d'excuses, il faut que je vous explique la raison d'être de ma lettre.
Monsieur, que pensez-vous d'une fille bien élevée, douée de quelques talents, pas belle mais non plus laide – agée de 15 ans qui entre dans une correspondance clandestine avec un homme quelle n'a pas rencontrée dans une manière accordée aux exigences de l'étiquette ? C'est ce que j'ai fait. Mais dans une année je n'ai vu ce monsieur que trois fois et alors, toujours sur le (sic) 3ième avenue, notre grande promenade.
Il n'y avait rien d'impure (sic) dans notre amitié, j'ai appris depuis que cet homme était très licencieux mais au moins il a toujours repecté mon innocence car dans ce temps j'étais bonne fille. Enfin la maîtresse de pension a découvert mon "iniquité" (sic). Elle m'a dit que je dois me tuer, que personne me regretterait, le résultat de cet avis fut que je me suis sauvée de l'école sans attendre mes parents pour lesquels on avait envoyés (sic). Je me suis cachée chez des amis pour toujours. Bientôt j'ai souffert les misères de la nostalgie, je fus atteinte de remords et j'ai voulus (sic) voir ma mère.
Je lui ai envoyée mot ou j'étais (sic) _ elle est venue _ mà (sic) pardonnée et je suis retournée a (sic) la maison.
Pour un an (sic) je suis devenue bonne fille en toutes choses.
Juin dernier j'ai pris un diplôme dans le même école (sic) d'ou (sic) je me suis sauvée avant. On me pense bonne maintenant – mais ! Voici – pourquoi je vous ecris (sic) _ je suis l'esclave de mes passions. J'aime les hommes. Je ne puis pas m'empêcher de les aimer. J'ai trouvée (sic) des soi disants (sic) amis qui me donnent l'affection et les caresses qui me sont devenues necessaires (sic). Je suis depravée (sic) _ vile _ abandonné (sic) ! Oh ! Je ne suis pas toute a (sic) ruinée. Je tiens mon place (sic) dans le monde et on me prends (sic) pour une débutante innocente et vertueuse. Bien ! Quelle moquerie ! J'ai maintenant dix huit que vu plutôt quoi serai-je a vingt (sic) ? J'ai permis à un homme de me baiser (sic) _ "ce n'est que le premier pas qui coute". Ce baiser m'a dérobée de toute sentiments de toute sentiment (sic) ! Je n'ai plus senti que le désir passioné (sic). Je me donne entièrement au plaisir. Après que l'enivrement de la volupté soit passée (sic) je deviens faible _ abattue sous le poids du remords. Ah ! Que puis je faire, pourriez vous m'indiquer quelque méthode pour me guérir. Sauvez moi de la mort morale ?
Donnez moi de vos conseils, aidez moi. Je suis jeune, je ne veux pas être mauvaise mais je suis possédée d'un diable qui m'entraine vers la destruction. Je fais et appel a (sic) vous comme a (sic) mon père confesseur.
Je vous ecris (sic) parce que j'ai bien lu vos romans et vous me comprendrez.
Répondez-moi je vous en prie.
Helen Herrick
Ajout d'un feuillet pour l'adresse :
Addresse (sic)
Miss Herrick
"Mirror" Office
12 Union Square
New York City
New York, U. S.
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