Aux Russes, aux Germains vos portes sont ouvertes
     Ils imposent chez vous d’injurieux tributs
     Et disent en entrant dans vos villes désertes
               Français n’êtes-vous plus ?

     Français n’êtes-vous plus sensibles à tant d’outrages ?
                Voulez-vous concéder vos droits
                À ces soldats stupides et sauvages
                Vils instrumens de la haine des rois ?
     Levez vos boucliers et lavez votre honte
     Vous êtes envahis, mais sans être vaincus
     Un instant de frayeur aisément se surmonte
                Français n’êtes vous plus ?

     Français n’êtes-vous plus, quand il faut vous
                                                               [défendre,
                Protégés du Dieu des combats
     Et ne demandez-vous, que pour fuir et vous rendre,
                Où l’ennemi porte ses pas ?
     De la terre ébranlée arrêtez les secousses
     Armez-vous et marchez, que bientôt éperdus
     Vos ennemis chassés, puissent dire : à nos trousses
                Français n’êtes vous plus ?

• Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
• Walter, Richard (édition numérique)