Lesuire

Connaissez-vous Lesuire ?


Arlequin, commandant de place, folio 18_B
Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

Arlequin, commandant de place, folio 18_B

Transcriptions

Transcription modernisée
individuelle. D’ailleurs, j’ai ma retraite par ce soupirail dans le cas où j’aurais épuisé toutes mes ressources. Combien il serait glorieux pour moi de mettre en déroute un corps d’armée ! Que d’avantages rejailliraient sur mon individu, d’après une résistance aussi extraordinaire. Il serait plaisant qu’Arlequin fût cité dans les gazettes et qu’il parvînt à délivrer cette contrée de la présence des cosaques. Avant qu’il en survienne, laissons couler dans notre gosier quelques larmes de ce tonique.

               Gaité, bon vin, fut toujours ma devise
               Et si l’on me fait chevalier
               Je veux, corbleu, quoique chacun en dise
               La placer sur mon bouclier.
               Pour préparer mon bras à la victoire
               Et m’assurer un prompt succès
               Je commencerai par bien boire
               Et ne craindrai plus rien après. 

Ce régime humectant me met en assez bonne disposition. Je viens d’amorcer, bourrons maintenant. Il découvre le panier et en tire un pâté de perdrix. Il s’asseoit sur le tambour, dispose par terre sur une serviette ses provisions, puis se relevant tout à coup : Sangodémi, où me conduisait mon appétit inconsidéré ? manger avant d’avoir fait l’exercice, quel délit ! J’aurais été obligé de comparaître à la chambre de police. Je n’ai pas encore gagné mon déjeuner. Il prend un fusil et le place sous les armes. En garde, alignement. Portez arme, apprêtez arme, ouvrez le bassinet, prenez ouche, déchirez ouche, amorcez, fermez le bassinet, arme gauche, cartouche dans le canon, tirez la baguette, bourrez, remettez la baguette, portez arme, présentez arme, haut les armes. C’est bien ! Prenons maintenant de nouvelles forces. Il s’assied et découpe le pâté. Le maréchal de Belle-Isle disait que la nécessité de se défendre avait toujours justifié la résolution d’attaquer. Aussi, je fais brèche à ce pâté, je fais sauter la fortification, j’attaque le centre, et je sépare les ailes du corps principal. Voilà ce qui s’appelle

Informations sur cette page

Date[1751-1815]
LangueFrançais
SourceArchives départementales de la Mayenne. Fonds 17 J 11 Fonds Queruau-Lamerie.

Contributeur(s)
  • Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
  • Walter, Richard (édition numérique)
ÉditeurBénédicte Obitz-Lumbroso, Équipe "Écritures des Lumières", Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)
Mentions légalesFiche : Bénédicte Obitz-Lumbroso, Équipe "Écritures des Lumières", Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution - Partage à l'identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR).
Fichier créé par Bénédicte Obitz-LumbrosoFichier créé le 16/03/2019 Dernière modification le 14/01/2021

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