Mme Franville

Point d’inquiétude, vous dis-je ! j'en tiens la clef. La voyez-vous ? Elle la lui montre. Il est temps de souper ; plaçons-nous.

Ils approchent de la table pour s’y placer. Ils ont mis trois couverts.

M. de Corval

Quelle étourderie !... un couvert de trop.

Mme Franville

Il est vrai. À qui le destiner ?

À votre mari, voisine.

Mme Franville

La peste ! Il ne ferait pas bon pour nous s'il venait en trio… Donnons plutôt la place vacante à ce pauvre militaire que je vous ai impitoyablement envoyé coucher, l’estomac à la légere.

M. de Corval

Fi donc ! laissons cet insolent où il est. Eh mais, voisine, ce troisième couvert est de notre part un coup d’esprit superbe. Vous savez ce refrain d’une certaine chanson…

Il chante la fin de l'air.

                L’on n’est pas deux impunément
                Et l’amour vient en troisième. (Bis)

On frappe à la porte de la maison.

Mme Franville

AIR – Ce mouchoir, belle Raimonde

                 L’on frappe !... je suis transie
                 Ciel ! que vais-je devenir ?

• Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
• Walter, Richard (édition numérique)