pas pour tout au monde garder chez moi un voleur. « Rassurez-vous, lui dis-je, cet argent m’appartient véritablement et personne ne peut m’en disputer la prossession ; c’est le fruit de mes épargnes, quand j’étais au collège. » Ce discours parut la calmer, et je me disposais à goûter le plaisir que me *dispensait* la vue de ses charmes, lorsqu’elle vint m’interrompre dans mon occupation par de nouvelles questions. « Mais d’où venez-vous ainsi, sans chapeau ? » Enfin elle me pressa tellement que je lui avouai ma petite fredaine ou plutôt mon étourderie, avec toutes les circonstances qui l’avaient précédée et suivie. Elle en rit en gorge déployée, et me félicita d’avoir échappé aux persécutions que ces marauds – tel est le nom qu’elle donnait aux capucins – m’auraient fait souffrir s’ils avaient pu me tenir une fois dans leur cloître. « Vous serez mieux chez moi, me dit-elle ; vous aurez autant de mérite de vous livrer au culte de Vénus que d’embrasser le froc. Cependant il n’est pas prudent de rester sous cet habit, ni d’aller demander un gîte dans un hôtel garni où l’on s’informe scrupuleusement du nom et du domicile de tous ceux qui arrivent. Vous resterez avec moi, mon cher